N°63 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR

Body Double
Avec : Craig Wasson, Melanie Griffith, Gregg Henry
Année : 1984

De quoi ça parle ?

Jack, acteur de séries Z claustrophobe au chômage, accepte de garder quelque temps, sur les hauteurs de Los Angeles, la maison d’un acteur qu’il vient de rencontrer lors d’une audition. Profitant de la vue à 360 degrés du lieu, il ne peut s’empêcher d’épier la voisine d’en face, Gloria, dont il s’éprend. Un soir, il assiste médusé au meurtre sauvage de cette dernière…

C’est culte parce que…

Avec Body Double, Brian de Palma revisite pour la deuxième fois (après Obsession en 1976) le chef d’œuvre Vertigo (1958). Mais cette relecture d’Hitchcock prend acte des changements du cinéma contemporain, fondant son intrigue sur un environnement au carrefour des séries Z et de la pornographie. De fait, le réalisateur américain n’hésite pas à corrompre son image en lui donnant un côté clinquant, en plus d’une violence et d’une sexualité toutes les deux plus prononcées. Bref, en découle donc une version trash et très ingénieuse d’Hitchcock. On note que De Palma a pris beaucoup de plaisir à reproduire les trucages de mise en scène du maître du suspense, par exemple avec le célèbre travelling circulaire de l’étreinte. Il s’amuse par ailleurs à transformer le vertige de Scottie dans Vertigo en agoraphobie dans Body Double. À la fétichisation de Vertigo s’ajoute également la pulsion scopique du personnage central de Fenêtre sur cour (Hitchcock, 1954).

Ce que le film apporte au thriller

À la différence d’Hitchcock en son temps, De Palma est libre d’aller plus loin à travers les névroses des personnages, ce qui apporte un érotisme plus transparent et ambigu, sans compter un réalisme dérangeant en matière de pulsions meurtrières. C’est ce qui fait d’un thriller comme Body Double une
œuvre particulièrement graphique et saturée d’effroi. La séquence du meurtre nocturne aperçue à travers le télescope reste à ce titre un modèle du genre.