- R�alisateur : Claude Zidi
- Acteurs : Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Grace de Capitani
Avec ce film, Claude Zidi passe à la postérité et fait oublier Les Charlots. Petit chef d’œuvre de la comédie française sur fond de corruption dans la police.
Les Ripoux, de Claude Zidi
Avec : Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Grace de Capitani, Régine
Année : 1984
Trois César, pas loin de 6 millions de spectateurs au compteur... Les Ripoux reste un indécrottable challenger de la comédie française des années 80 et les innombrables rediffusions ne manquent pas de nous le rappeler chaque année. Or, le film de Zidi n’usurpe pas sa place d’œuvre culte. Mieux : il y a même une aura attachante autour de ce petit film. On apprécie aujourd’hui tout particulièrement ses fleurs fanées : le Barbès documentaire de 84 avec ses bistrots authentiques, ses jeux de hasard et ses turfistes. Mais le long-métrage vaut d’abord pour son duo d’acteurs : d’un côté Philippe Noiret (René) en vieux ripoux crédible et désopilant, de l’autre Thierry Lhermitte (François) en jeunot fraîchement sorti de l’école de police d’Épinal et farouchement désireux de faire respecter la loi dans le texte. Le premier s’octroie des privilèges dues à sa fonction et multiplie les combines (toutes tirées par les cheveux évidemment mais très drôles) : ne pas payer au restaurant, parier des sommes astronomiques au Tiercé, magouiller avec quelques truands gravitant autour du bistrot "Au rendez-vous des trotteurs" rue Championnet. Le second s’apparente à un incorruptible totalement obtus. Alors forcément, le carambolage entre les deux fait des merveilles. Entre comédie bien crasse et simili-mélo ne tarissant pas sur l’émotion dans sa seconde partie, Les Ripoux se voit de plus secondé par une bande originale jazzy sensible signée Francis Lai.
Cet hymne au 18e arrondissement et au titi-parisianisme est assurément l’un des tous meilleurs films de Claude Zidi (Les Bidasses en folie, L’aile ou la cuisse ou La Zizanie). Ses deux suites (Ripoux contre ripoux en 1989 puis Ripoux 3 en 2003) ne bénéficièrent malheureusement pas du même soin, perdant peu à peu en inspiration autant qu’en veine sociologique. Ces deux longs-métrages valent néanmoins d’être vus en cela qu’ils donnent qu’ils fournissent quelques nouvelles bienvenues de cet incorrigible de René. À noter parmi les seconds couteaux le rôle malicieux de Régine, ex prostituée et compagne de René, ou encore l’interprétation suave de Grace de Capitani.