17 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateurs : Charlton Heston - Janet Leigh - Orson Welles - Joseph Calleia - Akim Tamiroff
- Acteurs : Marlene Dietrich, Akim Tamiroff, Janet Leigh, Orson Welles, Charlton Heston, Joseph Calleia, Zsa Zsa Gabor
- Distributeur : Les Grands Films Classiques
- Genre : Policier / Polar / Film noir
- Nationalité : Américaine
- Date de sortie : 1er mars 2005
- Durée : 106 minutes
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
- EAN : 5050582315851
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Pour son dernier film à Hollywood, Orson Welles lâche une bombe, bijou excentrique qui déplace le polar encore plus près des ténèbres.
Résumé :
A Los Robles, ville-frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un notable meurt dans un attentat. L’enquête qui s’ensuit oppose deux policiers : Vargas, haut fonctionnaire de la police mexicaine, en voyage de noces avec sa jeune épouse américaine, Susan, et Hank Quinlan, peu amène vis-à-vis de ce fringant étranger. Dès lors, le couple est séparé : Vargas part avec les policiers pour les besoins de l’enquête et Susan est entraînée chez Grandi, un caïd local qui la menace. Les pressions exercées sur eux ne cessent d’augmenter.
Vargas échappe de justesse à une projection d’acide ; Susan de retour dans sa chambre d’hôtel, est harcelée par un voyeur. Excédée, elle demande à son mari de la conduire en sécurité, dans un motel américain...
n°17 du top 100 des meilleurs thriller de BePolar
La soif du mal d’Orson Welles
Avec : Orson Welles, Charlton Heston, Janet Leigh, Marlène Dietrich
Année : 1958
De quoi ça parle ?
Mike Vargas, policier mexicain, effectue un voyage de noces au nord du Mexique avec son épouse Susan. Pendant qu’ils se trouvent à Los Robles, une ville frontalière avec les États-Unis, une bombe explose dans le secteur américain. Mike entreprend alors une enquête au cours de laquelle il met au
jour les pratiques douteuses de son homologue, Hank Quinlan. Mais la police locale corrompue et les gangs cherchent bientôt à nuire à Vargas et sa femme…
C’est culte parce que…
Dernier film hollywoodien d’Orson Welles, La Soif du Mal tient du chef d’œuvre maudit. Toute la duplicité – disons sa passion pour les personnages à double-fond – et son exigence technique à la Citizen Kane transparaissent ici dans chaque scène. Longtemps diffusé dans une version tronquée par la Universal, le film fut contraint de patienter jusque 1998 pour voir le jour dans son montage director’s cut sur la base des notes du metteur en scène. Le résultat est une lente et inexorable contamination par le mal : celle d’Hank Quinlan, qui n’a non pas soif du mal comme l’interprète à tort le titre français, mais se retrouve simplement pris au piège par une force obscure – Touch of Evil scande ainsi plus subtilement le titre original.
La longue descente aux Enfers du long-métrage est introduite symboliquement dès son plan-séquence d’ouverture, l’une des scènes les plus citées et remarquables de l’histoire du cinéma. Pendant 3 minutes et 20 secondes, la caméra suit la voiture d’un couple dans les rues d’une petite ville animée.
Problème : l’on sait dès le départ que le véhicule contient dans son coffre une bombe glissée quelques secondes plus tôt par un badaud. Dès cet instant baroque et hypnotique, l’horizon est déjà troué par la fatalité. Aussi exotique soit l’espace alentour, il se trouve ainsi menacé de corruption et d’explosion. Le couple ne peut s’embrasser ni filer vers l’avenir idyllique auquel il se pensait promis. Virtuose et impitoyable. Outre les géniales prestations de Janet Leigh et Welles en flic dégoulinant (sans oublier Dietrich, plus à la marge), notons l’originalité des cadrages, aujourd’hui toujours aussi modernes. Les plongées et contre-plongées en gros plan installent une atmosphère crépusculaire dont s’inspirera énormément Stanley Kubrick.
Ce que le film apporte au thriller
Un peu à l’image des films à suspense d’Hitchcock, le thriller fonctionne avant tout lorsque le spectateur sait déjà qu’un crime va se produire. L’on perd alors en surprise ce que l’on gagne en intensité, car l’on passe ensuite tout son temps à se demander comment le meurtre va avoir lieu. Avec la bombe en introduction, Welles s’empare avec machiavélisme de ce concept. Jusqu’à cette séquence étouffante dans l’hôtel où Susan voit surgir dans sa chambre d’odieux cauchemars – malheureusement tangibles, ceux-là. Les clairs-obscurs, présents partout, sont autant d’indices pour révéler un monde rongé par les ténèbres. Une expérience étrange et inquiétante, qui présage même parfois Psychose.
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