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Krimi : une anthologie du récit policier sous le Troisième Reich - Vincent Platini

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Résumé :

Le roman policier allemand - ou Krimi - était prolifique sous le Troisième Reich. Longtemps dédaigné par les autorités, il recueillit des auteurs indociles et prit en charge la critique que la "haute" culture n’assumait plus. Mais la censure se faisant de plus en plus pressante, et le régime cherchant à imposer le "bon roman policier allemand", les auteurs durent s’acclimater de diverses manières aux injonctions officielles. Inédite en Allemagne même, cette anthologie se fait l’écho des disparités d’une littérature sous contrainte. Si quelques écrivains vantent la police du Reich ou se conforment à l’idéologie nazie, d’autres trompent la censure en situant leurs intrigues hors des frontières nationales, ou en imaginant des confessions ironiques du criminel : car au fond, qu’est-ce que le crime et la justice dans une dictature ? Littérature populaire, le Krimi fait ainsi entendre une autre voix de l’Allemagne. Et s’il reflète le pouvoir policier au quotidien, il esquisse aussi un portrait du petit peuple et de la pègre - réelle ou fantasmée. Mais surtout, il se révèle en actes un champ de bataille idéologique investi par des écrivains juifs, tel Michael Zwick, ou des résistants comme Adam Kuckhoff et John Sieg, qui payèrent leur engagement de leur vie.

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  • 1001histoires 31 décembre 2019
    Krimi : une anthologie du récit policier sous le Troisième Reich - Vincent Platini

    Krimi - Une anthologie du récit policier sous le Troisième Reich : suite et fin ( voir la première partie ICI ). Neuf récits ( au format nouvelle ) figurent dans cette anthologie. Ils se veulent représentatifs , un classement chronologique permet d’évaluer l’évolution du genre. Chaque récit ( les traductions sont de Vincent PLATINI ) est précédé d’une brève notice introductive.

    Avant de détailler ces récits , coup d’oeil sur la fin de l’ouvrage et sur le "Dossier critique" qui y figure. Il reprend trois articles publiés à l’époque :

    1) "Le lecteur de roman policier : une étude psychologique" ( par Arnold Eichberg - 1937 ). Il s’agit du portrait ( officiel et peu reluisant ) du lecteur de romans policiers.

    2) "Du roman policier" ( par Edmund Finke - 1939 ). C’est une critique du roman policier anglo-saxon suivie de conseils ( officiels ) aux auteurs allemands afin qu’ils écrivent de bons Krimis.

    3) "Le roman de série - D" ( par Erich Thier - 1940 ). Le sous-titre ( Uber den Detektivroman) permet d’identifier la lettre D. C’est une violente critique du roman policier , notamment anglo-saxon :"Le roman policier , dans sa forme traditionnelle a épuisé son réservoir de possibilités". L’auteur reste prudent et ne se risque pas à donner la voie pour une nouvelle forme de roman policier susceptible de remplacer "un produit caractéristique de la société bourgeoise capitaliste occidentale".

    Les neufs récits choisis par Vincent PLATINI :

    1) Hans Joachim Freiherr von Reitzenstein ( 1881 - 1935 ) : "Schwenke , simple brigadier" ( 1933 ). Le brigadier Schwencke "rend à son peuple le plus grand service dont un homme puisse s’acquiter". L’action se passe à la fin de la République de Weimar alors que le régime nazi se profile. L’auteur a pris parti pour ce dernier.

    2) Werner Bergengruen ( 1892 - 1964 ) : "La gaine" ( 1933 ). Courte nouvelle d’un auteur qui refuse toute compromission avec le régime nazi qu’il critique à mots couverts.

    3) Michael Zwick ( 1893 - 19.. ) : "Une mauvaise conscience tranquille". Auteur prolifique entre 1933 et 1935 , il était juif et très critique envers le régime nazi , il a disparu ... Cette nouvelle se présente sous la forme d’une lettre ( genre fréquent à l’époque ) dans laquelle un homme réfugié hors du Reich avoue à un préfet de police le meurtre qu’il a commis . De cette manière il caricature les interrogatoires violents de l’époque .

    4) Paul Pitt ( pseudonyme de Paul Oscar Erttmann , 1899 - 1949 ) : "Fatal héritage" ( 1937 ). L’auteur est un de ceux ayant mis en scène le héros John Kling et son compagnon Jones Burthe dont les aventures ont été publiées à des millions d’exemplaires . Le créateur de John Kling est Ernst A. Czerwonka en 1926. John Kling est d’origine anglaise , cet "exil" permit aux auteurs d’éviter pour un temps la censure et leur héros fut particulièrement apprécié des lecteurs. Les aventures de John Kling se sont poursuivies après la Seconde Guerre mondiale.

    5) Adam Kuckhoff ( 1887 - 1943 ) : "Sortie de scène" ( 1938 ). L’auteur fut un résistant et un martyr du régime nazi. Cette courte nouvelle est particulièrement riche en messages critiques dissimulés. Elle relate une prise d’otage dans le monde du théatre : qui joue un rôle , où est la réalité ?

    6) C. V. Rock ( pseudonyme de Kurt Walter Roecken , 1906 - 1985 ) : "Meurtre à cinq sous" ( 1940 ). L’auteur a su durant le Troisième Reich adapter ses écrits aux exigences de la censure sans pour autant tomber dans la propagande pour le régime nazi. Kurt Walter Rocken continua de publier après la guerre. Cette nouvelle met en avant le travail de la police de Berlin , service du commissaire Riebe , préfecture de police de l’Alexanderplatz. Elle se passe dans les bas-fonds de Berlin , met en scène de pauvres gens , ce qui ne devrait pas exister sous le national socialisme ...

    7) Edmund Finke ( 1888 - 1968 ) : "Dix alibis irréprochables" ( 1941 ). L’auteur est autrichien , après la geurre il sera accusé de collaboration avec le régime nazi et se défendra en insistant sur le fait qu’il n’avait fait que promouvoir le roman policier. La nouvelle se passe en 1930 , avant l’Anschluß.

    8) Zinn ( pseudonyme de Wilhelm Zimmermann , journaliste ) : L’annexe 27 ( 1944 ). Des lettres anonymes troublent le calme et la tranquillité de la ville de Kolgast. Des familles heureuses sont menacées. La police scientifique enquête. L’affaire est résolue grâce aux pièces contenues dans l’annexe 27 du dossier. Le contexte de cette nouvelle est déroutant , les désastres de 1944 pour les nazis contrastent avec le contexte heureux et le bonheur qui ponctuent ce récit.

    9) Adam Kuckhoff ( 1887 - 1943 ) et John Sieg ( 1903 - 1942 ) : "Lettre ouverte au front de l’Est". Les auteurs furent membres de réseaux de résistance au pouvoir nazi et connurent une mort tragique en prison. Cette lettre a été diffusée clandestinement . Elle s’adresse à un officier de police mobilisé sur le front de l’Est , elle est écrite par un subalterne resté en Allemangne qui l’accuse de crimes horribles sur le front tout en étant très critique sur le régime en place. Goebbels est qualifié de "nain de la propagande au pied bot".

    Découvrir l’Histoire en lisant

  • 1001histoires 10 octobre 2019
    Krimi : une anthologie du récit policier sous le Troisième Reich - Vincent Platini

    Krimi - Une anthologie du récit policier sous le Troisième Reich. Textes choisis , présentés et traduits de l’allemand par Vincent Platini , éditions Anarchasis / 2014 . Vincent PLATINI est français , né en 1980. Il a étudié la littérature et le cinéma en France , en Allemagne et aux Etats Unis. Actuellement il est enseignant et chercheur à l’Université Libre de Berlin.

    Cet ouvrage est absolument passionnant. Il se structure en deux parties , la première situe la littérature policière publiée en Allemagne dans le contexte historique du Troisième Reich ( entre 1933 et 1945 ). Puis neuf récits de cette époque si particulière sont traduits et proposés au lecteur.

    En Allemagne "roman policier" se traduit par "Kriminalromane" et le diminutif Krimi est souvent employé pour désigner ce volet de la littérature populaire. Avant 1933 le roman policier allemand était renommé , pour preuve aujourd’hui encore le personnage du Docteur Mabuse est resté célèbre ( son créateur s’appelle Norbert Jacques , luxembourgeois naturalisé allemand ) . Le personnage a été porté à l’écran par Fritz Lang en 1922 , 1933 et 1960 ). Il est possible également de citer Paul Rosenhayn ( 1877 - 1929 ) et son héros Joe Jenkins et le très prolifique Robert Kraft ( 1869 - 1916 ) qui s’illustra dans les genres policier , aventure et anticipation.

    Comment le Krimi a-t-il traversé le Troisième Reich ? Il ne reste qu’un "gouffre d’oubli" , y compris en Allemagne : "La violence de la dictature et de la guerre , leurs traumatismes consécutifs ont occultés un sujet bien léger". Ce vide commença à se combler seulement dans les années 1960. Désormais des études bibliographiques permettent d’y voir plus clair sur la production littéraire policière de cette époque particulièrement sombre de l’histoire allemande. L’ouvrage de Vincent Platini démontre qu’il s’agit en fait d’une période très prolifique où les romans policiers ne furent pas seulement un outil de propagande.

    Comment et pourquoi le Krimi a-t-il bénéficié d’une immunité alors que la censure nazie était des plus actives ? En 1933 le Krimi n’a pas été concidéré comme de la "littérature". Il a été en quelque sorte négligé par la censure alors que les publications ont été nombreuses ( 385 en 1937 - 447 en 1938 ). La publication ( ou la réédition ) de romans policiers anglo-saxons n’est pas non plus limitée ( Edgar Wallace , Conan Doyle , Agatha Christie ... ) au moins jusqu’à la fin des toutes dernières années 1930 puis durant la guerre lorsque les autorisations d’acquisition des droits étrangers ne seront plus délivrés qu’au compte-gouttes. Lorsque l’appareil de contrôle culturel commence à vouloir limiter la publication des Krimi , en 1939 , les mesures de rétortion ne sont pas appliquées avec zèle.

    Bien sûr le Krimi a utilisé tous les subterfuges : pseudonymes , prête-noms et bienveillance des éditeurs et des libraires qui voient dans ce genre une opportunité économique alors qu’ils étaient privés de la plupart des titres de la littérature classique. Les auteurs allemands placent aussi leurs énigmes hors d’Allemagne ( le crime devait avoir officiellement disparu du Reich ) , ils prennent garde à ne pas mettre en avant le criminel et favorisent l’enquête menée par un policier officiel ( pas de détective privé synonyme du modèle anglo-saxon ).

    La critique du Troisième Reich n’est pas absente des Krimis mais elle est subtilement dissimulée , allusive. Il y a bien sûr eu des publications affiliées au parti Nazi avec le personnage du Juif criminel mais leur nombre est restreint.

    Le destin du récit policier sous le Troisième Reich incite également à s’interroger sur la "littérature de masse". "Le Ministère à l’Education du Peuple et à la Propagande ( RMVP) dirigé par Joseph Goebbels voit rapidement tout l’intérêt de laisser certaines lattitudes à "la distraction des masses". Confort et plaisir assurent l’adhésion du peuple au régime. Les Krimis se sont aussi exportés sur le front grâces aux listes de livres envoyées aux troupes combattantes ( Buchfeldpostsendungen ).

    Du début jusqu’à la fin du Troisième Reich , des romans policiers ont été écrits , publiés , diffusés et ... lus.

    Avant de détailler les neufs récits policiers de l’époque traduits par Vincent Platini , voici quelques succès de l’époque :

     Axel Rudolph ( 1893 - 1944 ). Il utilisa plusieurs pseudonymes. Auteur très prolifique. Un de ses titres a été traduit en français en 1943 : "Le portrait de l’inconnu" ( "Das Bildnis des Unbekannter" - 1941 ).

     Georg von der Vring ( 1889 - 1968 ) : poète , romancier et peintre , il publia des romans populaires pour survivre durant le nazisme . Le titre "Die Spur im Hafen" ( 1936 ) rencontra un grand succès ( 350 000 exemplaires vendus ) et fut traduit en France ( "La piste dans le port" - Le Masque - 1942 ).

     Kurt Walter Roecken ( 1906 - 1968 ) : auteur particulièrement prolifique qui publia sous plusieurs pseudonymes ( par exemple C. V. Rock ) et jusqu’à sa mort.

     le héros "John Kling" , créé par Ernst Czerwonka en 1926 et repris par de nombreux autres auteurs , y compris après la guerre. John Kling a été transposé à l’écran dans les années 1960 - 1970 ( série TV "John Kling Abenteuer" ). Aucun roman ne semble avoir été traduit en français.

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