- R�alisateur : Andrei Konchalovsky
- Acteurs : Sylvester Stallone, Kurt Russell, Teri Hatcher
Sylvester Stallone et Kurt Russell s’écharpent dans un buddy movie politiquement incorrect et explosif. Cocktail où l’action et l’humour n’ont peut-être jamais fait aussi bon ménage.
Tango & Cash, d’Andreï Konchalovsky
Avec : Sylvester Stallone, Kurt Russell, Teri Hatcher
Année : 1989
Le Russe Andreï Konchalovsky fait partie de ces cinéastes dont la carrière composite se veut résolument inclassable. Après avoir signé des adaptations de classiques de la littérature russe (Tourgueniev ou encore Tchekhov), des fresques historiques (notamment Sibériade en 1978), il s’autorise dès 1984 une parenthèse hollywoodienne avec Maria’s Lovers (drame psychologique avec Natassja Kinski) et surtout en 1985 avec Runaway Train (sur un scénario d’Akira Kurosawa).
Ce dernier, film d’action typique des eighties avec un tandem de gros bras (Jon Voight et Eric Roberts) redoutable et bouleversant, rejaillit avec un cran de poésie en moins et une dose d’humour en plus en 1990 dans Tango & Cash. Comédie policière burnée et sensible aux éructations grossières, ce long-métrage oppose deux hommes incompatibles : Tango (Sylvester Stallone), policier délicat et mesuré, et Cash (Kurt Russell) qui comme son nom l’indique n’y va pas par quatre chemins.
Ces deux personnalités hétérogènes ont, si on les additionne, coffré pas loin de la moitié des grands criminels de Los Angeles. Mais les grands méchants comptent bien se venger et lorsque les deux hommes sont accusés à tort d’un assassinat et d’un trafic de drogue, ils doivent collaborer pour s’en sortir. En dehors du cocktail classique d’action et drôlerie, une chose vient rompre ici avec les attentes des spectateurs : Stallone délaisse son image classique de gros bras décérébré pour revêtir un costume trois pièces et de petites lunettes de premier de la classe. Cela n’empêche pas le monsieur muscle de faire preuve d’une répartie typique, considérant par exemple Rambo comme une "pédale".
De son côté, Kurt Russell rejoue la partition du Mel Gibson de L’Arme fatale et tout cela donne une farce grotesque entre action, saillies hilarantes et poursuites de grosses cylindrées. Chose d’autant plus drôle, la dynamique ambiguë entre les personnages, souvent mise en scène dans des scènes équivoques – composante assez courante dans les films d’action eighties/nineties, qui en amène quelques-uns à réécrire les personnages à l’aune d’une forme de pansexualité. Mention spéciale pour la bande son sympathique et Teri Hatcher en personnage secondaire, alors à ses débuts au cinéma.