- Acteurs : Chiara Aurelia, Olivia Holt, Froy Gutierrez
Les beaux jours de l’été sont derrière nous hélas et déjà la rentrée s’immisce, inévitable. Mais qu’importe : vous reprendrez bien un petit bol estival pour la route, même par nostalgie. C’est ce que propose la rafraichissante série "Cruel Summer", entre thriller et teen-drama.
Elles sont innombrables les séries mettant en scène des adolescents et jeunes adultes à la fois en proie à des angoisses existentielles et aux prises de terribles dangers ("13 Reasons Why", "Riverdale"…). Fidèle à ce créneau classique, "Cruel Summer" – diffusée par Amazon Prime – choisit évidemment un sentier des plus balisés mais le fait avec adresse et un certain panache. Son concept est d’autant plus simple qu’il pioche ici et là des mécanismes éculés mais imparables : une dynamique de teen-movie avec son lot de codes traditionnels (lycée, rivalités, passions, fête foraine…), doublée d’un suspense façon thriller bourré de twists à tiroirs. À ce titre, la série use (et abuse) des rebondissements en tous genres, bien que cela ait le mérite de lui donner un rythme et une identité assez marquée.
Enroulée autour de trois temporalités (deux périodes passées nébuleuses - 1993, 1994 - et un présent opaque - 1995), lesquelles dévoilent petit à petit leurs secrets, l’intrigue suit Jeannette Turner, une ado complexée dont le destin va changer du tout au tout. Jusqu’alors introvertie, la protagoniste va devenir la fille la plus appréciée de son lycée et même de sa petite ville texane, quitte à supplanter l’ultra populaire Kate Wallis et à tout lui piquer (petit ami, copines friquées…). Exit les lunettes, l’appareil dentaire antique et les cheveux en bataille, l’ado maladroite se transforme en reine de beauté. Problème : Kate Wallis, tombée de son piédestal notamment suite à un enlèvement, pointe du doigt le silence criminel de Jeannette, l’accusant de non-assistance à personne en danger. Qui faut-il croire ?
Dopée aux nineties et ce jusque dans sa bande son, l’atmosphère de "Cruel Summer" n’est pas sans rappeler celle de la sitcom "Clueless" (Amy Heckerling, 1996), l’effroi en plus. Il y a aussi sur les bords un petit quelque chose de "Stranger Things" dans son traitement visuel, à cela près que l’on troque ici les néons contre les tee-shirts fluos. Le temps de 10 épisodes où l’été idyllique vire peu à peu au cauchemar, la série se fait mine de rien de plus en plus addictive, télescopant une profondeur insoupçonnée derrière le divertissement pur. Ses deux interprètes principales, Chiara Aurelia et Olivia Holt, sont pour beaucoup dans la réussite de cette équation.