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Et chaque fois, mourir un peu - Livre 1 : Blast - Karine Giebel

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Résumé :

Monter au front sans arme ni gilet pare-balles. Soigner les autres au péril de sa vie. Se sentir utile en ce monde.

De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l’égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.

Poussé par l’adrénaline, par un courage hors du commun et par l’envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques. Jusqu’au risque de trop. Jusqu’au drame...

Ne pas flancher, ne pas s’effondrer. Ne pas perdre la raison.
Choisir.
Sauver cette jeune fille, condamner cet adolescent. Soigner ce quadragénaire, laisser mourir cet enfant.
Choisir.
Endurer les suppliques d’une mère, d’un père.
Certains tombent à genoux devant lui, comme s’il était Dieu.
Choisir.
Tenter de sauver cette femme. Sacrifier sa petite fille qui n’a que peu de chances de survivre à ses blessures.
Choisir.
Et chaque fois, mourir un peu.

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Vos #AvisPolar

  • Sonia Boulimique des Livres 15 janvier 2025
    Et chaque fois, mourir un peu - Livre 1 : Blast - Karine Giebel

    Alerte au coup de cœur !❤️

    Un thriller en plein cœur des missions humanitaires.

    Le blast désigne les lésions anatomiques et le syndrome clinique provoqués par l’exposition de l’organisme aux effets d’une onde de choc résultant d’une explosion. Le ton est donné dès le titre, accrochez-vous.

    Grégory est infirmier humanitaire. Travaillant pour la Croix Rouge, il part sur toutes les zones de guerre, ou presque, afin d’aider les civils qui ont besoins de soins. Sa femme et sa fille vivent difficilement chaque absence. Grégory se sent coupable de les abandonner mais c’est plus fort que lui. L’humanitaire, c’est sa passion, son trip. Yougoslavie, Rwanda, Afghanistan, à chaque fois, Grégory semble avoir connu le pire, mais à chaque fois, la barbarie et l’horreur grimpent d’un échelon supplémentaire.

    Le lecteur est embourbé dans ce quotidien terrifiant et découvre les ravages psychologiques que subit Grégory. Les rares moments où il rentre chez lui ne donnent pas de répits. Les cauchemars, la culpabilité, le repli sur soi, les effets du stress post-traumatique sont omniprésents, jusqu’au prochain départ en mission et la montée d’adrénaline.

    « Pourtant, même si Grégory tente de se persuader du contraire, il repartira en mission.
    Il repartira, parce que les mines continuent leur travail de mort partout sur la planète. Parce que les fusils d’assaut continuent de blesser et de tuer les femmes et les enfants.
    Il repartira, parce que les cris des victimes deviendront assourdissants. Parce qu’il est incapable de rester sourd aux appels de détresse hurlés à travers le monde.
    Il repartira, ce n’est qu’une question de temps.
    De temps et de courage.
    De courage et de valeurs. »

    Le travail des humanitaires est très bien décrit, on comprend leur rôle crucial en fournissant les soins d’urgence, ou encore la vaccination des populations vulnérables et des enfants. Grégory est également amené à former les personnels locaux pour qu’ils puissent répondre aux besoins et être autonomes. C’est tout ces volets que Karine explique à travers son récit. Le travail de recherche est considérable, c’est du grand Giebel. J’avais l’impression de lire un reportage de guerre tellement c’est pointu et analytique. Si vous avez envie d’en savoir plus sur la compréhension de certains conflits mondiaux, allez-y.

    Grégory est obligé de faire face à des problématiques qu’il tente de surmonter tant bien que mal : les équipements et les ressources sont limités, l’environnement dans lequel il évolue est imprévisible et dangereux. A chaque mission, il laisse un morceau de lui, il a une marque supplémentaire.

    La pression psychologique exercée est énorme. N’importe qui ne peut revenir indemne de ces missions. Grégory côtoie la mort à chaque instant, il risque sa propre vie pour tenter de sauver celle des autres. Sans abnégation. Une vie est une vie. Peu importe si la personne allongée sur sa civière est un civil ou un militaire. D’autant que dans sa vie privée, il est confronté à un drame qui le laissera exsangue. Il ne trouvera son salut que dans son travail.

    Aucune trêve ne nous est accordée, je l’ai mentionné plus haut. Lorsque Grégory rentre chez lui, on vit avec effroi sa lutte pour reprendre pied avec la réalité, et lorsqu’il est en mission, on vit les horreurs de son quotidien, lorsqu’il est obligé de trier les patients, privilégiant ceux qui ont une chance de survie, laissant les blessés trop graves mourir. Chaque mort le hante, les fantômes s’accumulent dans son esprit.

    « Chaque nuit est une lutte, une épreuve. Et les tourments s’invitent parfois le jour. Lorsqu’il conduit, il lui arrive de voir des cadavres sur le bord de la chaussée. Lorsqu’il marche en forêt, il lui arrive d’entendre les hurlements d’une femme, les pleurs d’un enfant. Lorsqu’il parcourt les rues du village, il lui arrive de se sentir suivi. Lorsqu’il rentre chez lui, il lui arrive d’avoir peur de trouver sa famille assassinée, sa maison incendiée. »

    « Et chaque fois mourir un peu » est un roman choc, saisissant, qui bouleverse et laisse laisse des stigmates à jamais gravé dans notre cœur. Des chapitres en italique sont terrifiants, on ne sait pas qui parle, qui est coincé dans cette tombe, enterré vivant, c’est absolument terrible. Car une intrigue policière est bien sous-jacente.

    Ce roman a un énorme impact psychologique, c’est indéniable. Un conseil : ne soyez pas déprimés lorsque vous vous plongerez entre ses pages, préparez-vous à un voyage sans retour. Karine, de sa plume percutante, nous transporte et nous fait vibrer. Elle nous immerge dans la tête de Grégory, c’est fort, c’est extraordinaire. La psychologie de Grégory est décortiquée, comme si on avait ouvert son cerveau et qu’on regardait dedans. Ce qu’il pense, comment il réagit, comment il se sent. C’est un personnage fort, comme l’auteure sait si bien en créer. J’ai ressenti beaucoup d’empathie et d’admiration pour Grégory, il est devenu comme un membre de ma famille. Les personnages secondaires sont tout aussi puissants. Anton, ce petit garçon vivant en Tchétchénie, m’a brisé le cœur. Il n’a pas dit un mot depuis la mort de sa sœur, devant ses yeux. Ses dessins deviennent sa façon de s’exprimer, peuplés non pas de fleurs colorées, mais de cadavres noirs et de bombes.

    Je suis ressortie de cette lecture totalement vidée, pantelante, j’avais l’impression d’être passée dans une centrifugeuse à émotions. D’autant que ce que Karine raconte à travers les yeux de Grégory existe vraiment. L’homme est le pire prédateur qui soit.

    Un roman fort mais jamais glauque, je tiens à le préciser. Cette lecture a été un gros coup de cœur, « Et chaque fois mourir un peu » restera dans ma mémoire comme l’une des plus belles lectures de ma vie de lectrice.

    Ne passez surtout pas à côté. D’autant qu’un tome 2 est en préparation, pour notre plus grand plaisir ! La sortie est prévue pour septembre, il me semble. Inutile de vous dire que je vais ronger mon frein jusque là et sauter dessus dès sa sortie.

    Je remercie Editis et les Editions Récamier pour cette lecture.

    « Les seuls anges qu’il connaît sautent sur les mines et s’écrasent sur le sol, les ailes arrachées. »

    #Etchaquefoismourirunpeu #KarineGiebel #Récamier

  • loeilnoir 16 décembre 2024
    Et chaque fois, mourir un peu - Livre 1 : Blast - Karine Giebel

    Infirmier à la Croix-Rouge internationale, Grégory a délibérement choisi de vivre sa vie en enfer. Il parcourt les quatre coins du monde au chevet des blessés de guerre : Bosnie, Tchétchénie, Gaza, Afghanistan, il est de tous les conflits, armé de son seul courage hors du commun et prêt à tous les sacrifices pour sauver ne serait-ce qu’une vie. Karine Giebel nous livre le destin à peine romancé d’un humanitaire, lancé dans une course contre la mort effrénée : la réalité nous l’ignorons mais elle vient à nous à travers ces pages. Préparez vous à une lecture insupportable mais nécessaire pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

    Grégory accueille, soigne, sauve ou laisse malgré lui mourir les victimes de la barbarie humaine. Grégory est trieur : il a la lourde charge de choisir les personnes qui bénéficieront de soins médicaux. Assumer ses choix, douter, se questionner, se remettre en cause en permanence en tant qu’infirmier mais aussi père et mari, fait partie de sa mission. Pour chaque patient, une volonté incomparable l’anime, mais vouloir panser toutes les blessures du monde a un prix. Ce qu’il voit quotidiennement le hante : enfants démembrés par les mines antipersonnels, viols et mutilations pratiqués sur les personnes de sexe féminin quelque soit leur âge afin d’éviter la reproduction des ethnies, massacres innommables dans le but de décimer des populations entières. Peu importe le pays, la haine est permanente.

    Blast. définition : nom masculin d’origine anglo-américaine qui désigne les lésions organiques causées par l’onde de choc d’une explosion.

    Abnégation, force et courage caractérisent Grégory, mais ses blessures psychologiques le fragilisent. Héros ou saint, l’infirmier a une famille restée en France. Lorsqu’un coup du sort s’abat sur les siens, Grégory devient une lumière vacillante au coeur des ténèbres… la suite dans Trauma, Blast II.

    J’ai lu ce livre en apnée, dévorée par les horreurs décrites et la pression autour de ce personnage central à qui rien n’est épargné. Peu de livres ont cette intensité, je pense écrire régulièrement cette phrase pour caractériser les romans de Karine Giebel. Cette fois encore, plus encore, ce récit est magnétique, profondément humain et terriblement réaliste. Je suis sans voix, je capitule le coeur battant encore trop vite de cette tension psychologique, je ne trouve plus les mots : LISEZ-LE.

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