- R�alisateur : Blake Edwards
- Acteurs : Robert Wagner, David Niven, Peter Sellers
Monument de savoir-faire comique, ce premier volet de la saga "La Panthère rose" témoigne d’une époque où le rire était affaire de diamantaire. Faites place au personnage le plus iconique jamais incarné par Peter Sellers.
La Panthère rose, de Blake Edwards
Avec : Peter Sellers, David Niven, Robert Wagner
Année : 1963
Si par "panthère rose", on pense d’abord au fameux félin rose animée et à la célèbre musique d’Henry Mancini, le titre désigne avant tout le bijou sur lequel enquête l’inspecteur parisien Jacques Clouseau (Peter Sellers) dans le film La panthère rose sorti en 1963. Réalisé par Blake Edwards (Diamants sur canapé, La Party...), qui tournera huit autres épisodes de la saga (sur 30 ans...), le film est bien en prises de vues réelles (hormis ses génériques de début et de fin).
Cependant, fort du succès rencontré par ces ouvertures et par la bande originale de Mancini, une copieuse série (124 épisodes) animée centrée autour du félin rose sera produite par la suite en parallèle entre 1969 et 1978. Dans le vrai long-métrage La Panthère rose, le spectateur suit donc le cheminement d’un policier maladroit. Toujours incapable de ne serait-ce que remarquer l’évidence, gaguesque au possible et fatalement incarné par Peter Sellers sans qui la saga n’aurait probablement jamais atteint de tels sommets, celui-ci personnifie la comédie elle-même. Considéré un temps comme l’héritier de Billy Wilder (Certains l’aiment chaud, Boulevard du crépuscule), son architecte et cinéaste Blake Edwards s’avère un orfèvre du gag.
L’histoire du premier volet de sa saga se déroule dans un monde imaginaire en Inde dont la princesse (Dala, portée par Claudia Cardinale après la défection d’Audrey Hepburn) a reçu enfant en cadeau de son père le plus gros diamant de la planète : la panthère rose, à l’intérieur duquel apparaît à la lumière une petite panthère. Des années plus tard, la princesse a donc grandi et se trouve en Europe dans une station de ski huppée tandis que disparaît l’énorme bijou. C’est là qu’intervient Clouseau et son non-sens inné. Le personnage est un monument d’absurdité et tout chez lui (son physique, des mimiques, son intonation de voix, ses phrases...) contribue à créer des situations invraisemblables.
On retrouve très à la marge là dedans tout de même quelques emprunts aux polars des années 40 et 50. D’ailleurs, Clouseau ressemble à une caricature possible d’un Humphrey Bogart croisé avec un professeur Tournesol ou un Gaston Lagaffe. Toutefois, le nœud de l’affaire se situe en premier lieu dans son mimétisme avec un OSS 117, un Charlot ou des Marx Brothers passés au shaker. Le plus malin dans ce système aux rouages parfaitement huilés demeure l’enquête qui toujours par vents et marées continue de suivre son cours à l’arrière plan. Comme s’en souviendront de nombreux penseurs du rire ensuite, l’idée consiste chaque fois à rajouter à la comédie un gag plus drôle que le précédent, et ce, à l’infini. C’est hilarant et bien plus inextricable qu’on ne l’imagine. À voir et à revoir. À noter que deux nouvelles versions ont vu le jour en 2006 (Shawn Levy) et 2009 (Harald Zwart), avec Steve Martin en inspecteur Clouseau.