Nombreux et nombreuses sont ceux qui ont envie d’écrire des polars... Et c’est peut être votre cas. Régulièrement, on demande quelques conseils aux romanciers confirmés... Une mine de bonnes idées...
Julien Heylbroeck a signé il y a quelques semaines Tattoo Blues, un roman sur l’enfer du Vietnam pour les soldats américains qui en sont revenus.
D’en lire beaucoup. Et ce n’est pas le choix qui manque. Des polars nordiques, des français, du hard-boiled américain, des polars japonais ou autre.... C’est un conseil bateau (paquebot, même, tellement il est convenu) mais qui me semble incontournable.
Eric Cherrière alterne entre le cinéma et la littérature. Pour L’Inconnu, il s’est intéressé aux grandes familles françaises pour un roman glaçant...
Je dirais simplement que pour écrire un polar ( ou quoi que ce soit d’autre), je pense que tout est possible. Qu’il n’y a pas de règles. Il peut y avoir des constantes, des récurrences, mais pas de règles, hormis celle édictant justement qu’il n’y a pas de règles. Vous comprendrez donc ce que je pense des manuels d’écriture en tout genre ( très répandus coté cinéma) et des injonctions du style « il faut... ».
Christophe Nicolas vient de signer son premier thriller, Serial, et c’est une réussite...
S’il y a bien une chose que j’ai apprise en presque 20 ans d’écriture, c’est l’humilité devant la feuille blanche. Je ne suis pas de ceux qui croient en une méthode miracle, en des schémas à suivre de façon systématique ou à une structure incontournable pour écrire de bons romans, et encore moins de bons polars. Je ne crois pas non plus à ce nouveau concept de « Master Class » qui fleurit ici et là pour apprendre aux aspirants auteurs les clés du succès. Comment des écrivains talentueux, qui ont travaillé leur vie entière à créer les meilleures histoires, pourraient en quelques leçons transmettre un savoir qui leur est propre, qu’ils ont découverts, remis en question, transformé des années durant et qui au final ne fonctionne que parce qu’il est adapté à leur personnalité, à leur créativité ? Plus simplement, je dirais qu’un bon polar c’est une bonne histoire, racontée et orchestrée comme une symphonie, avec dynamisme et équilibre. C’est l’histoire qui fixe la structure et le rythme, tout autant que le style et le vocabulaire, et pas les règles ou les méthodes. Tout le reste n’est qu’une question de travail, de détermination… peut-être même d’acharnement à produire le meilleur, encore et encore, et à essayer de convaincre. Sur cette idée, je ne donnerai alors qu’un seul conseil : écrivez, faite vous lire et relire, acceptez les retours et retravaillez encore et encore… jusqu’au moment où quelqu’un recevra votre livre et vous dira qu’il est prêt.
Avec Glory Hole, Frédéric Jaccaud s’est intéressé au monde du porno dans les années 80 pour raconter une drôle d’histoire d’amitiés...
Je conseille aux auteurs d’écrire dans la liberté que leur permet le matériau littéraire. Les frontières sont admissibles tant qu’on les transgresse.