- Réalisateur : Claude Chabrol
- Acteurs : Maurice Ronet, Anthony Perkins, Yvonnes Fumeaux
- Distributeur : Universal
- Genre : Thriller, Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 31 mai 1967
- Durée : 1h45min
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Résumé :
Paul Wagner dirige une négoce de champagne mais à la suite d’un très grave traumatisme crânien, il n’est plus capable de s’en occuper. Son entreprise devient alors la cible de nombreuses convoitises et des personnes commencent à être assassinées ! Les soupçons de la police se tournent alors vers Paul...
La séquence initiale évoque l’attaque nocturne du protagoniste, en compagnie d’une prostituée qui meurt étranglée. Ces premières minutes in médias res ont des accents hitchcockiens et nous mettent sur la piste d’un thriller. On le sait : l’art du réalisateur anglais a toujours infusé dans la cinématographie chabrolienne. Ici, le parallélisme s’avère d’autant plus évident que l’on remarque tout de suite la présence d’Anthony Perkins, la star de Psychose, dans le rôle d’un personnage qui semble équivoque et dont on découvrira bientôt qu’il est manipulateur.
La suite privilégie le cadre d’une immense demeure, pour esquisser le portrait d’une bourgeoisie provinciale toujours aussi dissimulatrice et manipulatrice. La mise en scène privilégie d’abord la forme du huis clos oppressant, où la violence peut jaillir à tout moment (ainsi, la colère de Paul, au cours d’un repas malaisant, anticipe la terrible crise d’un autre Paul, deux ans plus tard, dans le génial Que la bête meure).
Maurice Ronet, qui avait déjà travaillé avec Chabrol pour La ligne de démarcation, endosse le rôle d’un héritier totalement désaxé après le traumatisme de son agression : propriétaire d’une entreprise de champagne, il n’a plus toutes ses capacités pour gérer les affaires et son entourage va en profiter, tandis que les meurtres se succèdent. Paul est bientôt soupçonné d’avoir commis ces crimes. Mais la réalité est-elle aussi simple ?
L’apparition d’une mystérieuse femme dans la deuxième partie du long métrage densifie les questions que l’on se pose. Stéphane Audran donne à ce personnage une consistance inquiétante, véritable héroïne hitchcockienne fractionnée en deux identités. Jouant sur les thématiques de la folie et de la machination, Chabrol construit un récit qui lorgne parfois vers le fantastique, avec un soupçon de psychédélisme, et offre un twist final qu’on ne dévoilera pas.