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Né d’aucune femme - Franck Bouysse

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Résumé :

« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile ». - Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? Demandais-je. - Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose.
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquelles elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

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Vos #AvisPolar

  • Ginnyzz 3 mars 2023
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    « Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
    – Et alors, qu’y a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
    – Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
    – De quoi parlez-vous ?
    – Les cahiers… Ceux de Rose. »
    Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

    Franck Bouysse, c’est un autodidacte. Il fait parler la terre, et ceux qui la vivent. Il t’emmène en voyage, à côté de chez toi et pourtant si loin. Il te raconte la vie des campagnes, il raconte les lieux reculés et oubliés de tous, les drames cachés, les petites gens qui font tourner le monde, les taiseux.

    Franck Bouysse, c’est une plume singulière et magnifique. Ouvrir un de ses romans, c’est s’assurer quelques heures en dehors du temps, des heures pendant lesquelles tu seras incapable de lâcher ta lecture, des heures durant lesquelles vont s’ouvrir à toi des mondes insoupçonnés.

    Là réside toute la magie de Franck Bouysse.

    Ici, Franck va nous raconter l’impensable.

    Tout part d’un fait divers qui s’est déroulé dans la région où il est parti s’installer. Et ça a donné ce roman terrible.

    Voici Gabriel, curé. En son église, Gabriel va recevoir en confession une jeune femme qui va lui faire une demande particulière qui va bouleverser sa vie. Et pas que la sienne d’ailleurs. Elle est infirmière à l’asile d’à côté. Et elle demande à Gabriel de récupérer des cahiers qu’elle ne peut pas elle-même faire sortir de l’établissement. De fait, Gabriel est appelé pour bénir le corps d’une femme, sur lequel sont cachés ces fameux cahiers. Et il les fera sortir de ces murs. Un pas sans retour possible.

    Ces cahiers contiennent l’histoire de Rose, une histoire monstrueuse.

    Rose, 14 ans, est vendue par son père à un maître de forges. Père de 4 enfants, vivant dans la misère, un glaive chaque jour suspendu au-dessus de la tête, il ne trouve plus de solution pour subvenir aux besoins des siens. Alors, en désespoir de cause, leur survie passera par le sacrifice de Rose, l’aînée de la fratrie. Le chatelain et sa mère dirigent le domaine où Rose va servir. Un ogre effroyable et une abominable sorcière. C’est pour Rose le début d’une chute interminable dans l’horreur.

    Nous entrons ainsi dans ce roman noir dans lequel nous allons découvrir des personnages à la psychologie profonde.

    Il y a d’abord Rose, cette jeune femme à peine lettrée, mais très intelligente, d’une intelligente intuitive, curieuse et observatrice. Rose a le tort d’être jolie, jeune et trop naïve. Elle va très vite quitter le monde tendre de l’enfance pour celui particulièrement cruel envers elle de l’âge adulte. Rien ne lui sera épargné. En peu de temps, il ne lui restera plus rien, le néant comme avenir, et d’espoir encore moins. Mais Rose est dotée d’une force de caractère incroyable, elle est enjouée, battante, lumineuse. Quoi qu’il lui arrive, elle trouve la force de se relever et de continuer. Elle prendra la plume, racontera son histoire, pour que sa vie n’ait pas été vaine, pour dire qu’elle existe. Les mots seront son exutoire face à la violence insupportable qui lui est faite, et la sauveront d’une folie certaine.

    Le père est un homme accablé. Le couteau sous la gorge, il fait le choix qui va détruire sa vie. Il fera tout pour racheter ce mauvais geste. Il tentera tout son possible pour faire marche arrière. En vain. Cette décision lui sera fatale. Il perdra tout : l’amour, le soutien et la considération de sa famille, son âme, sa vie.

    Edmond est le palefrenier du domaine. Il met Rose en garde. Il la conjure de s’enfuir, vite. Mais sans lui expliquer pourquoi il insiste tant pour qu’elle parte. Il sait ce qui l’attend, à quoi elle s’expose en restant au service des châtelains, mais il n’arrivera pas à s’expliquer. En ce sens, il porte une énorme et lourde responsabilité. Sa culpabilité est immense. Est-il pour autant coupable ? Peut-on l’être quand toute sa vie, on a été rabaissé, que toute sa vie on s’est entendu dire qu’on était personne, qu’on n’avait pas d’identité, qu’on était moins que les chiens ? Alors Edmond, toujours, a gardé les yeux fermés, la tête baissée, les poings fermés, et a obéi à l’Ogre et à la Reine mère… « Toute ma vie j’ai failli être un homme » dit-il.

    Les châtelains sont des êtres abominables, machiavéliques à l’extrême, qui ne reculent devant rien pour assoir leur autorité et parvenir à leurs fins. Eux et leur cher médecin, qui se trouve être le directeur de l’asile…

    Gabriel, enfin, qui se retrouve bien malgré lui avec une bombe entre les mains. Il lui appartient d’appuyer ou non sur le détonateur. Un choix cornélien.

    Et l’asile, qui a une grande importance dans cette histoire, puisque l’on relègue derrière ses murs les secrets à enfouir. C’est bien pratique.

    Voilà, c’est un roman incroyable, plein de poésie mais violent et tragique ; une tragédie d’une rare intensité, profondément insoutenable et cruelle. C’est un roman magnifique, de ceux qui marquent, qui ne s’oublient pas. C’est un auteur plein d’empathie qui a un sens aigu du romanesque, du détail et du réalisme. C’est une plume d’une force incroyable, percutante et d’une sensibilité folle.

    Ah, et pour finir, un mot sur cette couverture, cette superbe photo qui recèle et dégage tant de choses.

  • Ingrid ROUZIES 20 février 2023
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Une histoire dure à lire en plus des thèmes évoqués : vente d’enfant, viol, enfermement, assassinat par une adolescente...
    Je n’ai pas apprécié les passages "écrits" par Rose car parfois, compliqué à décrypter.
    Mais l’histoire en elle-même me marquera, c’est sûr.

  • Savy 27 octobre 2022
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Avec Né d’aucune femme,Franck Bouysse nous livre,une lecture addictive.

    Difficile de s’arrêter tellement l’histoire nous tient en haleine.

    Impossible de rester de marbre face à cette histoire dure,violente par moment.

    Je l’ai lu d’une traite tellement je voulais connaître la fin et ce qu’il advient de Rose.

  • Bagus35 25 juin 2022
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Gabriel reçoit en confession une infirmière qui l’invite à se rendre à l’asile pour récupérer des carnets sous la robe d’une morte à qui il doit donner la bénédiction .
    Ses carnets vont bouleverser sa vie car il va y découvrir le destin de Rose ,jeune fille de quatorze ans ,dont le père va se séparer en la vendant à un maître des forges dans l’espoir de lui donner un avenir plus radieux .
    Un roman d’une grande noirceur à lire sans faute.

  • Bagus35 25 juin 2022
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Gabriel reçoit en confession une infirmière qui l’invite à se rendre à l’asile pour récupérer des carnets sous la robe d’une morte à qui il doit donner la bénédiction .Ses carnets vont bouleverser sa vie car il va y découvrir le destin de Rose ,jeune fille de quatorze ans ,dont le père va se séparer en la vendant à un maître des forges dans l’espoir de lui donner un avenir plus radieux .Un roman d’une grande noirceur à lire sans faute.

  • SIGPRO2022 30 décembre 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Né d’aucune femme de Franck Bouysse m’a été suggéré par ma bibliothécaire : « Je pense que tu vas aimer m’avait-elle dit , précisant qu’elle avait lu ce roman d’une traite.
    Cette photographie d’une femme coupée en deux tenant un enfant au sein portant une jupe longue ancienne enserrée à la taille, les pieds reposant sur un tapis échevelé a été comme celui d’un appel lorsque j’ai tenu en main ce livre. Puis, les quelques lignes de la quatrième de couverture ont conforté celui-ci : « Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. -Et alors, qu’il y a t-il d’extraordinaire à cela ? » C’est vrai un prêtre dans la religion catholique est appelé à bénir le corps des défunts. « C’est sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. » Cette situation est peu ordinaire et porte à l’interrogation surtout lorsque deux lignes plus tard « l’on parle de cahiers... Ceux de Rose. »
    Je ne me doutais pas dans quelle monde j’entrais . Celui de Rose qui raconte sa vie de douleur et qui par le biais de l’écriture alors qu’elle se retrouve recluse brisera les secrets de sa vie en nous ouvrant les yeux à son destin.
    Rose vit dans une famille de paysan avec ses soeurs. Son père Onésime aurait bien aimé que sa femme lui donne un garçon pour reprendre la ferme. Ils auront trois filles. C’est alors qu’à 14 ans, son père vend Rose . Oui Onésime vend sa fille aînée pour quelques pièces se tenant dans une bourse qu’il n’aura même pas l’occasion de compter. Cette bourse lui a été jetée sur la table d’un bistrot, par Charles, châtelain, Maître de forge, vivant avec sa mère et ayant comme domestique l’on aurait serf au moyen âge son demi-frère Edmond. Rose devient à quatorze ans la domestique à laquelle aucune tache ménagère ne lui enlevée malgré son jeune âge. Un soir Charles accompagné de sa mère, entre dans la chambrette de Rose et la viole. A partir de cet instant le destin de Rose est scellé, elle devient la chose de Charles jusqu’à être enchaînée aux pieds jour et nuit.
    Dans cette campagne en lisière de forêt, le calvaire de Rose se poursuit, bien au delà de ce que l’on pouvait subodorer dans ce contexte décrit par une belle plume que celle de Frank Bouysse.
    Vous le découvrirez au fur et à mesure par la présentation de tous les acteurs de ce drame où les interrogations, les silences, les secrets s’entremêlent avec violence. Ceux d’ Edmond demi-frère de Charles, garçon d’écurie, d’ Onésime, père de Rose , d’ Elle, la mère de Rose, dans ce récit, d’une vie de dure labeur, de cruauté et d’horreur indicible. Seule la force de Rose, sa résilience qui la fera tenir jusqu’au moment ou elle aura décidé de partir rejoindre la compteuse donne à ce récit une halte comme si l’on devait reprendre souffle avant de partager un autre chapitre de la vie de Rose ou le seul rayon de lumière eut été l’histoire inachevée avec Edmond. Un destin pareil cela ne s’invente pas. Ce roman, n’est pas un roman comme un autre, c’est celui d’une époque pas si lointaine, ou le châtelain, mettant enceinte sa servante, trouve un médecin complaisant, qui s’en aucune scrupule et faisant fi de son serment d’Hippocrate, enfermait dans un asile psychiatrique si celle-ci ne mourait en couche par qui le scandale pouvait arriver, ou qui n’était comme dans ce roman que le moyen d’assurer une descendance familiale de la lignée en enlevant l’enfant né. Je vous invite à découvrir l’ histoire de Rose, tirée de ses cahiers judicieusement cachés par une infirmière de cet asile et remis à ce prêtre . C’est par cette lecture à plusieurs voix ce prêtre nous rapporte cette histoire à partir du contenu des cahiers de Rose et au regard de sa propre enquête.
    Rose est un portrait bouleversant d’une femme dont la vie courte a été un calvaire. Je n’oublierai pas de sitôt ce roman Né d’aucune femme et qui a trouvé en mon coeur une résonance particulière. Bien à vous !

  • Chineuse Deculture 8 septembre 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Immergé dans le sillon d’un prêtre confident, nous voilà spectateur du funeste destin d’une jouvencelle vendue par son père. L’écriture envoûtante vous projette dans les tréfonds sordides d’un conte médiéval, immuable témoignage d’une résilience féminine et d’une force intemporelle. Une merveille

  • Chineuse Deculture 5 août 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Saisie par une écriture envolée qui prend les aspects d’un conte aux premiers abords. La cruauté du propos interpelle sur la séquestration d’une jeune femme et sa quête désespérée d’échapper à son bourreau avec une mise en abîme des plus intéressantes.

  • chpap18 29 juillet 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ce roman m’a bouleversée. L’histoire et la vie de Rose m’ont littéralement chamboulée.

    Franck Bouysse a la faculté de faire fonctionner notre catharsis car je me suis identifiée à Rose et j’ai souffert en même temps qu’elle. Il nous immerge dans un monde que l’on pourrait croire parallèle au nôtre tant on n’arrive pas à croire et à accepter que toutes les formes de violence qu’elle endure sont possibles.

    Un roman parfois dérangeant mais émouvant.

  • Cancie 26 juillet 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    https://notre-jardin-des-livres.ove...

    N’ayant lu et entendu que des éloges dithyrambiques sur cet ouvrage, je me devais de découvrir Né d’aucune femme.
    Franck Bouysse nous conte le destin tragique et incroyable de Rose, nous en faisant un portrait magnifique et c’est un roman qui ne peut laisser insensible. Je l’ai avant tout aimé pour la beauté, la force et la préciosité de son écriture souvent empreinte de poésie.
    Tout commence lorsque Gabriel, jeune curé, est sollicité par une femme pour aller bénir le corps d’une défunte, dans un asile. Elle lui signale, dans l’intimité du confessionnal, qu’il trouvera, sous la jupe de celle-ci, deux cahiers qu’il devra lire. Ce sont les cahiers de Rose.
    C’est donc cette jeune paysanne, issue d’une famille très pauvre, vendue par son père à l’âge de quatorze ans au Maître des forges, qui va raconter son histoire, cherchant à briser le secret dont on voudrait couvrir son destin. Chaque chapitre porte le nom des protagonistes, certains du moins, comme Edmond, le garçon d’écurie et demi-frère du Maître des forges, Onésime, le père de rose, ou Elle, la mère de Rose, viendront entrecouper son récit, nous permettant de reprendre un peu notre souffle. À la lecture de cette vie de labeur, d’horreur, de cruauté sans nom, nous en avons en effet bien besoin.
    Ce qui est magnifique, c’est la force de Rose qui, seule, sans aucune aide, parviendra à transformer sa révolte en résistance.
    Ce roman que l’on peut situer au XIXe siècle, pourrait facilement être transposé dans le monde contemporain car c’est un livre qui traduit bien à la fois l’extrême noirceur et la grande cruauté de l’âme humaine.
    Ce que je lui reprocherais c’est d’être peut-être trop noir et trop cruel et à la limite du possible. Il est difficilement imaginable que de tels faits aient pu se produire, même dans un temps ancien et en des contrées reculées, notamment la scène de meurtre du père, à la forge.
    Franck Bouysse a brossé le bouleversant portrait d’une femme, véritable héroïne, dans un roman très sombre où parfois percent des éclairs de lumière et de beauté.
    Je n’ai pas pu m’empêcher, en lisant ce roman, de penser à celui de Gabriel Tallent, My absolute Darling.

  • Sylvie Belgrand 26 juillet 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Vous aviez tous été tellement dithyrambiques lors de la sortie de ce roman que j’avais eu peur d’être déçue et l’avais mis de côté pour "plus tard ". Le "plus tard" est arrivé, et je comprends votre enthousiasme. Franck Bouysse a un talent unique pour donner de la puissance aux sentiments, aux sensations. Tellement de force même que j’ai parfois dû poser le livre pour respirer avant de reprendre le fil de ma lecture. C’est dur, incroyablement noir et tout à la fois lumineux. Une histoire marquante et une écriture si exceptionnelle qui laissent des traces.
    À lire absolument.

    #NéDaucuneFemme #FranckBouysse #LaManufactureDeLivres #livres #chroniques #lecture #Noir

    Le quatrième de couverture :

    "Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. - Et alors, qu’y a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je. - Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose." Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses œuvres. Avec ce roman sensible et poignant, il confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

  • celine85 12 avril 2021
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Depuis le temps que ce livre était sur ma liste des « livres à lire absolument », c’est chose faite. Vu le nombre de prix qu’il a reçu, il est inutile de le présenter. On m’avait prévenu que c’était une lecture manquante, qu’on en ressortait pas indemne et je confirme ! J’ai été terrifiée par les évènements qui s’enchainent dans la vie de Rose et impressionnée par sa force, son courage à continuer de vouloir vivre. Quel talent de la part de l’auteur ! Tous les prix reçus pour ce livre sont vraiment mérités. Un coup de coeur pour sa plume. le style est puissant et délicat à la fois. On ne peut qu’être bouleversée par une lecture comme celle-ci.

  • LesRêveriesd’Isis 8 octobre 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    J’avais beaucoup vu ce roman sur Franck Bouysse sur Bookstagram, et les avis enthousiastes me faisaient un peu peur, je craignais d’être déçue en tentant l’aventure… Et puis, une amie me l’a offert pour Noël cette année. Alors, la question ne s’est plus posée : je me suis lancée ! C’était la première fois que je découvrais le plume de Franck Bouysse et je ne le regrette pas !

    Né d’aucune femme nous laisse découvrir un prêtre, appelé à bénir le corps d’une défunte, mais cette demande en cache une autre : prendre des cahiers, cachés auprès de cette défunte. Après l’incompréhension, vient le temps de la lecture et des révélations… Des révélations dont personne ne sort totalement indemne.

    J’ai tout d’abord été frappée par la plume de l’auteur. La langue est ici souple et aérienne pour parler de choses terribles. Nous avons d’abord le récit cadre : celui qui nous guide sur les pas de Gabriel, le prêtre. Nous suivons ses incertitudes et ses doutes face à une demande peu conventionnelle, puis lorsqu’il trouve les carnets, il s’efface et la voix de Rose, celle d’Edmond, celle d’Onésime retentissent tour à tour, apportant chacune leur coloration, leurs espoirs, leurs désillusions et leurs drames, de courage en petites lâchetés, la toile se tisse et les maillons du drame se mettent en place. La polyphonie que l’on trouve ici est au service du sens. Le lecteur peut sentir, de page en page, les apparences se fissurer pour révéler toute la vraie nature de chacun, il sent aussi les espoirs se lézarder, avant d’éclater dans une pluie de pleurs.

    La voix de Rose est particulièrement émouvante. Elle vous serre le cœur et vous arrache les entrailles. C’est une voix tissée de candeur et de rêves, une voix lumineuse que le chagrin voile peu à peu, qui l’étouffe pour mieux la faire renaître. Rose est malmenée, instrumentalisée. Le Maître et sa mère la dépossèdent de tout, même d’elle-même, et pourtant, foulée aux pieds mais pas brisée, Rose renaît, combat, essaie d’avancer. Résiliente à l’excès, elle reste un personnage d’une force surhumaine, d’un courage sans borne. J’ai adoré l’apparente simplicité avec laquelle elle nous relate sa vie, son arrivée au château, son travail de domestique. Mais sous cette simplicité se cache aussi la rudesse de la vérité, car rien ne nous sera épargné et les affronts que le destin lui fait nous sont aussi contés sans détour, dans toute leur horreur crue, sans voile de pudeur, sans masque de poésie. La vie de Rose devient dès lors un chemin semé d’épines, qui toutes, tour à tour, se fichent un peu plus dans notre cœur de lecteur. La femme que je suis n’a pas pu faire autrement que de compatir, de souffrir à l’unisson avec Rose. Cette lecture est belle, assurément, mais elle est aussi pesante : l’atmosphère reste oppressante.

    La ruralité sert également de catalyseur au thème du roman et lui confère une sonorité particulière. L’isolement, la dureté de la vie, les extrémités auxquelles chacun est poussé sont des éléments clefs dans le destin des personnages. Alliés à la noirceur intrinsèque de certains êtres, à leurs ténèbres personnelles, cela crée un cocktail détonant. Acculé avec de tels êtres, abandonné de tous, on ne peut que s’enfoncer dans la tragédie. Finalement, au-delà des figures monstrueuses dans ce livre, nous avons aussi un enchevêtrement de décisions qui toutes concourent à la catastrophe finale. Et, sous des querelles d’ego, sous la tyrannie et l’orgueil, c’est aussi la banalité du mal qui est suggérée. La personne la plus honorable en apparence peut cacher en son sein un monstre, comme c’est le cas pour quelques uns ici. Et, le temps de découvrir la vérité sur les êtres, il est parfois trop tard pour se dépêtrer de la situation.

    La brutalité, la violence innervent chaque page, et les éclairs d’humanité servent à mieux révéler toute l’horreur du destin de Rose. Edmond fait partie de ces figures ambivalentes, lumineuses, dotée d’une vraie bonté, mais entravées par la peur, par les petites lâchetés du quotidien. Il met en évidence le puits sans fond de cruauté de la vieille dame, et celle de son fils et agit comme un révélateur. Onésime fait froid dans le dos, paraît calculateur avant de mieux laisser épanouir un courage sans fin, mais hélas tardif. Le prêtre apparaît lui aussi comme une des belles figures au milieu de la noirceur, mais son impuissance résonne douloureusement dans nos cœurs, décuplant la souffrance que la vie de Rose y fait éclore. Jusqu’au bout nous espérons qu’il pourra faire quelque chose, et finalement, la chute proposée par l’auteur est encore plus belle, toute en retenue et en non-dit, baignée d’un espoir contenu et fragile, qui nous réchauffe le cœur, dans souffle furtif.

    Ainsi, j’ai adoré ce roman. Né d’aucune femme est une lecture belle et douloureuse et résonne longtemps dans nos cœurs. La plume fait surgir du néant autant de voix qui nous entraînent au fond de l’horreur et nous laissent pantelants devant le tragique d’une existence foulée aux pieds, méprisée, mais pas brisée. Franck Bouysse nous conte avec brio un destin de femme poignant.

  • mme_chacha_lit 6 octobre 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Je comprends mieux pourquoi je l’ai tant vu, et pourquoi je n’ai lu que des éloges de ce livre.
    Un livre noir, sombre, bouleversant, percutant, écrit d’une plume peu commune !
    Un livre qui va te hanter par un destin brisé...
    Je n’en dirais pas plus, si tu as le cœur accroché, fonces !

  • genli 17 septembre 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Un roman puissant qui raconte la vie d’une jeune fille pauvre, Rose, dans une France rurale du début du XXe siècle.
    Nous ne savons pas qui est Rose au début, mais au fil de la narration nous apprenons qu’elle est la fille aînée d’une famille paysanne miséreuse dont le père décide de la placer, à 14 ans, chez un riche bourgeois contre un petit pécule.Cette décision le hantera jusqu’à sa fin dramatique.
    Sa fille est exploitée, violée, puis enfermée à l’asile après avoir donné naissance au fils tant attendu par son bourreau et sa mère.
    C’est donc un roman noir, très noir, où pourtant l’héroïne connaît quelques instants de pur bonheur et l’espoir renaît au fil des pages grâce à l’enquête menée par le prêtre de la paroisse voisine de l’asile qui récupère le journal intime de Rose.Car Rose écrit, en cachette, et ce sont les mots qui l’aident à survivre. Nous suivons ce récit entrecoupé des narrations des autres personnages de l’histoire. Ainsi le lecteur finit-il par avoir une vision globale des faits.
    C’est un livre inoubliable et je le relirai souvent car,malgré sa noirceur, il est un hymne à la résistance, magnifiquement incarnée par Rose, personnage qui subit toutes les horreurs possibles mais se bat et garde la tête haute.
    L’écriture est belle, intense, précise et Franck Bouysse est vraiment un grand conteur. J’attends avec impatience de lire en poche son dernier livre "Buveurs de vent".

  • IsaVP 18 août 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Nous voilà replongés, avec ce superbe roman, dans les contes qui terrifiaient notre enfance, de Barbe bleue au Petit Poucet en passant par La belle et la bête.
    Rose, l’aînée de quatre filles est vendue par son père, un paysan dans la misère, au maître de forge d’un château des environs.
    Une histoire terrifiante qui parle de la vie comme d’un instant fugace « coincé entre deux éternités » et de la naissance qui nous fait sortir d’une « grande obscurité » pour finalement en rejoindre une autre. Et cette vie tellement dure et sombre, vaut-elle la peine de rompre le si paisible néant d’où nous venons ?
    Un roman rural, où la nature est autant un havre qu’un carcan ; belle et sauvage, elle coule dans les veines de ceux qui l’habitent, comme une sève qui fait d’eux les êtres rudes et authentiques qu’ils sont.
    Et lorsqu’ils se retrouvent enfermés, lorsque Rose entre dans ce terrible château, la vie perd son sens et seuls d’infimes souvenirs de joie lui permettent de survivre à la souffrance. Car quand le monde se met à tourner autour d’elle, au milieu du tourbillon, immobiles, elle retrouve les êtres qu’elle aime et que le temps ne peut atteindre.
    Magnifique, émouvant, romanesque, je n’ai que des superlatifs pour qualifier ce roman que je n’ai pas réussi à lâcher avant de l’avoir terminé, sonnée et conquise à la fois, avec pour seule envie, celle de le relire.
    Par sa superbe écriture, mélange de violence et de poésie, Franck Bouysse signe avec Né d’aucune femme, un de ses plus beaux romans.

  • unplatdelivres 4 août 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    C’est avec une immense tristesse que je repose ce roman. Un coup de coeur
    L’histoire est touchante, l’enfant rose, toute innocente, insouciante sera un jour arrachée à ses parents, à sa vie miséreuse pour vivre l’enfer dans un monde d’adultes, de responsabilités, un monde brutal où son quotidien est fait de servitude, souffrance, haine et mépris.
    La trame est finement construite, tous les événements qui se produisent nous donnent un coup au coeur, on a mal, on souffre avec rose
    Je n’ai pas lu le roman, je l’ai vécu ! Voilà !
    Je le recommande pour ceux qui hésitent encore.

  • M Ar Tin 14 juin 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    J’ai beaucoup aimé retrouver la plume de Franck Bouysse, c’est un auteur que je suis depuis ses débuts. 

    L’histoire de Rose m’a émue de la première à la dernière page.
    J’ai eu l’impression de lire un conte d’une grande tristesse mais aussi d’une grande beauté. 

    Né d’aucune femme n’est pas un polar mais plutôt un magnifique roman noir. 

    La plume de Franck Bouysse est toujours aussi poétique, aussi sublime. 
    Un livre qui remue, qui émeut aux larmes et que l’on n’oublie pas.

  • unevietoutesimple 29 mars 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Sortir de sa zone de confort peut vous amener à découvrir des pépites. C’est ce qui s’est passé pour moi avec ce roman. Sorti il y a un an, je l’ai vu passer à maintes reprises sur Instagram sur lequel il était majoritairement encensé. J’ai trouvé sa couverture à la fois belle et intrigante et son titre pour le moins énigmatique. Je l’ai prêté à ma mère qui l’a lu en deux semaines (un temps record pour elle qui met toujours beaucoup de temps pour finir un livre) et m’a dit à quel point elle l’avait aimé. Il ne m’en fallait pas plus que je le mette tout en haut de ma pile à lire afin qu’il soit ma prochaine lecture.

    Franck Bouysse ne donne pas de date mais à la lecture, on devine que l’histoire se passe vraisemblablement au XIXe siècle (je dirais vers la fin) voire au début du XXe. Ce qui m’a étonnée, c’est que Rose soit lettrée. Elle vient d’une famille pauvre de paysans et je pensais que les enfants de ce milieu étaient rares à savoir lire et écrire (on lui demande clairement au début du roman, alors qu’elle a 14 ans, si elle sait lire ce à quoi elle répond par l’affirmative), on apprend au cours de la lecture comment elle a appris.

    Ce roman, une fois que vous l’avez commencé, vous ne pouvez plus le refermer.

    J’ai beaucoup apprécié sa construction avec des chapitres alternant le “témoignage” des différents protagonistes. Chacun a un style bien à lui et une façon différente de relater les choses. De plus, tout n’étant pas dit dans les carnets de Rose, ce que nous racontent les autres personnages fait la lumière sur certains événements et nous permet d’appréhender leur ressenti.

    Rose est extrêmement touchante dans ses propos. Elle se montre à la fois naïve et très mature face à ce qui lui arrive, ce qu’elle subit. Elle est en même temps vivante, intelligente, elle cherche à comprendre, à trouver de quoi l’aider à sortir la tête de l’eau. Dès le début, on comprend que le “château”, comme elle l’appelle, ne va pas être un havre de paix. On se doute bien de ce que le maître a prévu pour elle. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de souffrir avec Rose, d’avoir le cœur qui se serre lors des ignominies qu’elle subit. Cet homme est un monstre, il n’y a pas d’autres mots pour le qualifier. Grâce à Edmond, le palefrenier, elle voit un peu de bleu dans son ciel si noir, il lui fait espérer un avenir mais sa lâcheté la renvoie à la dure réalité.

    Je ne connaissais pas la plume de Franck Bouysse et je l’ai trouvée très belle, très maitrisée, il sait faire passer les émotions à travers elle, il nous fait vivre aux côtés de ses personnages. Ce roman noir est, paradoxalement, très beau, d’une richesse incroyable comme on en voit peu. Et puis il y a cette fin qui a réussi à faire naitre un sourire sur mes lèvres…

    Un coup de cœur comme j’en ai peu.

  • Marie Nel 7 mars 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ça faisait un moment que je voyais passer ce roman, que j’en lisais de bons retours et du coup, ils me donnaient très envie de le lire. J’ai profité qu’il soit disponible à ma médiathèque pour l’emprunter. Je ne connaissais pas du tout Franck Bouysse, je n’avais jamais rien lu de cet auteur, c’est maintenant chose faite, et je suis tellement convaincue par son talent d’écrivain que je vais sûrement lire d’autres romans de lui.

    L’histoire est bouleversante et poignante. J’ai laissé un peu décanter après ma fin de lecture, pour arriver au mieux à écrire cette chronique, qu’elle soit objective et bien pesée. Je ne vais pas trop parler de l’histoire, déjà parce que le résumé n’en dit pas de trop, et j’apprécie tellement ce fait que je ne voudrais pas gâcher votre plaisir de découvrir l’histoire à la façon dont nous le propose l’auteur. C’est un roman choral, où Franck Bouysse donne la parole à plusieurs personnages, chaque chapitre est consacré à l’un d’entre eux, Rose, Onésime, Gabriel, Edmond ou encore Elle. Certains personnages parlent à la première personne du singulier, comme Rose, Edmond ou Gabriel. J’aime beaucoup ce procédé qui permet de mieux rentrer dans la tête de celui qui raconte. Mais, malgré tout, l’emploi du « il » ou « elle » pour les autres personnages ne m’a pas empêchée de ressentir les sensations qu’ils traversent, et ça, c’est grâce à la plume et aux mots de l’auteur qui nous font nous sentir proches de ce que vivent les personnages. Et puis, comme il s’agit d’un récit de carnets écrits par l’héroïne, l’emploi du « je » était quasiment obligatoire.
    Une autre particularité du style de l’auteur, c’est sa façon de construire les dialogues. Ceux-ci sont retranscrits normalement dans une conversation, mais lorsqu’il s’agit du récit de l’héroïne, ils se confondent avec le reste de l’écrit, sans être marqués par des tirets et des retraits à la ligne. J’avoue qu’au départ, ça m’a interpellée, mais je m’y suis très vite fait, et cela ne m’a aucunement dérangée dans ma lecture ni dans ma compréhension.

    Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, Franck Bouysse a un formidable talent de conteur. Il fait passer à travers son écrit une multitude de sensations et de sentiments. Les deux premiers chapitres sont assez énigmatiques, ils ont pris tout leur sens une fois arrivée à la fin où je les ai alors relus pour mieux les comprendre. On commence ensuite avec Gabriel qui est le curé d’un village. Il reçoit en confession une personne qui vient lui dire qu’il va être appelé car une personne de l’asile proche va mourir et qu’il faudra alors qu’il aille la bénir. La chose étrange que demande cette femme à Gabriel, c’est de prendre des carnets qui se trouveront sous la robe de la défunte et de les emporter avec lui. Gabriel est tout retourné par cette confession d’une femme qu’il n’a pas reconnue, il n’y donne pas tellement d’importance. Et pourtant, il sera appelé peu après à l’asile pour la raison invoquée par la femme. Gabriel va sortir les carnets, tout en les cachant, et aussi tout faire pour que cette femme soit enterrée décemment. Le prêtre va alors lire les carnets, qui sont écrits par une certaine Rose. Il ne sait pas alors dans quoi il va s’embarquer. Rose relate tout ce qui lui est arrivé à partir de ses quatorze ans. Elle est issue d’une famille très pauvre, est l’ainée d’une fratrie de quatre sœurs, son père va avoir alors un geste pour sauver sa famille, pense-t-il. Mais ce qu’il s’apprête à faire va bouleverser à jamais la vie de Rose et la sienne également.

    Il est très difficile de ne pas s’attacher à Rose, impossible de ne pas être touché par ce qui va lui arriver. Elle va apprendre ce qu’est le mot survivre, elle va vivre des situations d’une horreur innommable. Je pensais à chaque fois qu’elle ne pouvait pas vivre pire que ce qu’il venait de se passer, et si, ça pouvait en effet exister. Quand elle pensera être tranquille et pouvoir un peu se reposer, elle sera rattrapée par la méchanceté et la cupidité. Ces carnets qu’elle écrit vont être pour elle une libération, une façon de s’échapper de son quotidien si triste et dur. J’ai d’ailleurs relevé cette phrase où Rose explique ce que représente l’écriture pour elle :

    « La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient. Au moins, les mots, eux, ils me laissent pas tomber. Je les respire, les mots-monstres et tous les autres. Ils décident pour moi. »

    Et je pourrais vous en citer d’autres du même genre, tellement ce que dit Rose est fort et puissant. Mais le mieux est de lire ce roman, pour s’imprégner le plus possible de la vie de Rose. Je pense que je ne suis pas prête d’oublier ce personnage et ce qui lui est arrivé. J’aime bien lire les avis négatifs avant de commencer un livre, pour savoir ce qui pourrait ne pas aller. Certains disaient surtout qu’ils avaient abandonné à cause de la violence des faits. C’est donc avec une certaine appréhension que je commençais ma lecture. C’est vrai qu’il y a de la violence, aussi bien physique que psychologique, mais rien qui m’aurait poussée à abandonner. J’étais tellement tenue par l’espoir que tout allait bien se terminer pour Rose et aussi par la curiosité de savoir, que je n’ai pas réussi à lâcher ce roman avant d’en savoir la fin. Et franchement, pour ce qui est du final, je ne l’ai pas du tout vu arriver, j’étais loin de m’imaginer de tels événements. L’auteur a eu l’art de brouiller les pistes, avec des personnages pouvant se confondre entre eux, aux histoires similaires et tout aussi tragiques et avec des révélations sur certains qu’on ne soupçonnait pas. Bref, une touche de thriller qui tient en haleine et provoque une sorte de suspense pour nous lecteurs.

    Une dernière chose à signaler, et j’en aurais fini, j’ai encore une fois de plus été trop bavarde... Le roman n’est ni daté ni situé. Pas d’indication de temps, on devine que c’est dans des temps anciens car les transports se font encore en carriole à cheval et idem pour le lieu, on se doute que ça se passe en France et en campagne, mais difficile de dire où. J’ai trouvé cela assez fort et inhabituel, dans une mode qui est de situer et dater le plus exactement possible dans la littérature. Ça laisse une porte ouverte pour le lecteur, à lui d’imaginer les lieux. Ce que j’ai fait, car ça n’empêche d’avoir les décors complets et l’atmosphère glauque et lourde bien retranscrite.

    Vous l’aurez, je pense, deviné si vous êtes arrivés à la fin de ce long avis, que j’ai passé un très bon moment de lecture avec cet auteur que je découvre. Je ne pense pas oublier de sitôt cette histoire et ses personnages. J’ai vécu une lecture intense, assez rapide tellement j’étais absorbée dedans, et surtout, j’avais beaucoup de mal à revenir à la réalité après. Les sujets m’ont touchée de près, certains plus particulièrement que d’autres. Je pense que je vais continuer de découvrir Franck Bouysse, j’ai très envie de lire Grossir le ciel. Si vous ne le connaissez pas encore, je vous invite à le lire, il sait embarquer le lecteur, je vais le vérifier avec un autre de ses romans.

  • Helene0_63 27 février 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    "Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
     et alors, qu’y a-t-il d’extraordinaire a cela ? Demandai-je. -sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
     de quoi parlez-vous ?
     Les cahiers .... ceux de rose."

    Rose est une jeune fille qui vit entourée de sa famille à la ferme mais les temps sont durs et le manque d’argent se fait ressentir.

    Rose va être vendue par son pauvre père à un couple qui va l’employer en tant qu’esclave contre une bourse d’argent.
    Elle va connaître l’enfer... et vous que feriez-vous pour survivre coûte que coûte ?
    Quel plaisir de retrouver la plume de franck bouysse 😍

    Nous retrouvons des personnages attachants et cette france reculée.

    Les hommes y sont confrontés aux durs lois de la nature et ont un vécu difficile.
    Ce livre est glaçant, foudroyant et révoltant 😯

    C’est un page turner insoutenable. On veut avancer à tout prix dans la lecture des carnets de Rose.

    Ce livre mérite toutes ces critiques positives que je vois partout !

  • Henri-Charles Dahlem 14 février 2020
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    La couleur de Rose est le noir
    Avec son nouveau roman, Franck Bouysse confirme sa place parmi les grands explorateurs de l’âme humaine. Le destin de Rose, vendue, violentée, engrossée va vous hanter pendant longtemps. « Né d’aucune femme » est un très grand livre !

    Ce qu’il y a de bien avec les romans de Franck Bouysse, c’est qu’ils sont inclassables. Ou plutôt qu’ils ravissent à la fois les amateurs de romans noirs que ceux qui se passionnent pour les histoires de terroir, ceux qui sondent les profondeurs psychologiques comme ceux qui s’intéressent à l’exploration sociologique. Sans oublier les tenants d’un style très travaillé, sensuel mais sans fioritures, classique autant que minéral. Depuis Grossir le ciel en 2014, il n’a cessé d’élargir son cercle de fans. Après Plateau et Glaise voici donc Né d’aucune femme dans lequel la corrézien réussit à se mettre dans la peau de Rose, une enfant à la destinée tragique.
    Le roman s’ouvre sur les tractations de son père avec un châtelain. En échange d’une bourse, il s’empare de la fillette de quatorze ans et la met à son service sous la surveillance de sa mère, sorte de Folcoche hallucinée dont l’occupation principale consistera à ne se satisfaire d’aucune tâche accomplie par Rose. Dans une pièce inaccessible du château l’épouse du châtelain est soignée d’une grave maladie.
    L’enfant souffre, mais trouve en Edmond un soutien. Après l’avoir mise en garde, il va essayer de la distraire en la faisant grimper sur le cheval dont il s’occupe. Un moment de grâce auquel assiste Onésime, son père venu la reprendre. Après s’être mépris sur les sentiments de son enfant, il sera brutalement éconduit. Sachant toutefois qu’il ne peut rentrer chez lui sans Rose, il va effectuer une nouvelle tentative qui lui sera fatale.
    Pour Rose, la descente aux enfers ne fait que commencer. Le plan diabolique conçu par le châtelain et sa mère consiste à l’engrosser pour offrir une descendance. Elle n’a pas quinze ans quand elle subit son premier viol. Après une tentative de fuite, elle va vivre quasiment recluse, à la merci des assauts du « maître ». Quand le docteur – complice muet de ce scénario diabolique – confirme qu’elle est enceinte, l’objectif est alors de préserver l’enfant.
    Parmi les nombreuses trouvailles de Franck Bouysse, il y a celle de confier cette histoire à Gabriel, un prêtre. Dans un asile, il va trouver les carnets de Rose et nous offrir cette histoire, accompagnés des tourments de son âme. Avec lui, nous allons mener l’enquête et essayer de savoir ce qu’est devenue la recluse.
    Nous allons entendre autres voix, celles des témoins qui, pour la plupart, assistent sidérés au drame qui se joue et qui détiennent une part de vérité. Qu’est devenue Rose ? Qu’est-il advenu de son enfant ?
    Le puzzle se reconstitue pièce par pièce, avec une tension dramatique qui jamais ne s’étiole, avec des rebondissements et un final à la hauteur de cette splendide quête.
    Avec Né d’aucune femme, Franck Bouysse nous offre le plus puissant, le plus noir et le plus abouti des romans de cette rentrée. Je prends le pari que si vous décidez de le lire, vous aurez une peine extrême à le lâcher. Et qu’il vous accompagnera longtemps après l’avoir fini.
    https://collectiondelivres.wordpress.com/2019/02/27/ne-daucune-femme/

  • Livre_damour_et_deau_fraiche 25 novembre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Rose 14 ans est vendue par son père pour subvenir aux besoins de la famille.
    Nous découvrons donc avec elle sa nouvelle et terrible vie. Esclave dans tous les sens du terme, elle va subir des blessures physiques et émotionnelles mais elle saura rester là et digne.
    Son père, lui, sera rongé par les remords et tentera de récupérer sa fille

  • Musemania 19 novembre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Mes lectures pour le Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire s’enchaînent mais ne se ressemblent pas car les thématiques divergent, même si l’Humain s’y retrouve comme fil conducteur, et conduisent à de très belles découvertes.

    « Né d’aucune femme » a, à sa parution au début de l’année, défrayé le milieu des chroniqueurs littéraires. J’avoue que je ne lis les chroniques de mes amis et collègues blogueurs littéraires généralement qu’à posteriori afin de ne pas m’« influencer » d’une quelconque façon. Ici, il était difficile de passer à côté, tant les avis étaient unanimes. Il suffit de voir combien de prix littéraires (Grand Prix des Lectrices Elle 2019 – Policier ; Prix des Libraires 2019 ; Prix Babelio 2019 – Littérature française) ce livre a remportés pour ne pas douter qu’il soit doté de qualités certaines.

    Maintenant que je l’ai lu, je peux dire que mon avis rejoindra les nombreux avis positifs tant je l’ai trouvé passionnant. C’est bien écrit, bien documenté, bien addictif et je pourrais encore continuer comme ça longtemps. Pour y trouver des points négatifs, je pense que je devrais sûrement me retourner le cerveau et je n’en vois pas l’utilité.

    J’ai aimé cette atmosphère si particulière et troublante, un peu comme dans un conte, où on ne sait pas vraiment dater et situer le récit, même si des éléments permettent de situer les choses plus ou moins dans le temps et dans l’espace. Ce qui est dur est de se dire que cette histoire n’a pas été qu’imaginée par un auteur mais que cela a dû se passer ici chez nous, dans nos campagnes, en des temps pas si reculés. Rien que le style d’écriture mérite d’être découvert, car même si je n’en suis pas habituée dans mes autres lectures et qu’il est parfois un peu complexe, je l’ai trouvé original et poétique.

    Parsemant son récit de petits indices (attention de ne pas passer à côté), ils pourront alors être rassemblés pour combler le lecteur par un final surprenant.

    C’est une histoire absolument tragique et pourtant, l’auteur Franck Bouysse en fait quelque chose d’additif (il est difficile de reposer son livre) et de passionnant. Il sait inoculer à ses lecteurs des émotions fortes en peu de mots parfois, où rien ne leur est épargné et si tranchant de vérités. Rose, l’héroïne principale, ne pourra que vous émouvoir et il est difficile de ne pas s’y attacher, tant pour sa force mentale que par son caractère de battante. Même une fois les pages refermées, ce roman noir vous poursuit encore dans vos pensées.

    Encore une quatrième de couverture que j’ai trouvée parfaitement rédigée. Quel dommage de lire un résumé et d’en découvrir toutes les subtilités de l’histoire. Ici, cela reste très vague, assez mystérieux et ce n’est que plus jouissif pour la lecture. C’est pourquoi, je tiens à ne rien vous révéler de l’histoire et je ne la résumerai pas en quelques mots comme je le fais habituellement dans mes chroniques (comme vous avez pu le constater, si vous avez l’habitude de me lire).

    Je n’en resterai définitivement pas là des écrits de Franck Bouysse. Oui, j’avais l’intention un jour de lire ce livre mais grâce au Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire, il s’est retrouvé dans mes mains plus vite que prévu et j’ai passé un très bon moment en sa compagnie.

    Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire.

  • Lettres et caractères 16 octobre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Né d’aucune femme fait partie de cette longue liste de livres que je n’ai pas eu envie de lire à leur sortie et dont la médiatisation extrême m’a tenue à distance un bon moment.

    Et puis la version audio est sortie, interprétée par une narratrice éblouissante, Cachou Kirsch, découverte avec Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur et un narrateur non moins talentueux, Simon Duprez découvert avec la version audio de Mon père. Autre motivation : ce roman a obtenu le Grand prix des lectrices Elle l’an dernier dans la catégorie Policier et il faut bien l’admettre, j’ai rarement été déçue par le choix de nos aînées. Je me suis donc lancée dans l’écoute de ce titre dont je m’étais tenue éloignée le plus possible à tel point que je ne savais pas de quoi il parlait et c’est encore dans cette posture de découverte totale que ce roman se savoure le mieux.

    Né d’aucune femme est, selon moi, un roman d’atmosphère dans la mesure où l’auteur de ne se contente pas de nous raconter une histoire mais nous la fait vivre, sentir et toucher du doigt. C’est oppressant, bouleversant, dérangeant, troublant, rageant, écœurant et… je vais m’arrêter là dans les adjectifs verbaux sinon je sens que je vais vous perdre. Mais s’il y a une chose à retenir de ce livre c’est malgré tout cette atmosphère très pesante (promis, cette fois j’arrête !). Avec un peu de recul, je pourrais la comparer à ce qui se dégage de La servante écarlate. Je suis peut-être une petite lectrice trop sensible mais j’ai été obligée à un moment d’interrompre mon écoute parce que j’étais en train de déjeuner et que cette histoire était sur le point de me couper l’appétit.

    Comment ne pas s’identifier à Rose quand on est une femme ? Comment ne pas s’imaginer à sa place ? C’est impossible ! Je ne suis pas là pour dévoiler plus l’intrigue de ce livre que ne le fait la 4e de couverture, aussi, je me contenterai de dire que si vous vous lancez dans la lecture de Né d’aucune femme, attendez-vous à être sacrément secoué. Passionné par ce que vous lirez mais vraiment secoué !

    Avis complet sur lettres-et-caracteres.com

  • ReadLookHear 11 octobre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ce roman, c’est l’histoire de Rose, c’est l’histoire du combat d’une fille, d’une jeune femme, d’une femme et enfin d’une mère. C’est une histoire qui pourrait n’être que noire si nous nous laissons pas porter par les mots inscrits par Rose sur ses cahiers. C’est surtout une histoire d’une femme forte qui ne se laisse pas dicter sa vie par les autres ou par le destin et qui malgré les épreuves douloureuses qu’elle subit, croit toujours en elle et dans la vie.

    J’ai vraiment bien aimé cette histoire, j’ai aimé la façon dont Franck Bouysse joue avec les mots à travers Rose. La manière dont il conte son histoire d’une vie violente et écorchée. C’est un roman qui m’a passionné par sa violence, ma secoué par sa froideur et m’a chamboulé quasiment à chaque pages tournées. Mais j’en retiens l’espoir qui transpire à travers l’histoire de Rose.

    Je ne vais pas parler de coup de coeur pour ce roman, car il me manque ce petit quelque chose indescriptible qui fait qu’un livre a un effet magique sur moi. D’autant plus que j’ai trouvé la fin du roman un peu en dessous du reste.

    https://readlookhear.wordpress.com

  • Aude Lagandré 5 octobre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ce pourrait être un conte moderne. On y trouve un château éloigné, un ogre, une marâtre et une petite qui subit ce que la vie peut produire de plus dégueulasse. Trou noir dans l’espace temporel, absence de nom de lieu, on peut aisément imaginer le début du 19e siècle et les Landes chères à Franck Bouysse. Un prénom, Rose. Un prénom bien doux, pour un destin aussi tragique. Une Rose sans armure, livrée au maître de forges, vendue par son père qui n’a plus le sou.

    Je rejoins la palanquée des lecteurs qui ont trouvé ce roman d’une noirceur abyssale. Le destin de Rose, effroyable, bouleverse par les épreuves qu’elle est forcée de subir. Et pourtant, aussi noir fusse-t-il, de ce texte jaillit une lumière incandescente, une source de vie rayonnante qui la soustrait aux heures sombres. En effet, la vie de Rose est sauvée par les mots, ceux qu’elle lit d’abord dans le journal du maître, puis ceux qu’elle couche sur le papier pour survivre, ceux dont elle ne connaît pas forcément la signification, mais qui décriront, fidèlement, son calvaire. Rose trouve dans les mots, un but, une finalité, une raison de ne pas se noyer, une forme de rédemption. « Les soirées à lire le journal sont devenues des moments de bonheur que je n’aurais pas cru vivre au château. Plus rien n’existait alors. Le monde du dehors s’invitait dans ma petite chambre sous les toits, et je le laissais grandir. Ce monde-là, il avait fini par m’appartenir, mon seul bien sur cette terre. »

    Beaucoup de choses ont été écrites sur ce livre de Franck Bouysse sur lesquelles je ne reviendrais pas. Je voudrais surtout m’attarder sur cette thématique très forte : la figure de la mère. Il y a d’abord cette mère, celle du maître des forges, le mal incarné. Cette femme, acariâtre, fondamentalement malveillante, perverse et vicieuse a engendré un être aussi cruel qu’elle, obsédé par la transmission du nom comme seul but de son existence. « Une mère, c’est fabriqué pour s’inquiéter, y a rien à faire contre » ne s’applique pas à cette mère-là. Un monstre qui engendre un monstre. Qu’en est-il d’un monstre qui viole une jeune femme innocente ? Quel genre de monstre sort alors de ses entrailles ? Rose, forcée, abusée, déchirée dans son intimité voit grandir en elle les gènes de cet être pervers, usant de la force pour parvenir à ses fins, ne reculant devant aucune bestialité pour engendrer une descendance digne de son rang. Dans cette ambiance funeste où la haine intrinsèque grandit dans le ventre de cette jeune fille, on espère la fausse couche, l’arrachement, l’intervention divine du tout puissant qui ne peut laisser faire cette abomination. Le cœur de Rose fermé à toute forme d’émotions pour cet enfant à naître va pourtant s’ouvrir, et ses émotions changer. On ne peut présager de l’émotion qui étreint le cœur d’une femme lors de la naissance d’un enfant. Même lorsqu’il est issu d’un viol. Même lorsqu’il a grandi sous fond de haine, même quand on souhaite de toutes ses forces que jamais il n’arrive au monde. C’est seule, sans émettre le moindre son que Rose va donner la vie à l’Enfant et qu’instantanément, après l’avoir posé sur son sein, l’amour sublime, foudroyant, jaillit de sa couche. En devant à son tour mère, par le seul prisme de « donner naissance », en aimant instantanément l’Enfant, même issu d’une monstruosité, Rose fait éclater la lignée maudite de celles qui n’ont de mère que le nom. L’absence de nom donné à l’Enfant, le fait immédiatement devenir quelqu’un, et vient se jouer de cette tradition rurale qui confère au nom une importance capitale. Même sans nom, l’Enfant est. Il vient contredire le troublant portrait d’Edmond vomi par la marâtre « Préserver la famille coûte que coûte, préserver le nom que l’on porte, c’est le nom qui demeure. Mais pour comprendre, il faut être bâti sur de solides fondations, une ascendance irrévocable, pas une vulgaire constriction érigée sur pilotis au nom de je ne sais quel infortuné hasard, d’une pulsion assouvie un soir de beuverie entre les cuisses de la putain qu’était ta mère. (…) C’est ta vie, et ne crois pas qu’elle sera jamais plus que la volonté, née du démon perpétuée sous le regard de Dieu. Tout s’éteindra après toi, rien de demeurera, ni ton nom, ni ta mémoire. »

    Si la place de la mère revient à engendrer le monstre, si la place de l’enfant revient à devenir une arme, un projet, une fin qui justifie tous les moyens, quelle est la place de Rose « J’étais devenue rien. Je ne m’appartenais plus, le maître avait raison. Ma tête pensait même pas… », celle qui a déjoué tous les plans ? Rose devient un être de lumière, une bénédiction, celle qui, sur le dos d’un cheval devient une amazone chevauchant les épreuves de la vie.

    Je pourrai vous parler de l’écriture de Franck Bouysse, de sa capacité à adapter son écriture à chacun de ses personnages, de sa virtuosité dans l’assemblage de ses mots, de l’exercice de métronome qu’il maîtrise parfaitement lorsqu’il déroule l’implacable système de réactions en chaîne qui frappe son héroïne. D’autres l’ont fait avant moi. Je voudrais vous dire que ce livre m’a fait peur : acheté dès sa sortie, il est resté bien sagement sur une étagère. Sans doute la peur d’avoir mal, sans doute aussi l’angoisse d’être trop touchée. Si le récit de Rose reste une porte ouverte dans le passé, témoin d’une idée des gens de la terre, victime des hommes, il est avant tout une formidable ode à la féminité. De cette féminité et par Rose, fuse l’espérance. Entourée d’hommes, son père, le maître des forges, Edmond, le médecin, qui ne brillent pas par leurs actions, sa féminité exulte. Jusqu’au bout, sans avoir la moindre possession matérielle, Rose brillera de manière incandescente. « Ce sera à moi de décider seule de quand mourir, et pas lui. Mon dernier pouvoir, le seul. »

  • Julie Lcs 15 septembre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ce livre est une pépite ! Prenant haletant on y suit une jeune fille vendue par son père a une étrange famille afin de leur faire la cuisine et le ménage elle nous raconte son histoire jusqu’au jour où elle commet l’irréparable ! On est tout de suite pris de sympathie pour ce personnage et on découvre son histoire

  • Coraline Barthelemy 12 septembre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Un roman violent où chaque personnage à son importance. Des scènes terribles de rage et d’amour. J’ai eu du mal à le finir non parce qu’il était inintéressant mais parce que je ne voulais pas que l’histoire touche à sa fin...

  • La Bibliothèque de Juju 11 septembre 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Il y a très longtemps que je voulais lire Franck Bouysse.

    C’est chose faite. Et quelle lecture !

    Ce qui frappe d’abord, c’est la virtuosité de la plume. Franck Bouysse maîtrise son écriture. A la fois âpre et flamboyante. Intime et gigantesque. Je suis complètement sous le charme de son empreinte. Poétique. Animale. Rugueuse et pourtant douce comme de la soie.

    Le récit se centre autour de Rose, plus tout à fait une enfant, pas tout à fait une femme. Elle va pourtant brutalement devenir une héroïne tragique lorsque son père décide de la vendre à un riche maître de forge.

    Elle va alors raconter dans des cahiers ce que va alors devenir son existence.

    C’est un roman terrible. Violent. Passionnant. Douloureux. Captivant et enivrant.

    Un destin de femme. A travers une plume qui mérite le détour dans ce livre indispensable de 2019. Dans la plus pure tradition romanesque. Avec tout ce qui me peut me toucher dans ce genre précis.

    Un roman où chaque personnage à son importance. Où chaque être fait partie intégrante d’une tragédie plus grande que lui.

    Maître des ressentis, Franck Bouysse pénètre l’âme de son lecteur. Fait véritablement remonter des odeurs de terre, de végétation. On entend le craquement des branches. Nous sommes dans ces bois à courir avec Rose. Réellement. Nous sommes dans ce lit à sangloter sur la solitude de cette enfant.

    Réellement.

    Roman social . Roman noir. Roman du réel.

  • Marie Nel 24 août 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ça faisait un moment que je voyais passer ce roman, que j’en lisais de bons retours et du coup, ils me donnaient très envie de le lire. J’ai profité qu’il soit disponible à ma médiathèque pour l’emprunter. Je ne connaissais pas du tout Franck Bouysse, je n’avais jamais rien lu de cet auteur, c’est maintenant chose faite, et je suis tellement convaincue par son talent d’écrivain que je vais sûrement lire d’autres romans de lui.

    L’histoire est bouleversante et poignante. J’ai laissé un peu décanter après ma fin de lecture, pour arriver au mieux à écrire cette chronique, qu’elle soit objective et bien pesée. Je ne vais pas trop parler de l’histoire, déjà parce que le résumé n’en dit pas de trop, et j’apprécie tellement ce fait que je ne voudrais pas gâcher votre plaisir de découvrir l’histoire à la façon dont nous le propose l’auteur. C’est un roman choral, où Franck Bouysse donne la parole à plusieurs personnages, chaque chapitre est consacré à l’un d’entre eux, Rose, Onésime, Gabriel, Edmond ou encore Elle. Certains personnages parlent à la première personne du singulier, comme Rose, Edmond ou Gabriel. J’aime beaucoup ce procédé qui permet de mieux rentrer dans la tête de celui qui raconte. Mais, malgré tout, l’emploi du « il » ou « elle » pour les autres personnages ne m’a pas empêchée de ressentir les sensations qu’ils traversent, et ça, c’est grâce à la plume et aux mots de l’auteur qui nous font nous sentir proches de ce que vivent les personnages. Et puis, comme il s’agit d’un récit de carnets écrits par l’héroïne, l’emploi du « je » était quasiment obligatoire.
    Une autre particularité du style de l’auteur, c’est sa façon de construire les dialogues. Ceux-ci sont retranscrits normalement dans une conversation, mais lorsqu’il s’agit du récit de l’héroïne, ils se confondent avec le reste de l’écrit, sans être marqués par des tirets et des retraits à la ligne. J’avoue qu’au départ, ça m’a interpellée, mais je m’y suis très vite fait, et cela ne m’a aucunement dérangée dans ma lecture ni dans ma compréhension.

    Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, Franck Bouysse a un formidable talent de conteur. Il fait passer à travers son écrit une multitude de sensations et de sentiments. Les deux premiers chapitres sont assez énigmatiques, ils ont pris tout leur sens une fois arrivée à la fin où je les ai alors relus pour mieux les comprendre. On commence ensuite avec Gabriel qui est le curé d’un village. Il reçoit en confession une personne qui vient lui dire qu’il va être appelé car une personne de l’asile proche va mourir et qu’il faudra alors qu’il aille la bénir. La chose étrange que demande cette femme à Gabriel, c’est de prendre des carnets qui se trouveront sous la robe de la défunte et de les emporter avec lui. Gabriel est tout retourné par cette confession d’une femme qu’il n’a pas reconnue, il n’y donne pas tellement d’importance. Et pourtant, il sera appelé peu après à l’asile pour la raison invoquée par la femme. Gabriel va sortir les carnets, tout en les cachant, et aussi tout faire pour que cette femme soit enterrée décemment. Le prêtre va alors lire les carnets, qui sont écrits par une certaine Rose. Il ne sait pas alors dans quoi il va s’embarquer. Rose relate tout ce qui lui est arrivé à partir de ses quatorze ans. Elle est issue d’une famille très pauvre, est l’ainée d’une fratrie de quatre sœurs, son père va avoir alors un geste pour sauver sa famille, pense-t-il. Mais ce qu’il s’apprête à faire va bouleverser à jamais la vie de Rose et la sienne également.

    Il est très difficile de ne pas s’attacher à Rose, impossible de ne pas être touché par ce qui va lui arriver. Elle va apprendre ce qu’est le mot survivre, elle va vivre des situations d’une horreur innommable. Je pensais à chaque fois qu’elle ne pouvait pas vivre pire que ce qu’il venait de se passer, et si, ça pouvait en effet exister. Quand elle pensera être tranquille et pouvoir un peu se reposer, elle sera rattrapée par la méchanceté et la cupidité. Ces carnets qu’elle écrit vont être pour elle une libération, une façon de s’échapper de son quotidien si triste et dur. J’ai d’ailleurs relevé cette phrase où Rose explique ce que représente l’écriture pour elle :

    « La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient. Au moins, les mots, eux, ils me laissent pas tomber. Je les respire, les mots-monstres et tous les autres. Ils décident pour moi. »

    Et je pourrais vous en citer d’autres du même genre, tellement ce que dit Rose est fort et puissant. Mais le mieux est de lire ce roman, pour s’imprégner le plus possible de la vie de Rose. Je pense que je ne suis pas prête d’oublier ce personnage et ce qui lui est arrivé. J’aime bien lire les avis négatifs avant de commencer un livre, pour savoir ce qui pourrait ne pas aller. Certains disaient surtout qu’ils avaient abandonné à cause de la violence des faits. C’est donc avec une certaine appréhension que je commençais ma lecture. C’est vrai qu’il y a de la violence, aussi bien physique que psychologique, mais rien qui m’aurait poussée à abandonner. J’étais tellement tenue par l’espoir que tout allait bien se terminer pour Rose et aussi par la curiosité de savoir, que je n’ai pas réussi à lâcher ce roman avant d’en savoir la fin. Et franchement, pour ce qui est du final, je ne l’ai pas du tout vu arriver, j’étais loin de m’imaginer de tels événements. L’auteur a eu l’art de brouiller les pistes, avec des personnages pouvant se confondre entre eux, aux histoires similaires et tout aussi tragiques et avec des révélations sur certains qu’on ne soupçonnait pas. Bref, une touche de thriller qui tient en haleine et provoque une sorte de suspense pour nous lecteurs.

    Une dernière chose à signaler, et j’en aurais fini, j’ai encore une fois de plus été trop bavarde... Le roman n’est ni daté ni situé. Pas d’indication de temps, on devine que c’est dans des temps anciens car les transports se font encore en carriole à cheval et idem pour le lieu, on se doute que ça se passe en France et en campagne, mais difficile de dire où. J’ai trouvé cela assez fort et inhabituel, dans une mode qui est de situer et dater le plus exactement possible dans la littérature. Ça laisse une porte ouverte pour le lecteur, à lui d’imaginer les lieux. Ce que j’ai fait, car ça n’empêche d’avoir les décors complets et l’atmosphère glauque et lourde bien retranscrite.

    Vous l’aurez, je pense, deviné si vous êtes arrivés à la fin de ce long avis, que j’ai passé un très bon moment de lecture avec cet auteur que je découvre. Je ne pense pas oublier de sitôt cette histoire et ses personnages. J’ai vécu une lecture intense, assez rapide tellement j’étais absorbée dedans, et surtout, j’avais beaucoup de mal à revenir à la réalité après. Les sujets m’ont touchée de près, certains plus particulièrement que d’autres. Je pense que je vais continuer de découvrir Franck Bouysse, j’ai très envie de lire Grossir le ciel. Si vous ne le connaissez pas encore, je vous invite à le lire, il sait embarquer le lecteur, je vais le vérifier avec un autre de ses romans.

  • jeanmid 29 mai 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    On sort de cette lecture un petit peu changé . Et n’est-ce pas le plus important finalement ?
    Car Frank Bouysse sait la puissance du verbe et la force des mots . Ces mots rares qui touchent et émeuvent. Comment en effet ne pas se laisser attraper et magnétiser par ce conte où une fois de plus le mal s’acharne sur l’innocence d’un être qui découvre avec étonnement et ravissement sa transformation de fille en femme ? Un état nouveau plein de douces surprises sentimentales mais qui ouvre aussi une porte sur de nouveaux périls si tant est qu’elle soit touchée par l’âme traîtresse d’un homme . Cette Rose à peine ouverte et déjà souillée.
    Comment ne pas plaindre de tout coeur cette malheureuse , l’aînée de la famille que son père a vendue pour se faire un peu de sous et nourrir ses trois autres filles et sa femme . Car quand on n’a pas de terre à soi et pas de garçon fort pour l’aider à la ferme les temps peuvent paraître plus durs et le futur plus incertain. Mais peut être n’est-il pas trop tard . Peut-être peut-il encore la récupérer et rendre l’argent de sa corruption qui lui brûle les doigts et dont la culpabilité a fait de sa femme une ennemie farouche . Mais peut-être ne reste-t-il que l’espoir ?

    Une écriture magnifique et captivante , à fleur de peau des personnages dont on perçoit le moindre mouvement, la moindre souffle , la moindre souffrance physique ou psychologique comme s’ils se tenaient devant nous , à chaque instant. Une perception précise et presque physique de chaque émotion que ressentent ces personnages .
    En explorateur infatigable des mots et des maux de la société , aussi peu juste soit-elle, l’auteur limousin souhaite pour autant toujours laisser filtrer un peu de lumière à travers cet abysse de noirceur et cette lueur qui perce et qui sauve c’est encore grâce à des mots : ceux couchés sur ces cahiers , ces cahiers qui témoignent et qui laisseront leur trace indélébile devant l’éternel.

  • Cedalu Cedrina 23 mai 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Ce matin je poste cette photo avec le coeur et l’esprit en miettes tout en pensant au destin de Rose. ✍️✍️✍️✍️✍️✍️✍️Comment ne pas penser à ce roman captivant qui m’a accompagné durant le dimanche gris et pluvieux, j’ai été charmé par l’écriture poétique, sensible et contemplative de @franckbouysse. Je vous laisse le résumé pour vous faire une idée sur le sujet : "Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. - Et alors, qu’y a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je. - Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose." Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Avec ce roman sensible et poignant, il confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.✍️✍️✍️✍️Je n’ai absolument pas peur des mots aussi bien je peux vous dire que ce roman m’a envoûté une fois commencé je n’ai pu m’arrêter. ✍️✍️✍️✍️✍️Certes j’ai plongé dans l’horreur, une ambiance oppressante un poil gothique m’a tenue en haleine toute la durée du chemin de croix de Rose ; sa souffrance, ses espoirs, ses joies, ses peines, son chemin vers la maternité m’ont profondément émue. Je connaissais l’auteur, de nombreuses fois j’avais tenté de lire ses précédents romans qui étaient largement plébiscités par mes amis blogueurs mais je n’avais pas accroché à l’histoire et je peux vous dire que je le regrette amèrement car l’émotion que j’ai pu ressentir à la lecture de ce récit c’est vraiment ce que je recherche à chaque ouverture de livre. ✍️✍️✍️Oui malgré la noirceur de cette histoire j’ai trouvé le roman magnifique, il est truffé de description de nature et évoque chaque situation avec tellement de sensibilité que j’avais l’impression d’y assister. Au travers les carnets de Rose j’ai pu entrevoir la condition difficile des paysans d’autrefois, des émotions brutes et simplistes mais tellement vraies.

  • Kirzy 15 mai 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Pourquoi je vis, pourquoi je meurs
    Pourquoi je lis, pourquoi je pleure ...

    ... assurément pour de tels livres, les vibrants, les telluriques, ceux que tu n’oublies pas une fois refermés et achevés, ces mots qui continuent à tournoyer dans ta tête de façon obsédante.

    Né d’aucune femme est de ce calibre-là. Sombre mais jamais obscur, profondément romanesque mais si humain. Rose, ma petite Rose, si digne dans l’insoutenable cruauté de la vie, sauvée par les mots.

    « Les mots , nous dit-elle dans l’intimité des chapitres qui lui sont consacrés, j’ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je ne comprends pas toujours et que j’aime quand même, juste capable de m’emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu’il sont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. Je les appelle les mots magiciens : utopie, radieux, jovial, maladrerie, miscellanées, mitre, (... ) et tellement d’autres que j’ai retenus sans effort, pourtant sans connaître leur sens. Ils me semblent plus légers à porter que ceux qui disent. Ils sont de la nourriture pour ce qui s’envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi. C’est peut-être ce qu’on appelle une âme. »

    Edmond et ses épaules émouvantes qui avoue : « toute ma vie j’ai failli être un homme », qui le deviendra peut-être après le mot « fin ». Gabriel, le prêtre empathique qui sait porter la souffrance des hommes, et l’entendre pour faire bouger le destin et apporter l’espoir. Tous les personnages sont formidablement campés, c’était comme si je pouvais tous les voir à porter de mots, leur visage, leur âme même.

    Franck Bouysse est un grand, un grand conteur qui construit admirablement son roman pour faire naître les émotions dans les révélations qui distillent au moment juste ; un grand styliste, une écriture à l’os. Combien de phrases, de passages j’ai relus, uniquement pour m’en enivrer tellement ils sont beaux, puissants, brillants sans jamais tomber dans la démonstration vide de sens.

    Et cette formidable couverture, au diapason de la perfection de ce roman. Cette sublime Madone allaitante, forte et attentive, en écho à Rose, à sa mère et ses « trois filles arrachées au néant, au motif qu’un homme et une femme se doivent de fabriquer un peu plus qu’eux-mêmes pour échapper au temps, sans penser ni même imaginer qu’un seul instant les malheurs à venir et le cadeau empoisonné que peut devenir une vie. Parce que sortir un petit être du néant d’avant pour lui offrir celui d’après est une immense responsabilité, une pure folie. »

    Parce que j’en ai encore les larmes aux yeux, parce que je tremble encore un peu.

  • VALERIE FREDERICK 8 mai 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Que de subtilités émotionnelles dans cette histoire ! En quatrième de couverture, Franck Bouysse est qualifié de « sculpteur hors pair de la langue » et je reconnais que ma lecture a été ponctuée d’étonnements liés à l’avancée, tout à fait inattendue de l’intrigue, et de plaisir à savourer la langue utilisée par l’auteur. Ah ! Cette phrase : « Toute ma vie j’ai failli être un homme » ! Tout est dit dans ces quelques mots ! Ces regrets et la lâcheté de l’être humain qui entraînent tant de drames. Mais aussi cette animalité qui prime chez d’autres, qui écarte un individu du paradigme social attendu de tout homme dit civilisé.
    Ici les personnages sont des figures d’orfèvre. Nous sommes dans la campagne des Landes, probablement vers le début du XXe siècle. Un curé est appelé pour procéder à l’enterrement d’une indigente ; une femme enfermée dans un asile dont on ne souhaite même pas révéler le prénom. Cachés sous son jupon, le Père Gabriel va découvrir des journaux intimes…
    Une histoire va alors se dérouler sous les yeux du lecteur ; tantôt narrée par une jeune fille prénommée Rose, par le palefrenier, Edmond, par le père de Rose, Onésime, sa mère, et Gabriel lui-même. Et c’est un récit bien souvent cruel qui va mener à une histoire de vie dramatique mais oh combien, on le sait bien, réel. Le personnage de Rose va prendre toute sa splendeur. D’abord jeune fille destinée à devenir domestique dans une grande maison, l’avenir que ses maîtres lui promettent sera nimbé de toujours plus de noirceur.

    Rose n’est pas un personnage que l’on oubliera du jour au lendemain.
    Rose est une femme de papier certes, mais de papier cartonné.
    Rose vous touchera, vous retournera les tripes.

  • caro.l.i.t.ne 8 mai 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    "Les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde."

    Dire des mots. Écrire des mots. Inventer des mots.
    Les apprivoiser, les semer, en prendre soin, les laisser grandir puis s’exprimer.
    Manipuler les mots, les assembler , les accumuler.

    Écrire un mot, une phrase, un paragraphe. Remplir une page. Un cahier. Des cahiers.

    Confier des cahiers pour qu’ils soient transmis. Pour que les mots soient lus.

    Les mots de Rose

    Pour que son histoire, sa vérité soient connus.
    Pour dire sa douleur, ses douleurs ; physiques , psychologiques, morales.
    Pour exprimer l’immonde. L’innommable.

    Pour aller au bout, au bout de soi-même.
    Pour se raccrocher à la vie.
    Pour dire, pour crier son nom. Ne pas l’oublier .

    Pour garder son âme. Sa liberté.
    Quand tout libre - arbitre vous est refusé, quand vous êtes enfermée. Quand vous ne pouvez plus disposer de vous-même.

    Pour laisser une trace, pour de pas être oubliée.
    Pour exister aux yeux de quelqu’un.

    Pour conjurer les mots des autres.
    Qui heurtent, blessent, déshumanisent.

    Les mots de l’auteur

    Durs. Crus. Bruts.
    Violents. Apres. Rudes.
    Mais justes. Si justes.

    Des mots pour dire la violence, la souffrance, la culpabilité.
    Le dégoût, la douleur, la honte.

    Des mots pour dire le courage, la volonté, la force.
    Des mots pour croire en la liberté et l’humanité.

    Des mots pour espérer le remords. Le pardon. La rédemption

    Des mots pour louer la résilience.

  • caro.l.i.t.ne 8 mai 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    "Les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde."
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    ▫️▪️▫️
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    Dire des mots. Écrire des mots. Inventer des mots.
    Les apprivoiser, les semer, en prendre soin, les laisser grandir puis s’exprimer.
    Manipuler les mots, les assembler , les accumuler.

    Écrire un mot, une phrase, un paragraphe. Remplir une page. Un cahier. Des cahiers.

    Confier des cahiers pour qu’ils soient transmis. Pour que les mots soient lus.
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    Les mots de Rose

    Pour que son histoire, sa vérité soient connus.
    Pour dire sa douleur, ses douleurs ; physiques , psychologiques, morales.
    Pour exprimer l’immonde. L’innommable.

    Pour aller au bout, au bout de soi-même.
    Pour se raccrocher à la vie.
    Pour dire, pour crier son nom. Ne pas l’oublier .

    Pour garder son âme. Sa liberté.
    Quand tout libre - arbitre vous est refusé, quand vous êtes enfermée. Quand vous ne pouvez plus disposer de vous-même.

    Pour laisser une trace, pour de pas être oubliée.
    Pour exister aux yeux de quelqu’un.

    Pour conjurer les mots des autres.
    Qui heurtent, blessent, déshumanisent.
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    Les mots de l’auteur

    Durs. Crus. Bruts.
    Violents. Apres. Rudes.
    Mais justes. Si justes.

    Des mots pour dire la violence, la souffrance, la culpabilité.
    Le dégoût, la douleur, la honte.

    Des mots pour dire le courage, la volonté, la force.
    Des mots pour croire en la liberté et l’humanité.

    Des mots pour espérer le remords. Le pardon. La rédemption

    Des mots pour louer la résilience.

  • polar_et_cafe_noir 24 mars 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Énorme coup de cœur.
    Que d’émotions à la lecture de ce roman, j’ai le cœur en miettes...
    L’histoire est celle Rose, aînée de 4 filles. Ses parents sont paysans, vivent dans la misère, et peinent à nourrir leurs enfants. Rose a 14 ans lorsque son père la vend à un châtelain, dont elle devient la domestique. On a déjà tellement mal pour elle, arrachée aux siens, à sa mère et ses sœurs auxquelles elle n’a pas dit au revoir, elle qui se sent trahie par son père... mais ce n’est rien par rapport à ce qui va suivre.
    Franck Bouysse nous livre un récit haletant à plusieurs époques et plusieurs voix : Rose, bien sûr, mais aussi les personnages entourant Rose, bienveillants ou non.
    Le père, écrasé par le remords, m’a touchée (et pourtant je l’ai détesté au début). La construction est habile et réservent des surprises de taille, même si une partie de l’intrigue est prévisible.
    La douleur et le désespoir crèvent les pages, certaines scènes sont insoutenables, la lecture se fait en apnée.
    Et pourtant quelques parenthèses suspendues hors du temps permettent de reprendre son souffle et d’espérer, un peu, un rai de lumière au bout du tunnel.
    Né d’aucune femme est un roman noir éblouissant, remarquablement écrit, de ceux, pas si fréquents, qui marquent.

  • Stef Eleane 5 mars 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Franck Bouysse fait partie des auteurs en qui j’ai une confiance totale. Pas besoin de lire la 4ème de couverture, pas besoin de lire les avis des divers lecteurs. Tous ses livres arrivent chez moi. Une fois de plus Né d’aucune Femme est un roman qui vous fait palpiter le cœur tel des extrasystoles. Attention de ne pas y laisser votre souffle.

    Avec Franck Bouysse, dans chaque roman, nous faisons des rencontres. Généralement ce sont des gens simples. Des gens de la terre. Ce sont des lieux, nos campagnes françaises belles, exigeantes.

    Né d’aucune femme nous raconte l’histoire d’une jeune fille vendue par son père. Cet homme n’est pas mauvais. Ce n’est pas quelqu’un de vénal qui se dit que sa fille est un bien. Non, c’est un fermier qui n’a que des filles, qui n’arrive pas à subvenir aux besoins de sa famille, qui n’a pas de fils pour l’aider et qui vit à une époque où les filles ne sont rien, elles ne peuvent faire le travail d’un homme. C’est un homme qui fait, à un moment donner, le seul choix qui s’impose. Sa fille ainée sera mieux en tant que servante dans une famille riche. Elle mangera tous les jours. Elle dormira au chaud. Elle aura une chance. Alors, non cet homme n’est pas un homme mauvais. Mais comment le faire comprendre à sa femme et ses autres filles ?

    Rose est cette jeune fille vendue par son père. Oui elle est en colère. Oui elle pleure le premier soir dans sa petite chambre au dernier étage de cette grande demeure. Oui elle a peur de cet homme et de cette femme qui la regarde avec indifférence et méchanceté. Oui elle rêve de ses sœurs, de sa mère et de la ferme où elle a grandi.

    Né d’aucune femme est l’histoire d’un prêtre qui lit l’histoire de Rose sur des cahiers. Elle voulait raconter l’histoire de sa vie avant d’être oubliée. C’est une remontée dans le temps, dans l’histoire et dans l’horreur de Rose.

    "La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient."

    Frank Bouysse c’est avant tout une plume poétique, immersive, enjôleuse. Une des plus belles de nos auteurs contemporains.

    Par moment mon âme de lectrice est partie sur d’anciennes lectures dont l’excellent Le testament caché de sebastian barry ou encore La couleur du lait de nell leyshon. Tous diffèrent et pourtant je trouve qu’ils sont liés .

  • madame.tapioca 3 mars 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Je sais bien que l’on ne peut pas tout lire mais quelle erreur impardonnable de ma part de n’avoir jamais lu Franck Bouysse.
    Lacune comblée avec son dernier livre.

    « Né d’aucune femme » fait partie de ces livres que l’on ne peut pas lâcher dès les premières pages.
    Il y a une histoire, il y a une ambiance, il y a une écriture.

    C’est à partir des carnets de Rose écrits depuis l’asile où elle croupit et récupérés par le prêtre qui vient bénir sa dépouille que l’histoire de cette femme se dévoile petit à petit.
    Alternant les narrateurs, ce roman noir va nous conter son enfer depuis le jour où son père doit se résoudre à la vendre à un maître pour pouvoir nourrir le reste de la famille jusqu’à son enfermement.

    À quelle époque sommes-nous ? Je ne saurais vous le dire. Cela pourrait se passer au début du 20eme comme bien plus tôt.
    On entre dans les ténèbres, dans la noirceur de l’âme humaine en essayant de reconstituer la vie de Rose et on tourne les pages à toute vitesse.

    L’écriture est brillante, à la fois poétique, dure, racée et intense. Ça sent la terre, ça sent le froid et ça vous prend à la gorge. Roman brut et vertigineux dans lequel se dessinent des personnages marqués par la vie, où la campagne et ses aspérités révèlent et forgent des caractères et des âmes...

    J’ai rencontré un écrivain singulier, puissant, un orfèvre des mots et du romanesque au sens noble du terme.
    Immense bonheur que de découvrir un auteur français de cette trempe !

  • Lectures noires pour nuits blanches 26 février 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    La magie de Franck Bouysse a encore opéré. Lire un de ses livres c’est plonger dans un univers particulier, c’est se retrouver en immersion totale pendant quelques heures.
    C’est ça Franck Bouysse, un univers bien à lui, rural, noir, sombre. C’est se retrouver en pleine campagne avec les bruits, les odeurs.

    Franck Bouysse ce sont des personnages simples, comme tout un chacun, mais forts, attachants, inoubliables. Ils prennent vie sous sa plume le temps d’un roman et finissent dans un coin de ma tête, blottis parmis tous les personnages de livres qui m’ont touchée, émue, fait trembler. Comme de vieux amis à qui je pense parfois.

    Franck Bouysse c’est surtout une écriture sublime. Une manière de raconter qui vous transporte. Un conteur hors pair, un magicien des mots. C’est de la poésie, des émotions à fleur de peau, de la noirceur et beaucoup de sensiblilité.
    Ce sont des histoires somme toute banales, avec des personnages banals qui sous sa plume deviennent des histoires extraordinaires que l’on ne peut oublier aisément. On ne lit pas une histoire, on vit l’histoire.
    C’est des passages que l’on lit et relit. Des phrases superbes que l’on voudrait garder et qui noircissent des carnets.

    Franck Bouysse c’est aussi de splendides couvertures sépia qui collent parfaitement à son univers.

    Né d’aucune femme c’est tout ça et plus encore. C’est un pincement au coeur, une larme qui s’échappe. C’est Rose, petite fille fragile et forte à la fois qui a trouvé son petit coin dans ma tête et s’y est déjà installée pour longtemps.

    Merci Monsieur Franck Bouysse pour ces moments toujours précieux que sont la lecture de vos livres.

    Un conseil : lisez ce livre, lisez cet auteur.

  • Devoratrix Libri 11 février 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Né d’aucune femme est un roman noir, sinistre, terrible ! On ne ressort pas indemne d’une lecture aussi éprouvante émotionnellement, et si brillamment écrite ! Un joyau d’écriture qui fait se mêler une plume poétique et maîtrisée, à des images évocatrices et bouleversantes. Ce roman fait incontestablement partie de ces livres percutants, vibrants, dérangeants, qu’on met du temps à digérer une fois refermés, avant d’en apprécier toute la saveur, tous les arômes de ces mots obsédants et enivrants, de ces images tournoyant longtemps dans notre tête et dans notre âme, se nichant profondément au fond de nous !

    Un roman aux teintes plus sombres qu’un roman noir, un roman obscur et affreusement humain qui jette dans l’arène la fragile et douce Rose. Le spectacle peut commencer. Gabriel est curé. Il est appelé à l’asile pour l’enterrement d’une femme, internée depuis des années. Cette femme serait devenue folle avoir avoir tué. Une étrange femme se présente à Gabriel, une infirmière. Il doit récupérer des cahiers, cachés sous la robe de la défunte. Autant vous dire que ce livre va bouleverser sa vie. Il s’agit des carnets d’une jeune femme dénomée Rose.

    On se trouve projeté dans la campagne profonde de la fin du XIXe siècle. La misère est omniprésente, la mière est étouffante et elle est devenue le lot quotidien d’Onésime et de sa famille. Il peine à nourrir sa femme et leurs quatre filles. Une seule solution s’offre à lui : vendre sa fille aînée à un riche maître de forge. Quelques deniers contre une vie. Est-ce à cela que que se résume une vie humaine ? La vie de sa fille ? Pour Rose, le tribut sera lourd : son innocence, sa vie, ses rêves. Rose ne sera plus jamais la même, son âme et son corps brisés, ne lui appartenant plus. La voilà sous les ordres de l’infâme « maître » et de sa harpie et vampirique mère. Rose, plus une enfant, prématurément condamnée à devenir une femme et une héroïne tragique, malgré elle.

    On suivra le destin de Rose, ponctuée de toutes ces rencontres, et une seule question reste suspendue à nos lèvres : va-t-elle pouvoir se libérer de ses chaînes ? Existe-t-il une issue à ce cauchemar ? Des griffes du maître, aux barreaux de l’asile, comment Rose va-t-elle s’en sortir ?

    Franck Bouysse est un grand conteur, un artisan des mots. Tout son talent réside dans sa manière d’explorer les profondeurs de l’âme humaine, de décrire sans retenue, aucune, le calvaire de Rose, tout en travaillant les mots, à l’image d’un sculpteur aguerri et appliqué.

  • L’atelier de Litote 20 janvier 2019
    Né d’aucune femme - Franck Bouysse

    Né d’aucune femme est un roman tout ce qu’il y a de plus noir, l’auteur nous donne à voir le côté intime et profond de l’âme humaine. Nous allons suivre une toute jeune fille presqu’une enfant car à quatorze ans on est encore dans l’enfance même si on est l’ainée d’une fratrie de quatre filles. C’est au travers de la révélation des cahiers de Rose que Gabriel, curé de son état va nous livrer un récit unique et touchant. Tout débute par une confession et la visite d’un ancien Monastère transformé en asile d’aliénés. A partir de ce moment nous entrons de plein pied dans l’écriture captivante si réaliste et au combien taiseuse de l’auteur, pour ceux qui ont déjà lu Plateau, Grossir le ciel et Glaise, c’est l’assurance de retrouver une certaine ruralité, un côté bourru et à la fois une poésie derrière les lignes qui m’a bien souvent émue. Difficile de poser la date de ce récit mais pour ma part je l’ai situé à l’époque de Maupassant et à dire vrai je trouve que ça colle parfaitement. J’ai aimé la construction du roman où chaque personnage prend la parole. On trouve tous les traits de caractères, leurs différentes façons de s’exprimer et de penser, jusque dans les détails chacun des personnages possède une belle épaisseur et cela donne au récit toute sa profondeur. Bien entendu le point central du métier, reste notre Rose. C’était un témoignage fort sur ce que l’on peut vivre dans l’impuissance la plus totale, la condition féminine bafouée et Rose porte tout cela avec une force de caractère admirable et une belle intelligence. Elle porte en elle cette lumière qui ne s’éteindra pas même si elle se confronte avec la noirceur des uns, la soumission et la lâcheté des autres. La seule chose qui m’a gênée, juste le temps pour moi de m’y habituer, c’est la manière dont sont écrits les dialogues, sans ponctuation, à la suite les uns des autres, de quoi me perdre régulièrement. Ce récit est magnifique et le final que nous découvrons est comme une très belle cerise sur ce beau gâteau. Bonne lecture.

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