- R�alisateur : Gene Quintano
- Acteurs : Samuel L. Jackson, Jon Lovitz, Emilio Estevez
Furieusement efficace, cet ersatz de ZAZ movie se moque des films d’action et divertissements américains avec une fougue volubile et contagieuse. Œuvre méconnue emmenée tambour battant par les irrésistibles Emilio Estevez et Samuel L. Jackson.
Alarme fatale, de Gene Quintano
Avec : Emilio Estevez, Samuel L. Jackson, Jon Lovitz
Année : 1993
Peu après avoir écumé quelques-uns des principaux teen-movies des eighties parmi lesquels Outsiders (Coppola, 1983), The Breakfast Club (John Hugues, 1985) ou St. Elmo’sfire (1985), l’acteur Emilio Estevez change de braquet en 1993 en rejoignant la parodie Alarme fatale. À cet instant, l’heure n’est résolument pas encore pour lui celui de l’exercice de style qu’il mènera en 2006 en réalisant Bobby, biopic sur le frère cadet de John Kennedy. Aux côtés d’un Samuel L. Jackson (Wes Luger) en vieux flic à deux jours de la retraite, il joue Jack Colt, un adjoint dépressif et survolté. Le premier vient de voir son coéquipier assassiné par un trafiquant de drogue après avoir découvert le moyen de transformer la cocaïne en cookie. Quant au second, il vient parasiter son partenaire de vétéran à un rythme infernal.
Parodie excessive des trois premiers jalons de la tétralogie L’Arme fatale, Alarme fatale reprend donc la bonne vieille recette du policier blanc suicidaire aux cheveux longs et du flic noir pantouflard et moustachu. Outre les noms des deux héros renvoyant aux célèbres marques de pistolets Colt et Luger, la plupart des références du film de l’inconnu Gene Quintano font directement appel aux trois premiers films L’Arme fatale, qu’il est de fait préférable d’avoir visionné préalablement – même si les gags fonctionnent aussi indépendamment.
Comme dans toute parodie burlesque digne de ce nom, apparaissent de très nombreux clins d’œil fugitifs aux films et aux acteurs de l’époque. Au fil des aventures du tandem catastrophe, figurent par exemple Whoopi Goldberg et des personnages issus de Die Hard comme Bruce Willis dans la peau du John McClane (Piège de Cristal…) ou Paul Gleason en chef-adjoint Dwayne Robinson. À cela s’ajoutent des références directes à 48 heures, Star Trek, Wayne’s World (personnages et "Bohemian Rhapsody" pastichés) au Silence des agneaux (on croise une sorte de Hannibal Lecter) ou à Basic Instinct – la scène notamment de l’interrogatoire est reprise plus ou moins de la même manière que dans La Cité de la Peur.
Bien évidemment, les répliques cultes et les scènes qui en émanent atteignent un niveau de débilité inimaginable. Là où le film fonctionne très bien, c’est sur l’effet grossissant du jeu déjà outrancier et exagéré de Mel Gibson dans L’Arme fatale. Le glissement entre l’original et sa contrefaçon hilarante produit un effet le plus souvent irrésistible. Quoi qu’il en soit, les gags pleuvent à une rapidité telle que lorsqu’une blague n’a pas l’effet escompté, la suivante surenchérit et titille malgré tout les zygomatiques. Une farce bien dégoulinante avec des grosses bagarres et des explosions tonitruantes.