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L’Emploi du temps : un très grand film qui déjoue les attentes

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Résumé :

Vincent, consultant en entreprise, est licencié. Il décide de le cacher à son entourage et à sa famille en s’inventant un nouvel emploi du temps à Genève.

Contraint non seulement de trouver coûte que coûte de l’argent, mais aussi d’étayer chaque jour davantage la fiction de son emploi, Vincent tombe dans son propre piège. Mentir à ses proches devient alors une occupation à plein temps.

L’emploi du temps, c’est d’abord ce maillage qui permet à une institution scolaire d’organiser et de contrôler les activités des élèves à partir du collège. Puis, c’est, dans la vie d’un adulte, la prolongation d’habitudes prises à l’école, qui consistent à rationaliser son temps de travail pour plus d’efficacité. Mais quand il n’y a plus de travail et qu’on se refuse à l’admettre ?
Le film de Laurent Cantet, récemment disparu, est construit sur ce postulat dont le filandreux prolongement cinématographique renvoie à l’affaire Jean-Claude Romand, ce mythomane obligé de construire toute son existence sur son déni, avant d’être cet homme cerné par la vérité des faits, que la panique fait basculer dans une folie criminelle.
Vincent Renault n’est pas un faux médecin, lui. Il est ce consultant en entreprise au chômage, condamné à la solitude, qui passe ses journées et ses nuits dans sa voiture, s’invente des rendez-vous d’affaires pour rassurer toute sa famille.
Le début du long métrage le saisit dans une course symbolique contre un train lancé à toute vitesse, comme la projection de son propre destin : en retard sur une société qui l’a exclue, l’homme croit ou feint de croire qu’il est encore un compétiteur ou tout simplement qu’il reste une place, alors que d’autres l’ont prise. Pire : la fable d’une promotion professionnelle prend l’exact contrepied de sa situation présente. Son entourage s’en félicite, s’étonne que le Vincent ne soit pas plus prolixe, qu’il ait gardé ce secret. Mais un autre est enfoui, sous l’épaisseur des apparences.
Au-delà d’une dérive personnelle, Cantet évoque un monde dissonant. Le mensonge du protagoniste semble contaminer son entourage qui se récite la fable d’une réussite sociale et de ses ostensibles signes extérieurs (accès à la propriété, placements financiers). Dès lors, qui incarne la vérité ? Lors d’un repas avec un ancien collègue, Vincent se met à singer le discours de la volonté individuelle nourrie par un discours néo-managérial. Le miroir qu’il tend montre son reflet devenu étrange. Mais c’est à toute une société malade, obsédée par la compétition et le profit, que l’échec personnel du protagoniste renvoie : dès lors qu’il soutire de l’argent à ses relations en leur faisant miroiter un investissement juteux, la cupidité lui offre ce qu’il cherche sur un plateau et aggrave les conséquences de son mensonge initial. Loin de guérir sa pathologie, le monde dans lequel vit Vincent la renforce.
Pourtant, Cantet ne s’en tient pas à ce constat. Son long métrage explore des zones beaucoup plus troubles, qui flirtent avec une forme de poésie fantastique. Vincent la fait sienne, par la voix, les postures, les gestes, en somme une manière d’être, individu à la fois présent et absent, fantomatique. Le héros était sans doute prédestiné à prendre une tangente qui n’est pas le chemin attendu vers un crime, plutôt une tentative d’exister dans le monde d’une manière différente et d’y trouver enfin sa place (un thème récurrent chez Laurent Cantet). Sa rencontre avec un aigrefin engendre une échappée passionnante, remet le héros sur d’autres rails. Pour l’anecdote, ce malfaiteur est incarné par Serge Livrozet, militant libertaire, ami de Michel Foucault, remarquable dans son premier rôle cinématographique.
Beaucoup moins convenu que L’Adversaire, cette autre œuvre tirée de l’affaire Romand, L’Emploi du temps a, comme tous les grands films, la vertu de ne jamais conclure sur ses intentions réelles, laissant au spectateur le soin de penser constamment dans les zones grises de l’existence.

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