- R�alisateur : Richard Donner
- Acteurs : Gary Busey, Mel Gibson, Danny Glover
L’un est un être torturé totalement détraqué et imprévisible, l’autre un père casanier et impavide. De cette opposition structurante, Richard Donner et Shane Black révolutionnent le buddy-movie et c’est toujours aussi intemporel.
L’Arme Fatale, de Richard Donner
Avec : Mel Gibson, Danny Glover, Gary Busey
Année : 1987
Voilà un film cultissime qui s’apparente à la pierre de rosette de la plupart des comédies policières et films d’action post-eighties. Réalisée par Richard Donner (saga Superman, Les Goonies...), cette matrice du buddy movie, du rire jaune et de la violence décomplexée, sert toujours de modèle de référence. Outre les trois suites et une parodie directe intitulée Alarme fatale (1993), le film a notamment inspiré Tango & Cash, Bad Boys ou encore Rush Hour. En 2016, une série éponyme diffusée par la Fox a même vu le jour.
Sur un scénario de Shane Black (Le Dernier Samaritain, Kiss kiss bang bang...) – le véritable artiste à l’origine de L’Arme fatale – , l’histoire met en scène un tandem de flics dépareillé de Los Angeles : d’une part le sergent papa poule au caractère tranquille Roger Murtaugh (Danny Glover), d’autre part son antithèse suicidaire Martin Riggs (Mel Gibson), chien enragé à crinière de feu. Seul point commun de ces deux hommes contraints de coopérer dans le cadre d’un meurtre inexpliqué et d’un trafic d’héroïne : leur passé commun de vétéran de la guerre du Vietnam. À partir de cette opposition évidente et néanmoins confraternelle, L’Arme fatale et son mariage de l’impossible aboutissent à un déluge de vannes cultes et hilarantes.
Le flic pantouflard campé par Glover, dont la carrière est alors en train d’exploser (Siegel, Weir, Kasdan, Spielberg...), apparaît toujours à deux doigts de la crise de nerfs, sans cesse abasourdi par le comportement psychotique de son partenaire en dépression suite à la mort de sa femme. En total contradiction et donc en parfaite symbiose, Mel Gibson fait montre à ses débuts dans une production internationale d’un panache renversant. Aux prises d’une violence foudroyante et particulièrement étonnante pour un film aussi populaire, le duo frénétique met au supplice le spectateur qui ne voudrait pas voir finir en bouille des personnages aussi attachants. Polar dopé aux hormones et sous amphétamine,
L’Arme fatale ne cherche par ailleurs à aucun moment à étoffer son scénario en développant un quelconque personnage de second plan. L’enjeu se situe mordicus autour des deux antihéros de flics et tout le génie est là. Virtuose, nerveux et puissant, le tableau est aussi sensible, féroce et drôle. On ne s’ennuie pas une seconde et on admire le travail d’orfèvre.