82 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateur : Elia Kazan
- Acteurs : James Woods, Patrick McVey, Patricia Joyce, Steve Railsback, Chico Martínez
- Distributeur : Wild Side
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américaine
- Date de sortie : 17 mai 1972
- Durée : 1h28mn
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
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Résumé :
Comment en l’an de grace 1112 le comte de Montmirail et son fidele ecuyer, Jacquouille la Fripouille, vont se retrouver propulses en l’an 1992 apres avoir bu une potion magique fabriquee par l’enchanteur Eusaebius leur permettant de se defaire d’un terrible sort..
N°82 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Les Visiteurs
Avec : James Woods, Patricia Joyce, Patrick McVey
Année : 1972
De quoi ça parle ?
Bill Schmidt, un jeune intellectuel progressiste, vit avec sa fiancée Martha dans une maison isolée du Connecticut. Un jour, il reçoit la visite de deux ex compagnons d’armes rencontrés au Vietnam. Très vite, les deux hommes s’immiscent dans son intimité et font peser sur lui une tension étrange…
C’est culte parce que…
Oubliez Jacqouille la fripouille : le pénultième film d’Elia Kazan, The Visitors, a l’apparence glacée des huis-clos d’Ingmar Bergman, l’abstraction lyrique en moins. Réalisé à Sandy Hook dans la maison du cinéaste en super 16 mm couleurs, le film tourne le dos à l’esthétisme hollywoodien dans une veine quasi précurseur du Dogme95 – courant cinématographique qui pousse l’improvisation et la sobriété formelle à son paroxysme. Résultat, l’atmosphère de The Visitors, par son hyperréalisme, s’en trouve d’autant plus troublante. Elia Kazan filme ses personnages en entomologiste, comme s’il cherchait à étudier leurs comportements dans une optique documentaire. À l’image de Chiens de paille (Peckinpah, 1971) et plus spécifiquement de Funny Games (Haneke, 1997), The Visitors entretient une ambivalence insoutenable. Dans son parallèle avec la Seconde Guerre Mondiale et le Vietnam, le long-métrage apparaît également comme le portrait de la culpabilité et des états d’âme de Kazan. Rappelons que le
cinéaste avait accepté de témoigner devant la Commission sur les Activités anti-américaines du sénateur McCarthy. Un passé houleux dont la culpabilité se ressent largement ici. Enfin, The Visitors révèle aussi le traumatisme laissé par la le Vietnam, virus qui contamine autant par son
horreur le couple, la famille, que la nation américaine tout entière. Mention spéciale pour le tout jeune James Woods, brillant dans son équivoque entre nonchalance et panique intériorisée.
Ce que le film apporte au thriller
Comme Michael Haneke plus tard, Kazan se garde bien ici d’orner les scènes d’un sur-texte moral. Si la morale apparaît en filigrane, elle reste tapie derrière une rigueur glaciale et clinique. Par son irrésolution, laquelle observe davantage les protagonistes évoluer qu’elle ne les juge ou les
hiérarchise, le film laisse une impression malsaine. Car c’est au spectateur de se positionner en choisissant le camp de la dénonciation ou son envers pas plus reluisant. En résulte un thriller angoissant et moderne.
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