- R�alisateurs : David Zucker - Jerry Zucker
- Acteurs : Danny DeVito, Judge Reinhold, Bette Midler
Ce pastiche de film noir hitchcockien prouve que les ZAZ peuvent aussi briller sans forcément toujours déployer des gags potaches à chaque plan. Un écrin rêvé pour Danny DeVito, irrésistible en époux perfide.
Y a-t-il quelqu’un pour tuer ma femme ?, De David Zucker et Jery Zuckker
Avec : Danny DeVito, Judge Reinhold, Bette Midler
Année : 1986
À l’inverse des films des ZAZ comme Y a-t-il un pilote dans l’avion ? ou Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, cette comédie, bien qu’outrancière, ne cherche pas à glisser un gag à chaque réplique.
Si des sketchs apparaissent ici et là de manière latente, le film semble en effet davantage pensé à partir de son intrigue, laquelle met en scène un époux (Sam, joué par un Danny DeVito exceptionnel) insensible face à l’enlèvement de sa femme (Barbara, riche héritière campée par une Bette Midler hystérique et cabotine). Sous cet angle, la bande Jim Abrahams / David & Jerry Zucker ne délie pas les zygomatiques en lançant des blagues tapageuses à tout bout de champ mais s’appuie au contraire sur les quiproquos du scénario et sur les multiples rebondissements. Afin de ponctuer ce programme de comédie à l’humour très noir, se déploie avec frénésie toute une galerie de personnages abracadabrants.
En dehors de l’odieux mari et de son épouse atroce, on croise de jeunes kidnappeurs opportunistes et un tueur psychopathe. En découle un système infaillible qui, une fois lancé, écrase tout sur son passage. Difficile de ne pas songer dans une certaine mesure à Alfred Hitchcock et notamment à son film Complot de famille (1976) en visionnant Y a-t-il quelqu’un pour tuer ma femme ?. D’autant qu’ici suinte la même férocité à travers des protagonistes tous aussi immoraux les uns que les autres.
Pour couronner cette histoire où personne n’est épargné, la bande originale du compositeur Michel Colombier (collaborateur de De Sica, Sautet, Chabrol, Blier, Friekin…), pensée sur le mode thriller, prête au film une tonalité plus complexe. Mention spéciale pour l’hypocrisie hilarante de Danny DeVito, feignant les larmes avec une affectation toute jouissive. On loue également la prestation de Bette Midler et surtout de son numéro d’intimidation lancé aux ravisseurs. Quoique la mise en scène n’ait pas pour but d’éblouir le spectateur, soulignons que le kitsch des décors et des costumes eighties donne un cachet non négligeable à cette farce sombre et désopilante.