- R�alisateur : Alfred Hitchcock
- Acteurs : Paul Newman, Julie Andrews
Julie Andrews et Paul Newman chez Hitchcock
Jamais avant « Le Rideau déchiré », l’acte de tuer n’avait semblé aussi difficile pour un personnage chez Hitchcock. Entre Julie Andrews et Paul Newman, amour et désamour.
Le pitch
Michael Armstrong, un spécialiste en physique nucléaire, se rend à un congrès à Copenhague avec sa fiancée et collaboratrice, Sarah Sherman.
Sans avertir cette dernière, il décide subitement de partir pour Berlin-Est. Sarah le découvre et le suit jusqu’à sa destination. Michael, qui semble en passe de travailler à l’université de Leipzig, est accueilli là-bas en héros…
Pourquoi c’est un incontournable
La dimension imparable du film ne tient pas qu’à ses qualités mais aussi à ses défauts, en cela qu’ils illustrent le glissement d’Hitchcock vers un cinéma moins incarné, quoiqu’habité de fulgurances. Des imperfections souvent délibérées cependant nuancées par des scènes mythiques : la fuite en bus, le passage du théâtre et du meurtre incroyable d’Herrmann Gromek (clin d’œil à Bernard Herrmann, qui ne compte alors plus parmi les collaborateurs d’Hitchcock ?) dans la ferme.
À noter que certains critiques français étaient passés à côté du film, qu’ils estimaient anticommuniste et auquel, résultat, ils trouvaient à peu près tous les défauts du monde.
Parce que Julie Andrews et Paul Newman.
Le caméo d’Alfred Hitchcock apparaît à la huitième minute : le réalisateur est visible assis dans le hall de l’Hôtel d’Angleterre, avec sur les genoux un bébé joufflu à son image – une sorte de « mini moi ». En parallèle, la musique s’autorise quelques secondes le thème de la série « Alfred Hitchcock présente ».
La Hitchcock’ touch
La science du suspense, dans « Le Rideau déchiré », repose notamment sur le personnage d’Armstrong joué par Paul Newman. Celui-ci, au-delà de l’organisation sans faille grâce à laquelle il évolue, ne dispose d’aucune aptitude réelle au combat et ne cesse de commettre des erreurs. Même chose pour les protagonistes l’entourant.
Ce qui offre la possibilité à Hitchcock de le mettre en scène dans des séquences ubuesques, comme ce moment où la fermière – en lien avec Armstrong – tente de réduire au silence Gromek avec un couteau de boucher, mais que la lame finit par se briser avant d’avoir donné la mort. Aussitôt, Armstrong essaie de l’achever sans succès en l’étranglant. Et ce n’est qu’après lui avoir laborieusement enfoncé la tête, à deux, dans une gazinière que le décès se produit.
L’analyse
En quelques mots, outre le caractère plus ou moins historique à la marge de son film (le rideau de fer, etc.), Hitchcock semble avoir voulu montrer combien il peut s’avérer épineux et difficile de tuer un homme. Et pour cause : les scènes de mise à mort échouent ici presque systématiquement.
La genèse
Le romancier Brian Moore, dont un des livres a inspiré « Le Rideau déchiré », se chargea en personne du scénario.
Hitchcock a concédé aux producteurs le choix de deux stars : Julie Andrews et Paul Newman.
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Aussi, c’est à ce moment que le cinéaste britannique abandonne un collaborateur essentiel, auquel il attribue à tort l’insuccès de « Marnie » : le compositeur Bernard Herrmann.