- R�alisateur : Shane Black
- Acteurs : Russell Crowe, Ryan Gosling, Angourie Rice, Matthew Bomer
Retour en apothéose d’un petit génie de la comédie d’action : Shane Black, scénariste de L’Arme Fatale. L’occasion de propulser Russell Crowe et Ryan Gosling dans un buddy-movie inventif et rafraîchissant.
The Nice Guys, de Shane Black
Avec : Ryan Gosling, Russel Crowe, Angourie Rice, Matthew Borner
Année : 2016
Shane Black, réalisateur de The Nice Guys, fait partie de ces génies tour à tour portés aux nues, brusquement oubliés avant d’être réhabilités en fanfare. Après avoir scénarisé L’Arme fatale 1 & 2 ou encore Last Action Hero et donc, disons le, réinventé le film d’action moderne, l’artiste passe bien plus tard à la réalisation avec Kiss kiss bang bang (2005) jusqu’à passer aux manettes d’un blockbuster, Iron Man 3 en 2013. Une rédemption que plus personne n’attendait après une longue traversée du désert.
Sorti en 2016, sa comédie policière The Nice Guys fait partie de ces œuvres se bonifiant avec le temps. Il ne s’agit pas seulement d’un tour de manège en forme de néo-polar seventies avec d’un côté une brute au cœur tendre (Russell Crowe) et de l’autre un Gaston Lagaffe alcoolo, hâbleur et nonchalant (Ryan Gosling). Car c’est d’abord une farce méta évoquant le rapport de Shane Black à Hollywood. Il faut dire que l’intrigue se montre à ce titre des plus signifiantes avec deux détectives privés s’invitant dans le tout Hollywood pour mener leur enquête au pied de biche.
À l’instar du cinéaste, le duo adopte des méthodes peu conventionnelles d’où jaillit pourtant une inventivité stupéfiante. Difficile de rester insensible face à cette fameuse séquence de fête dans une villa de Los Angeles où, après avoir minutieusement donné à voir la topographie du lieu, Shane Black fait subitement entrer Gosling comme une boule dans un jeu de quilles. Tout ce qui constitue alors la mise en scène vacille au gré des agissements hilarants du personnage, notamment en jouant avec la distorsion entre premier et second plan.
Ce jeu de déconstruction semble porter en lui tant la marque du cinéma burlesque le plus classique que celle d’un geste de défiance à l’égard d’une certaine politique conservatrice de l’industrie cinématographique. On pense bien sûr dans une certaine mesure au film Le Privé (Robert Altman, 1973) et à quelque chose de l’ordre d’un Jacques Tati, auxquels s’ajoutent quelque chose de délibérément sucré. Le résultat est là : on rit énormément d’une intrigue très noire.
Buddy-movie jubilatoire et incontournable.