44 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateur : Claude Chabrol
- Acteurs : Caroline Cellier, Jean Yanne, Michel Duchaussoy
- Distributeur : Consortium Pathé
- Genre : Thriller / Drame
- Nationalité : Français, Italien
- Date de sortie : 5 septembre 1969
- Durée : 1h53
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
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Un jeu de massacre incontournable où les innocents n’existent pas et où Jean Yanne, en franchouillard réactionnaire abject, trouve sans doute son meilleur rôle.
Résumé :
Pour venger la mort de son fils, tué par un chauffard, un homme se lance sur la piste du coupable. Il parvient bientôt à retrouver sa trace et devient un intime de sa famille. L’homme se révèle un être abject haï de tous.
N°44 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Que la bête meure
Avec : Michel Duchaussoy, Jean Yanne, Caroline Cellier
Année : 1969
De quoi ça parle ?
Sur une place de village en Bretagne, un jeune garçon est fauché par un chauffard qui s’éclipse aussitôt. Le père de la victime, veuf et écrivain pour enfants, ne compte pas laisser cette mort impunie. Et tandis que l’enquête de police ne donne rien, il se promet de retrouver le meurtrier quoi
qu’il en coûte...
C’est culte parce que…
Avec son scénario démoniaque (inspiré du roman éponyme de Nicholas Blake) et ses interprètes remarquables (comme Michel Duchaussoy) ou carrément admirables (comme Jean Yanne), Que la bête meure met en scène l’affrontement entre deux visions du monde : d’un côté la culture et la
mesure, de l’autre l’instinct et l’intempérance. Reste qu’entre les deux antagonistes, nul ne sait lequel incarne le plus vraisemblablement la bête du titre. Car il serait bien trop facile d’imputer exclusivement la responsabilité de la mort à Paul Decourt, là où la quête vengeresse trouve elle aussi ses limites morales. Comme à son habitude, Claude Chabrol joue précisément de cette équivoque, à tel point en définitive que l’humanité bienveillante semble (par définition) absente du film. Pas un hasard d’ailleurs si la musique dans Que la bête meure est extraite de Quatre chants sérieux de Brahms qui contient cette phrase : « De fait, le sort de l’homme et celui de la brute est le même ». À la logique hitchcockienne et langienne de ce système de fatalité, Chabrol adjoint une dynamique caustique. Une satire qui transparaît avec férocité à travers le personnage campé par Jean Yanne,
qui traduit dans sa démesure la France réactionnaire, conservatrice et hypnotisée par la ripaille et les grosses cylindrées. À ce titre, la scène du repas familial – véritable jeu de massacre – apparaît comme un modèle du genre. Au même titre que la scène de la pêche dont se souviendra Haneke.
Magistral.
Ce que le film apporte au thriller
Avec certainement davantage encore de cruauté qu’Alfred Hitchcock, Claude Chabrol fait d’emblée en sorte que le spectateur devienne lui aussi coupable. Mais éternel question qui ne pèse pas lourd face à l’instinct, la mort d’un enfant justifie-t-elle la vengeance ? Attendre que le couperet tombe, voilà ce que fait ici malgré lui le public. D’où un suspense haletant.
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