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#Mafia : « Hell’s Angels » d’Hunter S. Thompson

N°23 au palmarès des meilleurs livres du crime organisé selon BePolar

1965. Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire The Nation demande à Hunter S. Thompson, un journaliste réputé ingérable, d’écrire sur un gang de bikers californien. Suite au succès de cet article, Thompson décide de passer un an au sein de la communauté, « la famille », qui deviendra l’une des premières enquêtes de « journalisme gonzo » de l’histoire, paru sous forme d’un livre intitulé Hell’s Angels. Alors, crime organisé ou pas ? Avis hautement subjectif…

L’histoire :

« Nous, mon pote, on est des irréductibles. Dans une Amérique conditionnée, à quatre-vingt-dix-neuf pour cent, on est les un pour cent d’irréductibles inconditionnels, et on crache dans leur soupe. Alors, mon pote, viens pas me parler Sécu et contredanses, parce que, laisse-moi te dire, tu prends ta femme, ton banjo, ta bécane et tu te tires ! On a eu cent fois à se battre, et on s’en est toujours tirés à coups de poing et de botte. Laisse-moi te dire, mon pote, que sur la route, on est les rois ».
Années 60. Hunter S. Thompson passe un an avec les Hell’s Angels, des bikers qui se considèrent comme « la plus redoutable horde motorisée de toute l’histoire de la chrétienté ».

Pourquoi ce livre est important :

Avec ce texte, Hunter S. Thompson invente d’abord ou du moins popularise une nouvelle forme d’écriture, à la croisée du journalisme, du texte engagé, de l’œuvre de fiction et du témoignage autobiographique, parsemé de débauches de drogues en tout genre qui se veulent avant tout partages du quotidien de la bande, son sujet.

Alors pourquoi ce texte est-il aussi essentiel pour qui s’intéresse au crime organisé ? Il faut se replonger à l’époque, quand les gangs de motards sont encore un phénomène émergent et méconnu, assimilés parfois à tort, parfois à raison, au crime organisé. Dans le cas des Hell’s Angels, c’est une conjonction de trois facteurs qui vont visiblement intéresser Thompson : la démarche de contre-culture de l’organisation, son opposition en creux au mouvement hippie, dénué selon lui de profondeur et de courage politique et qui galvauderait le rêve américain, et son refus de la caricature faite du mouvement par certains journalistes et politiques (l’attorney général Lynch fit des Hells sa bête noire).

Le livre commence ainsi sur des bases journalistiques classiques, étayées de données, avant que l’auteur n’intègre un groupe de bikers et en révèle la dimension humaine et profondément rock’n’roll, c’est-à-dire faite de grandeurs et de décadences. On essaie donc de déterminer, avec une subjectivité sincère, de la nature d’une bande organisée.

Mais alors, les Hell’s, crime organisé ou pas ? Pas si simple de faire la part des choses entre l’intention initiale et la réalité objective du mouvement, ce que rend très bien en miroir le texte jubilatoire de Thompson : mouvement libertaire très codifié, vraie violence et dénonciations puritaines, système D et trafics, personnages attachants et pathétiques, le mouvement oscille autant que ses membres ou ses « chapitres » (branches locales). Ce n’est pas le dernier des paradoxes que d’imaginer que la peur fascinante et l’image de rebelle relayées par les médias de masse firent grossir les rangs du mouvement là où ceux qui en prirent sa défense commencèrent à le ringardiser…

Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :

1. Le nom des Hell’s Angels se veut un hommage aux aviateurs d’une escadrille qui opéra lors de la Première Guerre mondiale, réputés pour être des têtes brûlées inconscientes, héroïques et avides de libertés.

2. Le terme de « gonzo » aurait été utilisé pour la première fois en 1970 pour évoquer un article de Thompson, qui popularisa cette façon d’écrire par la suite. Mais que signifie-t-il vraiment ? Si en italien il signifie « idiot, crédule », est souvent évoqué un mot d’argot utilisé par les immigrés d’origine irlandaise de Boston pour désigner le dernier individu à rester debout lors d’une nuit d’ivresse, mot qui serait lui-même dérivé d’un terme des canadiens francophones, « gonzeaux » signifiant « voie brillante ». On a aussi supposé une inspiration du titre d’une chanson à succès d’un pianiste de La Nouvelle-Orléans datant de 1960. Le mystère demeure et semble avoir été savamment entretenu.

3. Hunter S. Thompson vouait une grande admiration au romancier américain William Faulkner, avec qui il partageait sa vision de la fiction comme étant plus réelle que le réel lui-même, car plus fidèle pour retranscrire la condition humaine. Il s’est également inspiré de la vague libertaire portée par les écrivains de la Beat Generation (Burroughs, Kerouac…). Il décrit ainsi le « mouvement » qu’il contribua à initier : « Le reportage gonzo allie la plume d’un maître-reporter, le talent d’un photographe de renom et les couilles en bronze d’un acteur. »

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