- R�alisateur : Brett Ratner
- Acteurs : Jackie Chan, Tom Wilkinson , Elizabeth Peña, Chris Tucker
Ne pas se fier à la bonhommie de l’inspecteur Lee, car sous sa placidité se cache un maître incontesté des arts martiaux. Jackie Chan + Chris Tucker = cocktail désopilant et hautement inflammable.
Rush Hour, de Brett Ratner
Avec : Jackie Chan, Chris Tucker, Tom Wilkinson, Elizabeth Pena
Année : 1998
Ok, mettons de côté l’aspect "petits fonds de commerce". Car oui, Rush Hour (la chose est plus ou moins valable pour les trois opus de la série) apparaît avec le recul comme un film se gargarisant pèle-mêle et avec un goût douteux d’un peu tous les stéréotypes. De ces œuvres qui articulent leur humour en flirtant assez souvent avec racisme ou misogynie proprets, et cependant rendus tolérables par un ton badin et espiègle. D’ailleurs, le duo d’inspecteurs se joue avec une malicieuse complicité de cette caractéristique latente et c’est un peu ce qui rend l’ensemble politiquement correct. On admet la chose avec un léger sourire, et ce, d’autant qu’à peu près tous les archétypes ressortent caricaturés et moqués dans Rush Hour. Une fois cette composante admise, laquelle fonde la plupart des comédies policières d’action, il serait pourtant dommage de bouder son plaisir. Si notre époque nous incite au révisionisme moral, c’est avec une nostalgie non feinte que le film de Brett Ratner continue de procurer une authentique joie. C’est sans doute que les comédies policières et explosives post-eighties font désormais figure de paradis perdu, comparées aux produits contemporains manquant souvent à quelques exceptions près cruellement d’imagination.
Cet énième buddy movie, avec ses personnalités antagonistes et inséparables, produit quelques étincelles mémorables. Tandis que Chris Tucker joue la partition screwball comedy, Jackie Chan met quant à lui à profit ses talents stupéfiants de cascadeur et d’équilibriste. Peu importe que l’intrigue se révèle formatée, sa réalisation et sa drôlerie supplantent toute autre faiblesse. Les tours d’acrobatie sont légion et, à ce titre, l’ouverture du film apparaît comme un petit monument à côté duquel même le Bruce Willis des Die Hard peut sembler insignifiant. Le deuxième opus, plus réussi encore, poursuivra cette lancée avec un savoir-faire sidérant. Même avec une recette éventée depuis des décennies, Brett Ratner réalise un divertissement de haute volée. Une oeuvre inoffensive et totalement indispensable. Mention spéciale pour la musique de Lalo Schiffrin (Monsieur Mission Impossible, entre autres), aussi horripilante que réjouissante et qui résume au fond bien le côté paradoxal d’un petit plaisir tel que Rush Hour.