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Alfred Hitchcock - LE PROCÈS PARADINE (1947)

D’un banal « film de procès », Hitchcock tire une œuvre symbolique haute en couleurs célébrant la lutte entre Bien et Mal. Avec un Gregory Peck perdu entre vice et vertu, soit entre la brune Valli et la blonde Todd. Du film noir subtil et efficace.

Le pitch

La belle Maddalena Paradine est accusée d’avoir empoisonné son époux aveugle. Anthony Keane, jeune avocat, est chargé de la défendre. Convaincu de l’innocence de celle-ci, il soupçonne le domestique du colonel Paradine, André Latour, d’avoir aidé son maître à se suicider. Ensorcelé par la beauté de Mrs Paradine, son aversion pour Latour va grandissante lorsqu’il découvre que ce dernier entretenait une liaison avec elle. Le procès débute bientôt dans une atmosphère pesante…

Pourquoi c’est un incontournable

Parce qu’Hitchcock, loin de ne réaliser qu’un simple «  film de procès », fait du Hitchcock pur jus. Le suspense vaut pour la trajectoire fatidique de Keane (Gregory Peck) qui, une fois pris au piège de la toile de Maddalena (la femme fatale ici jouée par Alida Valli), glisse doucement vers la déchéance. Le cinéaste manie les codes du film noir avec habileté, sans jamais se déparer de ses obsessions personnelles.

La première scène du film est un modèle du genre : on voit Maddalena mettre scrupuleusement en scène son départ au moment où elle sait que la police vient l’arrêter.

La direction d’acteurs est époustouflante. Mentions spéciales pour Ann Todd (Gay, l’épouse de Keane) et Charles Laughton (Lord Horfield, le juge pervers et sans pitié).

La Hitchcock’ touch

Dans « Le Procès Paradine », Hitchcock n’est jamais plus Hitchcock que dans la séquence de la visite de Keane à Kindley Hall, le manoir des Paradine. Le spectateur découvre à cet instant le personnage de Latour, interprété par l’énigmatique Louis Jourdan, dans un clair-obscur inquiétant.

Pour leur dernière collaboration à Hollywood, le nabab Selznick et le réalisateur eurent d’ailleurs du mal à s’entendre quant à la caractérisation du personnage de Latour. Là où Hitchcock y voyait un homme assez grossier dans la veine de «  L’Amant de lady Chatterley  » (D.H. Lawrence, 1932), son producteur préféra souligner avant tout la beauté de l’acteur sans l’avilir. Pour un résultat ambigu et fascinant.

On trouve l’empreinte la plus dérangeante du réalisateur à travers Lord Horfield. Non content de traiter son épouse de « femme stupide  », il jubile en lui faisant savoir la future pendaison de Maddalena Paradine. Plus tard, il caresse l’épaule nue de Gay Keane en soulignant qu’elle est « appétissante  ». Comme si Hitchcock opposait l’élégance de l’avocat Keane à la bestialité de Horfield, joué à la perfection par Laughton.

Remarquons en outre la facilité avec laquelle ses mouvements de caméra savent inférer, le moment venu, certains liens insidieux entre les personnages, comme ici entre Mrs Paradine et Latour. Un panoramique et un regard en coin suffisent…

Hitchcock fait son caméo habituel à la trente-huitième minute du film à la sortie d’une gare, un étui de violoncelle sous le bras.

via GIFER

L’analyse

Finalement, Mrs Paradine incarne surtout le MacGuffin du film, en dépit de sa présence envoûtante. S’enroule autour d’elle tout un réseau de dualités : la blonde (Gay Keane) et la brune (elle-même), soit pour l’avocat Keane, piégé dans ce triangle amoureux : le vice et la vertu.

via GIFER

On voit bien comment Hitchcock insère tous ses personnages dans une logique expressionniste où les ombres et les couleurs suffisent à les caractériser. Mrs Paradine joue en ouverture du piano dans une demeure en clair-obscur, le tout vêtue d’une robe noire. Puis son visage apparaît dans un mélange entre bienveillance et folie pure. Tandis que Gay est donné à voir à l’inverse dans un décor des plus étincelant dans les tons blancs. Mais Hitchcock, en vue de corrompre l’avocat, va le confronter au désir de Maddalena. S’opposent alors les scènes symboliquement érotiques entre Keane et cette dernière, puis celles timorées et timides entre celui-ci et son épouse Gay.

La genèse

Le film découle de l’obsession (depuis les années 1930) de Selznick pour le roman « Le Procès Paradine », de Robert Smythe Hichens. De fait, le producteur se montrera intraitable avec Hitchcock au cours de cette collaboration, jusqu’à largement remanier le scénario en cours de tournage et à s’autoriser un ample remontage. Résultat : de nombreux plans tournés par Hitchcock (travellings symboliques, regards caméra) manquèrent à l’appel dans la version finale. Ce fut la dernière collaboration des deux hommes.

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