Inspecteur La Bavure, de Claude Zidi
Avec : Coluche, Gérard Depardieu, Dominique Lavanant
Année : 1980

Claude Zidi et les années 1980, c’est un peu une histoire de braquage en matière de box office hexagonal. En rassemblant près de 4 millions de spectateurs en salles avec Inspecteur la Bavure (quelques mois seulement après avoir fait la même chose avec Les Sous-doués), le cinéaste surclasse notamment la même année Y a-t-il un pilote dans l’avion ? ou encore Shining tout en tutoyant L’Empire contre-attaque. Belle performance qui n’a rien du hasard eu égard à une recette imparable. Et pour cause, Zidi excelle quand il s’agit de choisir son casting : son duo fait des étincelles avec d’un côté Coluche en inspecteur de police totalement gauche, de l’autre Depardieu en gangster psychopathe transformiste ("ennemi public numéro 1" et donc pastiche de Jacques Mesrine).

Comme d’habitude, l’intérêt ne se niche pas dans le scénario mais juste dans la confrontation de deux monstres sacrés. Suspendu dans sa voiture, déguisé en femme... Coluche (Michel, fils de l’inspecteur Clément connu pour avoir arrêté le forcené Pierrot le fou) est bien souvent à mourir de rire tandis que son partenaire de jeu utilise à merveille sa gueule impayable et sa carrure d’ogre pour parfaire l’équation.

Dans ce buddy movie à la française, brillent également un certain nombre de seconds rôles parmi lesquels Julien Guiomar, Marthe Villalonga, Richard Anconina ou encore l’inénarrable et irremplaçable Philippe Khorsand en déséquilibré. Puisque le tournage d’Inspecteur la bavure se déroule peu après celui des Sous-doués, on retrouve de nombreux transfuges ayant joué dans ce dernier : c’est notamment le cas des acteurs Hubert Deschamps, Patrick Laurent, Gaëtan Bloom, Dominique Hulin ou encore Féodor Atkine.

À aucun moment ce classique de la comédie policière ne se donne pour autre chose qu’il est : un divertissement hilarant, volontiers balourd et serti d’interprètes fatalement éclatants. La forme, peu recherchée, s’efface donc au profit de l’essentiel à savoir une construction aux petits oignons et des gags souvent foudroyants. C’est populaire, résolument stupide mais conçu avec une générosité à laquelle on ne résiste pas.