77 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateur : Roman Polanski
- Acteurs : Leon Niemczyk, Jolanta Umecka, Zygmunt Malanowicz
- Distributeur : Carlotta Films
- Genre : Thriller / Drame
- Nationalité : Polonais
- Date de sortie : 26 avril 1963
- Durée : 1h34
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
- Date de reprise : 24 mai 2017
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Résumé :
Andrejz et Christine, un couple fortuné, décident de partir en croisière. Sur leur chemin, ils font la rencontre d’un jeune homme sur le bord de la route à qui ils proposent de les suivre à bord de leur yacht. Malgré leur bonne entente de départ, la différence sociale entre le couple et leur invité va provoquer quelques frictions.
N°77 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Le couteau dans l’eau
Avec : Leon Nimczyk, Jolanta Umecla, Zygmunt Malanowicz
Année : 1962
De quoi ça parle ?
Andrejz et Christine, couple nanti, partent en croisière à bord de leur yacht. Ils croisent sur leur route un jeune homme proposant de les suivre. Mais très vite, la bonne entente du début laisse place au sein du trio à une atmosphère pesante, sur fond de ressentiment entre classes sociales…
C’est culte parce que…
Dès ce premier film, Roman Polanski fait preuve d’une saisissante épure formelle et scénaristique. L’arrivée dans le cinéma du réalisateur franco-polonais perturbe quelque part aussitôt l’exercice train- train de mise en scène. Le rythme des scènes et du montage va alors à l’encontre des traditions routinières. Les cadrages étranges et sur-signifiants, le travail sur le son atone et dérangeant, le jeu plus rentré et complexe des acteurs… tout participe à la fois d’une esthétique et d’une atmosphère qui perturbent et interrogent sur un plan plus réflexif.
La cohabitation des trois personnages dans le huis-clos (motif que Polanski ne va cesser d’utiliser film après film) du bateau se veut ainsi un fascinant exercice d’oppression doublé d’un geste politique. Un espace où résonnent autant les désirs sexuels (et leur envers mortifère) que l’expression d’une vanité ou d’une égalité en instance. Dans cet univers refermé sur lui-même, chacun est contraint de vivre avec l’altérité qu’il s’attache habituellement à éluder ou à ostraciser. Avec seulement quelques ingrédients, Polanski hypnotise et rend compte d’une société malade. Mention spéciale pour le personnage féminin qui déjoue autant les faux-semblants de l’époux que ceux du prétendu jeune poète. Une montée en puissance inattendue et renversante dans sa quête de liberté.
Ce que le film apporte au thriller
Rien n’est en trop dans Un couteau dans l’eau. Une voiture, un bateau, un couple puis un trio… qu’il s’agisse des décors, des protagonistes ou des dialogues, l’économie se veut totale. C’est que Polanski s’en remet ici aux récits originels – celui par exemple du meurtre d’Abel par Caïn – pour créer le thriller. Un tel degré de dénuement pour atteindre pareil niveau d’intensité, la chose semble à peine croyable et pourtant : preuve est faite une fois encore qu’un minimum de moyens peut donner lieu (avec évidemment aussi beaucoup d’intelligence) à un maximum d’effets. Remarquons que si Polanski ne s’inspire pas directement du roman Monsieur Ripley de Patricia Highsmith, il montre en quelque sorte comment en conserver toute l’essence et même comment la dépasser, le tout sans aucune ostentation.
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