Sebastien Verne vient de signer Des vies débutantes, roman qui emprunte aux codes du polar. Pour lui, c’est d’abord une histoire qui nous touche...
Je lis peu de polars et je suis incapable de dire d’un livre qu’il est bon ou mauvais. Cependant, de manière plus générale, un livre que j’aime est une histoire qui me touche. J’aime découvrir dans une intrigue les éléments qui forment l’universalité de nos vies. A mes yeux, un bon livre explore les sentiments, les rapports humains, le rapport à l’autre. Un livre qui me touche me parle de moi, à travers d’autres possibles.

Nathalie Sauvagnac avec Les Yeux fumés nous invite à faire un tour dans la France des zones grises, des déclassés... Pour elle, c’est une question de rythme...
Aucune idée. Pas de recette. Je pense que les écrivain( e)s sont les dernier (e )s à savoir ça. Un polar, ou un roman doit avoir un rythme, un tempo propre, comme une musique. Il faut qu’un personnage ou une situation s’additionne petit à petit à un autre, sans qu’on s’en rende vraiment compte, qu’il y ait des pauses, des sursauts, des mélancolies, du groove et des riffs de guitare, des silences, des aigus et des graves, que l’auteur(e) parvienne à faire que la respiration du lecteur soit guidée par le rythme du texte, le mette en apnée parfois et permette les soupirs, que le lecteur s’abandonne. J’aime qu’une lecture m’autorise l’abandon. Comme une musique.

Dominique Forma vient lui de signer Coups de vieux avec des personnages qui ont une soixantaine d’années...
L’honnêteté de celui qui écrit et le réalisme des émotions qu’on ressent dans les personnages.

Le nouveau roman de Thierry Crouzet, Mon père, ce tueur, est un récit touchant, très personnel sur son père et sa relation avec lui, comme une quête de son passé...

L’intrigue, l’enquête et l’aventure m’intéressent davantage que
les ambiances plombées par la tension psychologique.