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#Mafia : « Donnie Brasco » de Joseph D. Pistone

N°19 au palmarès des meilleurs livres du crime organisé selon BePolar

A l’occasion du 13ème épisode de notre saga sur les livres de crime organisé, on va vous parler de « frontières ». Celles entre la chance et la malchance, entre le bien et le mal, fondamentale quand on parle de mafia, mais aussi entre la fiction et la réalité. On va donc vous raconter des histoires d’infiltrés, de repentis, d’adaptations, de films cultes et en particulier d’un livre qui regroupe tout cela : Donnie Brasco écrit par l’une des célébrités du FBI, Joseph D. Pistone.

L’histoire :

Donnie Brasco, de son vrai nom Joseph D. Pistone, agent du FBI, a accompli la plus longue et la plus audacieuse opération d’infiltration jamais tentée dans la mafia. Pendant six ans, il sera un des leurs, un frère, un ami. C’est Lefty Ruggiero, petit chef apparenté à la famille Bonanno, l’une des plus grandes "familles" new-yorkaises, qui fera son éducation en l’aidant à gravir un à un tous les échelons. Dans ce thriller à haute tension, il révèle l’intimité d’un monde jalousement gardé et dresse un effrayant tableau du crime organisé dans l’Amérique d’aujourd’hui. Un livre-choc qui est aussi une histoire d’amitié hors du commun car, en devenant l’ami du criminel qu’il était supposé détruire, Pistone faillit se détruire lui-même... Aujourd’hui, Joe D. Pistone vit sous une identité d’emprunt, sa tête ayant été mise à prix par la mafia.

Pourquoi ce livre est important :

Après Scarface d’Armitrage Trail (voir le 1er épisode de notre palmarès), voici certainement un livre qui a inspiré l’un des meilleurs films sur la mafia : impossible de séparer le livre de Pistone de sa célèbre adaptation par Mike Newell sortie en 1997. Si le jeu d’acteurs d’Al Pacino, Johnny Depp et Michael Madsen crève l’écran, c’est aussi que l’histoire est tout sauf banale.

Pendant six ans, Joseph D. Pistone infiltra l’une des cinq « grandes familles » new-yorkaise, la famille Bonnano. Et encore fut-il visiblement empêché par sa hiérarchie d’accéder au « grade » d’affranchi (associé) pour des raisons de sécurité. Si le film rend bien les hésitations du personnage (attirance vers le mal, vraie sympathie pour certains mafiosi), il lui manque la dimension intérieure, les pensées de Pistone lors de son infiltration, tout comme les détails de son travail d’enquêteur, passionnants.

La réussite de cette opération à très haut risque (la plupart des responsables de la famille Bonnano qui, en première loge, n’ont pas détecté cette infiltration, ont été froidement liquidés) est indéniable, car les preuves collectées permirent plus de 200 mises en examen et la condamnation de plus de 100 membres de la Cosa Nostra américaine, mais aussi la mise sur la touche momentanée de l’une des grandes familles de la mafia et le début d’une inversion du rapport force, de peur et de suspicion au sein des structures du crime organisé. Joseph Pistone mérite bien son titre de légende vivante du FBI !

Infiltrés et repentis sont, si l’on y songe un peu, les deux revers d’une même pièce, puisque les deux peuvent voir leur rapport au bien et au mal s’inverser, bien que ceux qui sont concernés n’oublient que rarement leur intérêt premier. Pour ceux que cette thématique intéresse, on ne saurait que trop conseiller The Valachi Papers de Peter Maas (hélas uniquement en VO, pas traduit) qui raconte le parcours du premier témoin repenti issu de la mafia, livre adapté sous le titre Cosa Nostra en 1972 par Terence Young (le réalisateur de trois des plus fameux James Bond). Ou, du même Peter Maas, Le Repenti, le témoignage à charge du numéro deux de la famille Gambino contre son chef.

Le retour à la « normalité » est-il possible après une telle expérience ? Si Pistone nous donne quelques pistes du côté des représentants de la loi, on vous conseillerait bien aussi deux livres (non traduits) d’Edwin Torres vus du côté des truands, After Hours et Carlito’s Way que vous pouvez néanmoins découvrir en français via l’adaptation qu’en fit Brian de Palma en 1993 avec son film L’Impasse et où l’on suit un Al Pacino tout juste sorti de prison, en quête de rédemption et d’un réel affranchissement de sa condition de mafioso… On ne vous en dit pas plus !

Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :

1. Si l’infiltration de Pistone a presque détruit le « clan » Bonanno, cela s’est peut-être paradoxalement révélé une chance pour cette « famille », initialement l’une des moins puissantes des cinq "branches" new-yorkaises. Mise sur la touche de l’organe de contrôle des 25 familles américaines, « la Commission », elle fut relativement épargnée par les procès qui décimèrent les quatre familles restantes encore au pouvoir. Le clan Bonnano renforça ainsi son poids sur le théâtre du crime new-yorkais et accéda à un statut qu’elle ne connut jamais auparavant.

2. Mais au fait, qu’est-ce que sont ces « 25 familles » et cette « Commission » souvent évoqués dans les livres sur la mafia américaine ? Les « 25 familles » sont issues de règlement de comptes internes à la mafia connu sous le nom de « guerre de Castellammarese » (1927-1931) et opposant très schématiquement une mafia commandée de Sicile et l’autre de New York. Après la victoire du « clan sicilien », son représentant local, Salvatore Maranzano, nouveau capo di tutti capi sur le sol américain, imposa la paix et le partage du territoire en 25 organisations appelées « familles », dont 5 dans la région de New York.

3. La « Commission » est issue de cette réorganisation : alors que Maranzano souhaitait, pour asseoir son pouvoir, liquider le dirigeant de l’une des 5 familles new-yorkaise, Lucky Luciano, il fut assassiné avant de pouvoir mettre en œuvre son plan. Au lieu de reprendre la place vacante (et dangereuse !) de « chef des chefs », Luciano privilégia l’option d’une commission chargée de réguler les conflits entre familles… De la justice dans l’injustice, en quelque sorte.

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