- R�alisateur : Eric Lartigau
- Acteurs : Jean-Paul Rouve, Kad Merad, Gérard Darmon, Olivier Baroux
Kad et O délirent à plein tube le temps d’une succession de sketchs en roue libre. On rit à retardement le temps de comprendre l’humour et c’est une gymnastique jubilatoire. Une aventure absurde sertie par des décors et une ambiance des plus soignés.
Mais qui a tué Pamela Rose ? d’Éric Lartigau
Avec : Kad Merad, Olivier Baroux, Gérard Darmon, Jean-Paul Rouve
Année : 2003
Premier film d’Éric Lartigau (Prête-moi ta main, La Famille Bélier), Mais qui a tué Pamelo Rose ? sort en 2003 dans la droite lignée de La Cité de la Peur (Alain Berbérian, 1994) et des ZAZ (Y a-t-il un flic...). Absurde et pétri de clins d’oeil, son dispositif se présente comme une parodie de thriller psychologique – on pense aux réalisateurs Jonathan Demme ou encore David Fincher. L’histoire se veut confondante de clichés et c’est précisément ce qui permet à l’humour d’advenir avec une telle intensité.
Pamela Rose, une strip-teaseuse, a été retrouvée assassinée dans un hôtel d’une petite ville des États-Unis, Bornsville. Deux agents du FBI, Richard Bullit (en hommage au Steve McQueen du film Bullit) et Douglas Riper – campés par Kad Merad et Olivier Baroux –, sont envoyés pour enquêter. Le duo de choc doit bientôt faire face notamment à Doug Marley (Jean-Paul Rouve), un shérif local peu disposé à collaborer – dont on adore la moustache et les franges texanes. Le décor a beau sembler celui du sud des USA, le film est tourné en France et ce détail renforce les velléités caricaturales de Mais qui a tué Pamela Rose ?.
Car tout ici se voit dynamité par un humour franchouillard à prendre au 50e degré. Passant au shaker moult références de polars à l’instar de la série Twin Peaks (David Lynch) – Pamela Rose se veut d’ailleurs un anagramme bancal de Laura Palmer –, du Silence des Agneaux (on croise une élève de l’école du FBI nommée Starling) ou encore de Seven (pour la mise en scène), le long-métrage fait montre somme tout assez sophistiqué.
Ce n’est certes pas le perfectionnisme du Hazanavicius d’OSS 117 mais la direction artistique ne démérite pas. Remarquons la présence au casting de Gérard Darmon en étrange animateur de radio locale, recours tout aussi heureux que référentiel. Le cocktail loufoque concocté par toute cette bande de joyeux drilles, lesquels ne cachent pas leur affection pour les Nuls, sécrète à peu près un gag toutes les dix secondes.
Tantôt très drôles, tantôt d’une débilité les rendant difficilement accessibles à la première vision (il peut s’avérer utile de s’entraîner en regardant Kamoulox, le jeu télévisé de Kad et O), les blagues dessinent un non-sens effleurant par moment étrangement celui des premiers Quentin Dupieux – impression que renforce sans doute le décor américain. Mention spéciale pour Alain Chabat en chanteur de country. À noter que Mais qui a tué Pamela Rose ? est tiré d’une série de sketchs éponyme diffusée sur la chaîne Comédie ! et d’une pièce de théâtre.