- R�alisateur : Martin Brest
- Acteurs : Robert De Niro, Yaphet Kotto, Charles Grodin, John Ashton
Film policier, road movie, buddy movie, film d’action… le cinquième film de Martin Brest mêle et maîtrise habilement les genres, créant un écrin idéal aux péripéties du tandem Robert De Niro-Charles Grodin. Un long-métrage amusant qui mérite d’être redécouvert.
Midnight Run, de Martin Brest
Avec : Robert De Niro, Charles Grodin, Yaphet Kotto, John Ashton
Année : 1988
Quatre ans après avoir réalisé Le Flic de Beverly Hills et quelque part réinventé le buddy-movie et la comédie policière, le cinéaste Martin Brest surenchérissait avec Midnight Run, un road movie nourri à la castagne. Si le film est aujourd’hui pratiquement tombé dans l’anonymat, la faute notamment à un succès à l’époque relativement mitigé en salles et à de rares télédiffusions, on retrouve toutefois l’imparable recette qui faisait tout le sel des aventures de l’inspecteur Axel Foley.
Le long-métrage allie subtilement l’humour et les courses-poursuites tout en associant deux personnalités contraires : Jack Walsh l’ex-flic devenu chasseur de primes humaniste (Robert De Niro) et Jonathan Mardukas le comptable casse-pieds (Charles Grodin) – personnage dont la sincérité maladive attendrit et donne lieu à des moments amusants, comme lorsqu’il reproche à De Niro de s’acheter des cigarettes et non pas de quoi manger. Se montrant inlassablement prolixes en numéros de cabotinage, les deux acteurs portent joyeusement le film et démontrent tout leur savoir-faire en matière de comédie.
Comme souvent, la mise en scène de Martin Brest apparaît de son côté en net retrait. Mais face au scénario de petit malin de George Gallo, avec ses multiples rebondissements, et devant la musique fabuleuse de Danny Elfman (le partenaire notamment de Tim Burton), cette faiblesse ne reste qu’un détail. C’est aussi que Midnight Run, parangon de comédie policière musclée et drôle, déroule un suspense haletant.
En sus de cette traversée des États-Unis au bout de laquelle De Niro doit livrer (en train, en autobus, en voiture ou encore à la nage) un escroc à la police, s’ajoutent évidemment des criminels lancés à la poursuite du duo. À noter qu’à rebours de nombreux films noirs, le long-métrage n’emprunte jamais le chemin de la violence, si bien que pas une goutte de sang n’est visible – chose plutôt originale. On applaudit Robert De Niro, infiniment généreux et complice de son partenaire de jeu comme du spectateur. Mention spéciale aussi pour les personnages hilarants interprétés par Yaphet Kotto et John Ashton.