- R�alisateur : Philippe de Broca
- Acteurs : Philippe Noiret, Annie Girardot, Hubert Deschamps, Catherine Alric
Entre un professeur de grec et une commissaire de police survoltée, se dessine une histoire d’amour improbable sur fond de meurtres étranges. De Broca filme cette rencontre avec tendresse et cocasserie. Léger et désinvolte.
Tendre poulet, de Philippe de Broca
Avec : Annie Girardot, Philippe Noiret, Catherine Alric, Hubert Deschamps
Année : 1978
Une fois n’est pas coutume, l’inévitable duo propre au buddy-movie fait cohabiter une femme commissaire (Lise, jouée par Annie Girardot) et un professeur de grec (Antoine, campé par Philippe Noiret). Le programme établi par le scénario de Philippe de Broca a le mérite de s’affranchir des stéréotypes (celui des sempiternels deux hommes incompatibles), si ce n’est qu’il retombe dans le cliché en imposant une idylle entre les deux personnages – l’inverse eût été, il faut bien avouer, nettement plus original. Cela n’enlève heureusement rien au croustillant de l’affaire. Nos deux antihéros se sont d’abord croisés sur les bancs de la faculté, avant d’être éloignés par les circonstances de la vie et de se retrouver par hasard dans le cadre d’un accident de voiture.
Partant d’une intrigue assez banale quoique très attachante, Philippe de Broca met sa science de la mise en scène et du rythme (à la façon parfois de L’Homme de Rio) au service de courses folles sans jamais que l’ensemble ne flirte avec la convention. Filmé avec finesse, le Paris des années 70 apparaît à lui seul comme un élément central du film. Les plans prennent leur temps pour égrainer les rues de Paris, du mont Neuf à l’avenue de la République et c’est un vrai régal nostalgique. Là où le couple Girardot-Noiret fait des étincelles, les dialogues de l’immense Michel Audiard lui donne une profondeur inusitée. On se délecte devant les mensonges de Lise, qui fait tout pour dissimuler sa vie de policière à Antoine.
Les années passent et ce classique de la comédie policière française, malgré son goût vintage, n’accuse que très subtilement les décennies qui s’écoulent. Mention spéciale pour le flegme lunaire de Noiret, pour l’ardeur poétique d’Annie Girardot et la musique tantôt douce amère, tantôt romantique du légendaire George Delerue. À noter que Tendre poulet continue d’influencer son petit monde, notamment Pierre Salvadori avec En Liberté ! (2018).