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Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s) - Karine Giebel

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Résumé :

Après des années sur le front sans arme ni gilet pare-balle, après des années à soigner les autres au péril de sa vie sous l’égide de la croix rouge internationale, après avoir pris de plus en plus de risques jusqu’au risque de trop, une autre guerre attend Grégory.
Lors d’une dernière mission en Afghanistan les rôles s’inversent : les humanitaires deviennent des cibles.
Après tous les combats qu’il a menés, Grégory va devoir sauver sa propre vie et celle de ses collègues.

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Vos #AvisPolar

  • L’atelier de Litote 15 novembre 2024
    Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s) - Karine Giebel

    Karine Giebel frappe une fois encore avec Trauma(s), un roman intense qui m’a pris de plein fouet, serrant mon cœur et ne me lâchant plus. Ce tome 2, vaste de 800 pages, est un pavé où l’autrice prend le temps d’explorer chaque recoin de la psychologie de ses personnages – et quelle longueur nécessaire pour un tel sujet ! Sa plume, percutante et réaliste, nous plonge dans l’enfer de la captivité aux côtés de Paul et Grégory, otages en Afghanistan, victimes d’horreurs innommables.
    Le réalisme de Giebel est à couper le souffle. Elle ne nous épargne aucun détail, et la violence est parfois écrasante. Le premier tome avait déjà été éprouvant, mais ce second opus va encore plus loin en examinant les blessures de l’esprit. Les scènes d’horreur vécues par les personnages laissent des traces indélébiles, et Giebel parvient à rendre leur traumatisme presque palpable, comme une ombre planant sur chaque page. L’auteure, avec une plume incisive et sans concession, m’a entraîné dans un labyrinthe psychologique où la chronologie des événements se brouille, reflétant ainsi la confusion mentale du protagoniste. Cette construction narrative astucieuse m’a fait vivre de l’intérieur la descente aux enfers de Grégory, perdu entre réalité et hallucinations.
    Mais au milieu de cette noirceur, une lumière persiste : celle de l’amitié indéfectible entre Paul et Grégory. Leur solidarité est pour moi comme un souffle d’air, un soutien essentiel dans ce tourbillon de souffrances. Par un travail de recherche minutieux, Giebel sculpte des personnages d’une profondeur rare, rendant hommage à ceux qui, souvent invisibles, endurent des sacrifices immenses.
    Avec Traumas, Karine Giebel signe un véritable plaidoyer pour une psychiatrie adaptée aux victimes de traumatismes sévères. Elle touche à l’essentiel, me laissant en proie à des émotions brutes, témoin des cicatrices indélébiles de l’âme humaine. Ce roman m’a bouleversé et restera gravé en moi pour longtemps.

    https://latelierdelitote.canalblog.com/2024/11/trauma-s-et-chaque-fois-mourir-un-peu-livre-2.html

  • Aude Bouquine 7 novembre 2024
    Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s) - Karine Giebel

    « Trauma(s) » s’inscrit dans la continuité de « Blast », regroupé dans une duologie « Et chaque fois, mourir un peu ». Karine Giebel y explore les conflits qui ont agité et agitent encore le monde, et le métier de soignant dans des conditions extrêmement difficiles. Ce second tome s’attache à plonger dans les souvenirs et les traumatismes des protagonistes, notamment ceux de Grégory, médecin humanitaire, entre actions entreprises dans des poudrières, prises d’otages et déchirures personnelles.

    « Trauma(s) » s’ouvre sur Grégory et ses compagnons humanitaires en mission en Afghanistan, alors qu’ils sont les victimes d’une captivité brutale et violente. Les conditions de vie sont déshumanisantes, ils subissent non seulement les tortures physiques, mais aussi la terreur psychologique exercée par leurs ravisseurs. La dureté et la cruauté s’invitent dans votre esprit et je dois vous avouer que certaines scènes sont glaçantes de réalisme.

    Il a été reproché à Karine Giebel d’établir un « catalogue » des conflits ayant agité notre planète depuis 1992, sauf que, la réalité est qu’elle n’invente rien. Tout ce dont elle parle, tous les endroits où elle nous emmène, tous les affrontements qu’elle énonce après de nombreuses recherches, aussi sanglants soient-ils, ont réellement existé et existent encore dans certaines régions du globe. Je veux bien qu’on se bouche les oreilles et qu’on se bande les yeux, mais il y a un moment où il faut avoir le courage de regarder la réalité en face. La planète est en feu de toute part parce que l’homme a un ego si démesuré, il est si arrogant, et si sûr de son « bon droit » qu’il trouve normal d’envahir des territoires, d’attaquer des civils, de provoquer des centaines de milliers de morts. C’est insoutenable, mais c’est le miroir de l’état du monde.

    J’ai choisi de lire et d’écouter le livre audio en alternance. Dans sa version audio, « Trauma(s) » est lu par l’impressionnant Thierry Blanc, que je trouve absolument remarquable dans l’interprétation du rôle de Grégory. Ce tome 2 décrypte principalement le syndrome post-traumatique qui « blast » la vie de Grégory, cet infirmier engagé pour sauver des vies. Sa captivité en Afghanistan devient le déclencheur d’une spirale de traumatismes et évolue de survivant de guerre à prisonnier de son propre esprit.

    Karine Giebel utilise l’expérience de la captivité pour explorer le traumatisme extrême provoqué par la violence et la privation de liberté. Chaque journée devient une lutte pour la survie physique et mentale, et c’est justement l’aspect psychologique du vécu et de ses conséquences que l’écrivaine va décortiquer, car cette détention forcée qui crée un état d’hypervigilance et de peur omniprésente est la première couche du trouble du stress post-traumatique, le début d’une descente aux enfers.

    « Trauma(s) » est une plongée dans les mécanismes de survie psychologique face à un danger mortel et prolongé. La dissociation, par exemple, devient un réflexe de survie. Grégory se détache de la réalité, revisite mentalement des souvenirs heureux pour se distancer de la douleur et du désespoir de la situation. Cette fragmentation de la conscience est si bien reconstituée que même le lecteur en vient à douter de la véracité de ce qu’il lit parfois : les flashbacks incontrôlables qui reviennent tout au long du récit sèment le trouble.

    Pour des raisons que je ne dévoilerai pas, Grégory se retrouve rapidement interné dans un hôpital psychiatrique, un lieu qui, sous le prétexte de vouloir le soigner, devient une prison plus insidieuse encore que le trou afghan. Je n’ose imaginer les témoignages et recherches que Karine Giebel a dû effectuer pour en arriver à un tel degré de réalisme et retranscrire avec tant de justesse ce qu’y subit Grégory. Pris au piège de ses propres souffrances par des traitements impitoyables, des pratiques inhumaines, l’enfermement psychologique semble être la seule solution possible pour échapper aux horreurs du passé. Clairement, « Trauma(s) » questionne la médication excessive, la toute-puissance du personnel (et leur métier si difficile). Si les patients sont physiquement protégés d’eux-mêmes, ils sont dépourvus d’autonomie et de dignité.

    Ce miroir entre l’enfer tangible de la captivité en zone de guerre et l’enfermement psychiatrique se révèle être une double peine pour Grégory, et par moment, j’ai eu la sensation que se retrouver au fond d’un terrier en Afghanistan était un sort plus enviable que d’être « soigné » dans son propre pays. (Et c’est sans doute ce que Karine Giebel a voulu montrer.) C’est dire à quel point la confrontation des souffrances de l’humanitaire touche au coeur. À l’audio, Thierry Blanc vous glace littéralement le sang. Le stress post-traumatique se manifeste à travers des crises d’angoisse, des souvenirs violents, et une incapacité à se reconnecter avec le monde extérieur. Les cauchemars incessants et les visions d’horreur vécues, mais aussi les « Trauma(s) » liés à sa vie personnelle ne quittent jamais Grégory. Et nous non plus.

    Au cœur des ténèbres des « Trauma(s) », il y a pourtant une lueur qui éclaire la nuit. Si vous voulez connaître la définition de l’amitié, lisez ce livre. Paul, l’ami médecin de Grégory, reste omniprésent et devient un ancrage vital pour rester dans la réalité et continuer le combat. Leur amitié, renforcée lors des interventions médicales, où chacun dépendait de l’autre pour sauver des vies, a construit des liens inaltérables. Lorsque les deux amis sont pris en otage, cette amitié devient leur bouée de sauvetage : ils partagent leurs peurs et leurs douleurs, tentant de se protéger psychologiquement de l’horreur environnante. Enfermé à « Pandémonium », l’amitié et le soutien de Paul persiste, comme un soutien invisible, devenant un remède contre la désintégration de son identité et de sa santé mentale. Paul demeure pour lui un symbole de résistance et de fraternité. Cette amitié, moteur de survie psychologique, agit comme un rempart contre la déshumanisation progressive qu’il subit sous l’effet des traitements, réaffirmant ses valeurs et son courage.

    Au-delà de tout ce que j’ai évoqué plus haut, j’ai été fascinée par la façon dont Karine Giebel explore le pouvoir d’autoprotection du cerveau et la résistance du corps humain. Le réflexe de survie par lequel le cerveau de Grégory réprime certains souvenirs trop douloureux, les isole comme dans un « coffre ». Ce mécanisme est décrit comme une forme de protection instinctive contre des traumatismes insupportables quand l’esprit n’est pas prêt à les affronter. Quant au corps, force est de constater qu’il ne cède pas si facilement même lorsque l’on veut mourir. A contrario, Karine Giebel montre également à quel point il peut se battre contre les tortures et la chimie.

    « Trauma(s) » présente une vision où la captivité physique n’est qu’une étape vers une prison mentale plus durable. Le syndrome post-traumatique est un ennemi invisible, ancré dans l’esprit, qui continue de briser les victimes bien après la fin de leur épreuve physique. Karine Giebel dépasse le simple récit de guerre pour poser des questions fondamentales sur la survie psychologique, « cette guerre intérieure », l’identité et les limites de la résilience humaine. Mais « Trauma(s) » met aussi en lumière cette amitié, espace de survie mentale et de résistance silencieuse, qui sauve de tout. Un témoignage de la manière dont des liens humains sincères et éprouvés peuvent transcender les épreuves les plus sombres et les plus insidieuses. Karine Giebel joue sur le contraste entre la dureté de l’univers extérieur et la sensibilité intérieure des personnages et explore avec brio la condition humaine dans des conditions extrêmes. En mettant en avant la vulnérabilité de ces hommes et femmes face aux souffrances qu’ils endurent pour sauver des vies, elle crée une histoire qui nous confronte à la fragilité de l’existence, tout en soulignant la force du lien humain. Excellent, du début à la fin !

  • Kamiyupartenlivre 28 octobre 2024
    Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s) - Karine Giebel

    Quel roman coup de poing ! Karine Giebel, avec sa plume unique, a l’art de créer des intrigues qui prennent au trippes et secouent. Thriller psychologique intense et sans pitié, Trauma(s) se lit d’une traite, malgré ses quelques 750 pages, depuis un prologue hautement anxiogène jusqu’à un dénouement inattendu. L’atmosphère est noire, suffocante et de plus en plus désespérée à mesure que les pages se tournent.

    L’intrigue est menée d’une main de maître, avec des chapitres courts du point de vue de Grégory, cet humanitaire toujours aussi émouvant et complexe. L’ensemble est dur, très dur, mais extrêmement addictif. On peut presque vivre avec le héros sa lutte pour ne pas sombrer dans la folie, ses doutes, sa paranoïa, sa douleur, sa volonté de se sauver, ses fantasmes, ses hallucinations. Le roman est habilement construit et manipule avec brio le lecteur. Sombre, émouvant et tragique, cette grande histoire ne peut laisser indifférent et est une belle ode aux humanitaires et à l’amitié.

    Pour conclure, cette duologie de Karine Giebel est aussi intense et noire qu’addictive. Elle montre une nouvelle fois qu’elle est l’une des reines du thriller français, même si je n’avais aucun doute à ce sujet ! Ce second tome est une véritable pépite !

  • angelita 26 octobre 2024
    Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s) - Karine Giebel

    Et chaque fois mourir un peu, Livre 2, Trauma(s) de Karine Giebel, présentation
    2010, Afghanistan, les 4 hommes ont été enlevés par les Talibans. 1ère exécution, décapitation est filmée. Ils sont en pleine montagne. Tenir encore et encore. Une première tentative d‘évasion a avorté.

    Greg et Paul seront ensuite séparés.

    Avis Et chaque fois mourir un peu, Livre 2, Trauma(s) de Karine Giebel
    Accrochez-vous, Karine Giebel a encore frappé pour ce Livre 2, nommé Trauma(s) et le titre, déjà, en dit très long. La romancière sait jouer avec les nerfs de son lecteur, notamment pendant les premières pages de son roman, que l’on lit mais sans forcément y accrocher. On reste à cause du style de l’autrice et que l’on veut connaître ce qui se passe pour Grégory. Mais tout change lorsque Paul refait son apparition, en 2022, et qu’il va voir son meilleur ami. Et là, c’est le drame pour tout le monde, lecteur compris. J’ai dû relire les pages plusieurs fois pour voir si je ne me trompais pas, si le roman avait été correctement imprimé.

    Grégory va alterner toutes les phases pendant son internement. Il sera violent envers les infirmiers, envers lui-même. La punition qui suit sera encore plus violente et ce pour le mater. Il sera dans un état catatonique par rapport à toutes les expériences médicamenteuses que l’on propose. Aucun traitement ne lui fait d’effet. Grégory, même enfermé, tentera de s’échapper aussi bien physiquement qu’en pensées. Il revivra ce qu’il a vécu, pendant ses missions humanitaires, avec son ami, son frère Paul. D’ailleurs, ce dernier, de part de son statut va obtenir, de haute lutte, un droit de visite. Mais il verra son ami s’enfoncer tant et plus et malgré ses alertes, rien n’y fait. Grégory est un paria, malgré ses hauts faits d’armes, en tant qu’infirmier humanitaire. Il suscite énormément de peur mais aussi de la fierté pour un infirmier qui le suit, le soutient, mais qui ne peut pas faire grand chose face aux autres. Grégory veut tout faire pour se rappeler ce qui l’a amené là. Pour lui, il n’est pas coupable, il n’a pas pu tuer sa femme Zina. Heureusement que Paul est là, pour lui rendre visite, pour tenter de lui remonter le moral, d’éviter qu’il se suicide. Alors oui, pour sa santé mentale, Paul sera obligé de lui cacher un fait important mais sans ce mensonge, Grégory ne pourrait pas s’en sortir. Paul est plus qu’un ami, un frère, pour ne pas avoir abandonné pendant plus de 10 ans Grégory. Le but est de retrouver la mémoire de ce qui s’est passé à son retour d’Afghanistan, même si tout le monde le croit coupable, suite à l’enquête des gendarmes. Mais même avec ça, ce n’est pas gagné. Tout dépend aussi du comportement de Grégory, de sa faculté à se réinsérer, de ne plus être violent.

    Karine Giebel nous détaille un endroit affreux, où les patients ne sont pas pris en considération, où ils sont abrutis par les médicaments. Même si c’est romancé, même si c’est ultra violent, je pense que ce monde existe, même de nos jours, de la part la faute de moyens, de part la faute d’un personnel pas assez bien formé, de part la faute d’un personnel qui n’a rien à faire dans de tels lieux, de part la faute de médecins qui sont sûrs d’eux et qui ne prennent pas en considération leurs patients.

    J’espère que Grégory et Paul trouveront la paix là où ils sont, toujours ensemble, toujours frères.

    Pour offrir de tels romans, aussi sombres, sur l’âme humaine, sur les situations vécues par ses personnages, je me demande comment fait Karine Giebel. Il doit lui falloir du temps pour se reconstruire. Car si un lecteur ne ressort pas indemne de telles lectures, que dire d’un auteur. Les personnages, les situations doivent le hanter pendant un long moment.

    Il faut avoir le coeur bien accroché, être bien mentalement pour lire tout cela. Merci pour ce roman qui a demandé autant de recherches, qui reprend tous les conflits mondiaux, qui oublient tous ceux qui meurent, qui sont blessés, physiquement et moralement, et qui oublient tous ces humanitaires qui tentent de sauver, au péril de leur vies. Coup de coeur absolu.

    Et chaque fois fois, toujours plus de violence.
    Et chaque fois, toujours de l’espoir.
    Et chaque fois, ne pas sortir indemne.

  • angelita 26 octobre 2024
    Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s) - Karine Giebel

    Et chaque fois mourir un peu, Livre 2, Trauma(s) de Karine Giebel, présentation
    2010, Afghanistan, les 4 hommes ont été enlevés par les Talibans. 1ère exécution, décapitation est filmée. Ils sont en pleine montagne. Tenir encore et encore. Une première tentative d‘évasion a avorté.

    Greg et Paul seront ensuite séparés.

    Avis Et chaque fois mourir un peu, Livre 2, Trauma(s) de Karine Giebel
    Accrochez-vous, Karine Giebel a encore frappé pour ce Livre 2, nommé Trauma(s) et le titre, déjà, en dit très long. La romancière sait jouer avec les nerfs de son lecteur, notamment pendant les premières pages de son roman, que l’on lit mais sans forcément y accrocher. On reste à cause du style de l’autrice et que l’on veut connaître ce qui se passe pour Grégory. Mais tout change lorsque Paul refait son apparition, en 2022, et qu’il va voir son meilleur ami. Et là, c’est le drame pour tout le monde, lecteur compris. J’ai dû relire les pages plusieurs fois pour voir si je ne me trompais pas, si le roman avait été correctement imprimé.

    Grégory va alterner toutes les phases pendant son internement. Il sera violent envers les infirmiers, envers lui-même. La punition qui suit sera encore plus violente et ce pour le mater. Il sera dans un état catatonique par rapport à toutes les expériences médicamenteuses que l’on propose. Aucun traitement ne lui fait d’effet. Grégory, même enfermé, tentera de s’échapper aussi bien physiquement qu’en pensées. Il revivra ce qu’il a vécu, pendant ses missions humanitaires, avec son ami, son frère Paul. D’ailleurs, ce dernier, de part de son statut va obtenir, de haute lutte, un droit de visite. Mais il verra son ami s’enfoncer tant et plus et malgré ses alertes, rien n’y fait. Grégory est un paria, malgré ses hauts faits d’armes, en tant qu’infirmier humanitaire. Il suscite énormément de peur mais aussi de la fierté pour un infirmier qui le suit, le soutient, mais qui ne peut pas faire grand chose face aux autres. Grégory veut tout faire pour se rappeler ce qui l’a amené là. Pour lui, il n’est pas coupable, il n’a pas pu tuer sa femme Zina. Heureusement que Paul est là, pour lui rendre visite, pour tenter de lui remonter le moral, d’éviter qu’il se suicide. Alors oui, pour sa santé mentale, Paul sera obligé de lui cacher un fait important mais sans ce mensonge, Grégory ne pourrait pas s’en sortir. Paul est plus qu’un ami, un frère, pour ne pas avoir abandonné pendant plus de 10 ans Grégory. Le but est de retrouver la mémoire de ce qui s’est passé à son retour d’Afghanistan, même si tout le monde le croit coupable, suite à l’enquête des gendarmes. Mais même avec ça, ce n’est pas gagné. Tout dépend aussi du comportement de Grégory, de sa faculté à se réinsérer, de ne plus être violent.

    Karine Giebel nous détaille un endroit affreux, où les patients ne sont pas pris en considération, où ils sont abrutis par les médicaments. Même si c’est romancé, même si c’est ultra violent, je pense que ce monde existe, même de nos jours, de la part la faute de moyens, de part la faute d’un personnel pas assez bien formé, de part la faute d’un personnel qui n’a rien à faire dans de tels lieux, de part la faute de médecins qui sont sûrs d’eux et qui ne prennent pas en considération leurs patients.

    J’espère que Grégory et Paul trouveront la paix là où ils sont, toujours ensemble, toujours frères.

    Pour offrir de tels romans, aussi sombres, sur l’âme humaine, sur les situations vécues par ses personnages, je me demande comment fait Karine Giebel. Il doit lui falloir du temps pour se reconstruire. Car si un lecteur ne ressort pas indemne de telles lectures, que dire d’un auteur. Les personnages, les situations doivent le hanter pendant un long moment.

    Il faut avoir le coeur bien accroché, être bien mentalement pour lire tout cela. Merci pour ce roman qui a demandé autant de recherches, qui reprend tous les conflits mondiaux, qui oublient tous ceux qui meurent, qui sont blessés, physiquement et moralement, et qui oublient tous ces humanitaires qui tentent de sauver, au péril de leur vies. Coup de coeur absolu.

    Et chaque fois fois, toujours plus de violence.
    Et chaque fois, toujours de l’espoir.
    Et chaque fois, ne pas sortir indemne.

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