- Auteurs : Olivier Norek, Marin Ledun, Cédric Sire, Elisa Vix, Eric Cherrière
Ce qui fait un bon polar ? Du suspens, des personnages qu’on a envie de suivre, un cadre, un décor, des rebondissements ? Tout ça à la fois ? Nous avons posé la question aux principaux concernés : les auteurs et autrices... Ils sont sept à nous avoir répondu...
Eric Cherrière, auteur de L’Inconnu.
Un triple mélange. Intuition Sincérité. Et beaucoup de travail. Personnellement, ce que j’aime et que je recherche dans un polar, c’est une rencontre avec le mal.
Cédric Sire, auteur du récent Vindicta.
Comme pour toute littérature, la voix de l’auteur. Sa capacité immersive. Nous ne sommes que ça, des raconteurs d’histoires…
Mettre un personnage ordinaire dans une situation extraordinaire
Marin Ledun, auteur de Aucune Bête.
Deux choses. Un : toute vérité n’est pas bonne à dire. Deux : accepter de ne pas avoir de réponses à toutes nos questions.
Elisa Vix, autrice de Elle le Gibier.
Il y a tellement de styles de polar différents, je ne crois pas qu’on puisse édicter des règles... Cependant je pense, comme Alfred Hitchcock, que mettre un personnage ordinaire dans une situation extraordinaire est un bon début.
Pierre Gobinet, auteur de Nitrox.
Qu’est-ce qui fait pour vous un bon polar ?
L’ambiance, l’humour et l’ironie. Le clair-obscur, ne pas tout voir ni savoir.
L’équilibre atteint entre le suspense, la surprise et les révélations
Olivier Norek, auteur de Surface.
Un auteur généreux en émotions et qui ne pense qu’au plaisir de son lecteur.
Sham Makdessi, auteur d’Une destination de rêve.
Ce qui fait un bon livre en général : la maîtrise de la langue écrite, qui passe souvent par une économie de moyen remarquable, la justesse psychologique du cheminement des personnages, et la capacité de l’auteur à créer un mouvement ascendant dans son histoire, qui donne au lecteur le sentiment que le récit progresse harmonieusement et sans heurts de son début vers sa conclusion.
De manière plus spécifique, il y a à mes yeux deux grandes familles de polars : ceux qui se concentrent sur le personnage principal, qu’il s’agisse du tueur ou de l’enquêteur, et qui font du cheminement moral de celui-ci le sujet du livre (comme par exemple dans les livres de Patricia Highsmith), et ceux qui placent l’action et les événements (souvent spectaculaires) au centre du récit (comme par exemple dans les œuvres de Christophe Grangé).
Dans le premier cas, c’est essentiellement la finesse avec laquelle l’auteur arrive à faire évoluer son personnage (entre le bien et le mal) qui donnera sa valeur au livre. Dans le deuxième, c’est la qualité de l’intrigue, c’est-à-dire l’équilibre atteint entre le suspense, la surprise et les révélations qui comptera le plus.