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Prime time - Maxime Chattam

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Résumé :

Pendant que des millions de téléspectateurs regardent le journal télévisé de 20 h sur la première chaîne nationale, un homme masqué, à la voix déformée, prend en otage le présentateur vedette. Si le direct est coupé, il le tue. Alors que le GIGN, le procureur, les politiciens et la direction de la chaîne s’agitent en régie, un jeu de manipulation démarre entre le négociateur et le preneur d’otage.

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Vos #AvisPolar

  • angelita 30 décembre 2024
    Prime time - Maxime Chattam

    Prime time de Maxime Chattam, présentation

    Paul, présentateur du 20 heures, passe son week-end en Normandie. Il est marié, sa fille va à l’université. Il est très populaire et a déjà divorcé deux fois. Il regrette sa liberté. La famille rentre à Paris mais Paul ne voit pas qu’il est suivi.

    Le lendemain, Charlène, cheffe éditoriale du 20 heures, prépare avec toute l’équipe le journal du 20 heures, de Paul.

    Avis Prime time de Maxime Chattam

    Je ne suis pas encore une lectrice assidue de Maxime Chattam. Je n’ai pas encore fait miennes les histoires racontées par l’auteur. Concernant ce roman, la prise d’otage d’un grand présentateur télé a été le déclic ainsi que le fait que je doive utiliser une cagnotte dans un certain laps de temps.

    Maxime Chattam nous déroule tout ce qui survient avant le déroulement d’un journal télévisé et de son présentateur vedette. Tout tourne autour de ce dernier depuis les premières lueurs de l’aube jusqu’au debriefing du journal, soit des heures et des heures de préparation avant le grand rush final. Il faut lire, s’imprégner de l’actualité, choisir les sujets, en débattre et tenir le fil conducteur du JT. Ils travaillent tous pour une grande chaîne privée qui veut, avant tout, faire de l’audimat et Paul, le présentateur, est excellent dans ce qu’il fait. Le plateau est très sécurisé, peu de personnes y ont accès. Paul est relié à Charlene en permanence. Tout se déroule bien, tout est lancé, lorsqu’en direct apparaît une personne qui prend en otage le présentateur et le plateau. Cet homme, outre son discours pour un monde meilleur, réclame 50 millions d’Euros sinon il tue Paul en direct.

    Charlene a toujours voulu faire du journalisme. Elle est très bonne dans ce qu’elle fait. Mais elle se rend compte que son travail a pris le pas sur sa vie personnelle. Charlene, sous ses dehors de femme forte, est très fragile car tout n’a pas été rose ces dernières années. Vie sentimentale, travail, à un moment donné, tout a basculé. Et ce n’est pas sa mère qui lui vient forcément en aide. Dans ce roman, Charlene va se révéler, se révolter encore plus. Elle sera le premier contact avec le preneur d’otages et elle sera la négociatrice, aidée en cela par le GIGN. Elle suivra les conseils, fera preuve d’intuition, sera toujours boostée pour ne pas flancher, pour comprendre qu’elle ne doit pas se dévaloriser. Manipulée par les uns et les autres, ce qui compte pour Charlene ce sont les vies humaines, ses collègues et surtout ne pas laisser l’escalade se déclencher face à ce personnage dont ils ne connaissent rien. Elle doit être ferme, empathique, amener le preneur d’otages à tenter de revoir son scénario, à donner mais aussi à recevoir.

    Maxime Chattam déroule également tout de la préparation du GIGN, de l’attente d’intervention jusqu’à l’assaut final. Ils sont nombreux, tous bien entraînés, ont chacun leur rôle. Ils dépendent de leur ministre, du gouvernement, du président, surtout lorsqu’il y a une prise d’otage avec demande de rançon. Ils sont pressés par le temps, doivent continuer leur enquête, attendre les ordres, essayer de faire le moins de dégâts et surtout privilégier la vie.

    Pendant ces nombreuses heures de prise d’otage, Maxime Chattam déroule son roman avec de nombreux rebondissements, des vérités dévoilées, des prises de position, des colères, des personnes soudées. Tous les ingrédients du thriller sont bien là et tout s’enchaîne parfaitement. Le roman est addictif et se laisse lire très finalement. Un roman qui traite du pouvoir des médias, de la course à l’audience quoi qu’il en coûte. Le lecteur se laisse également porter par les prises de décision du gouvernement qui veut tout gérer et qui se moque des guerres entre la police et le GIGN. Tous doivent obéir mais l’Etat dépend des grosses entreprises qui peuvent apporter des fonds. Ce roman est très bien documenté concernant les services qui prennent soin des citoyens, qui les défendent. Sujet d’actualité également traité, les violences sexuelles faites aux femmes. Et là, elles tombent également au plus mauvais moment pour donner encore plus de stress à l’histoire, aux personnages. Tous les personnages ont leurs propres fêlures, même le preneur d’otages. Un roman qui montre également que le monde tourne autour de la société de consommation. Chacun en veut plus, achète plus et oublie l’essentiel, soit s’aider, être libre de choisir, de penser.

    Je ne m’attendais pas au final écrit par Maxime Chattam, mais en y repensant cela rejoint l’enquête et les interrogations du GIGN sur l’implication d’une personne au fait de tout pour permettre cette prise d’otages. Il est possible d’avoir un projet, de vouloir se venger, de donner des pistes et de ne pas penser être impliqué car on ne participe pas à tout, on laisse faire. Mais malgré tout, on devient responsable de tous les actes et on ne peut pas se défausser.

  • lecturesdudimanche 9 décembre 2024
    Prime time - Maxime Chattam

    Certains romans exigent qu’on les débriefe à chaud. « Prime Time » est de ceux-là. L’auteur, en constant renouvellement, s’attaque cette fois à l’univers impitoyable des médias. Informer sans se positionner, alerter sans juger, c’est beau en théorie, mais en pratique, l’ensemble est plutôt malléable et les frontières assez floues ! Surtout lorsqu’en plein direct du JT de 20h, un forcené qui se fait appeler Kratos prend en otage le présentateur vedette et exige de rester à l’antenne, sans quoi il le tuera… Pour le GIGN et l’équipe technique sur place commence une longue nuit durant laquelle le parasitage ne viendra pas seulement d’un fou masqué au discours sociologique un tantinet creux. Car, en plein cœur de Mediaplex, le géant des médias européens, politiciens et financiers ne partagent pas nécessairement les mêmes préoccupations que Yanis, le négociateur, et son équipe…
    Pour qu’un thriller fonctionne, il faut de l’action et du suspense. Aucun problème, l’auteur n’en est pas à son coup d’essai, et il sait comment tenir son lecteur en haleine. Parenthèse toute personnelle, je constate à chaque fois (et ne me l’explique toujours pas !) que les cent premières pages d’un Chattam sont difficiles pour moi. J’ai systématiquement besoin d’un calme absolu pour parvenir à m’imprégner ! Passé ce cap, pourtant, même Kratos n’arriverait plus à me faire lever le nez de mes pages !
    Revenons-en à notre prise d’otages : normalement, lors d’une négociation, les forces de l’ordre jouent sur la carte personnelle. Mais, planqué derrière son masque, l’identité de Kratos est inconnue et ses motivations, il faut l’avouer, difficiles à cerner. Car il existe une véritable dissonance entre son discours et ses revendications. Ce discours que, franchement, j’ai adoré ! Car, sous ces paroles de détraqué preneur d’otage se cachent pourtant des vérités. Et des opinions que je partage, parce que rien ne m’agace plus que les donneurs de leçons qui s’insurgent contre un système dont ils profitent largement ! Je vais digresser, mais tant pis : moi qui bosse dans l’économie d’énergie, je n’arrête pas de parler à mes clients de devenir des consomm’acteurs. Dans ce contexte, ça signifie être capable d’adapter les rythmes de production en fonction de différents paramètres pour privilégier l’utilisation du renouvelable, par exemple. Et mes clients sont des entreprises. Petites, moyennes, ou très grosses. Des industries sur lesquelles l’opinion tire régulièrement à boulets rouges, mais dans lesquelles moi je rencontre des gens vraiment investis pour faire des efforts écologiques, sans pour autant compromettre la production qui, elle, dépend de la demande… Et la demande, c’est nous ! Fin de la digression, parce que, finalement, ça n’est vraiment pas l’objet de ce roman ! Oh non ! L’auteur est bien plus subtil que ça, lui…
    Après cette sortie sociétale, après nous avoir ouvert les yeux (pour ceux qui en avaient vraiment besoin) sur la complexité de l’audimat, l’auteur nous emmène encore un cran plus loin. Le combat entre audience et sincérité n’est pas toujours égal. Et la lutte pour mener une carrière réussie dans un monde de requin nécessite parfois de détourner, sciemment ou pas, le regard. L’idéalisme d’un début de carrière contre le cynisme d’une réussite avérée, c’est ce qu’incarnent Charlène et Amélie. L’une est un rouage discret, mais essentiel du journal de 20h, bête de travail qui anesthésie ses émotions pour ne pas prendre le temps de réfléchir au désert de sa vie privée ; l’autre est la puissante PDG de la chaîne. Deux figures féminines totalement en opposition. À moins qu’elles ne se trouvent simplement à deux moments de leur vie qui n’ont pas encore pareillement impacté leur carapace ?
    Je ne m’aventurerai pas dans une analyse pointue sur la part personnelle qui s’invite dans ces lignes (parce que je n’en sais tout simplement rien !), mais l’auteur a su décrire les dilemmes qui accompagnent une carrière médiatisée. Il a également brillamment dépeint une société ultra connectée, et pourtant parfois déconnectée du réel ! Et de cette société qui se proclame moderne, l’auteur souligne les failles. Je n’ai plus vingt ans, et j’ai perdu l’ardeur, la candeur et l’idéalisme qui caractérisent la jeunesse. Je n’ai pas non plus atteint cet âge où vient le sarcasme comme seule réponse. Je suis à mi-chemin, sachant d’où l’on vient, mais consciente du chemin qu’il reste à parcourir. J’ai aimé ce regard-là posé par l’auteur sur des problèmes féminins qui, dans ces professions médiatisées en particulier, restent un vrai fléau.
    Tout en nuance, Maxime Chattam décrit une réalité qui fait briller les uns, mais détruit les autres. Comme toujours extrêmement bien documenté, il transforme ses connaissances en une intrigue captivante et particulièrement anxiogène. Il n’oublie pas de semer quelques indices pour faire douter le lecteur. J’ai hésité, j’ai formulé des suppositions… Puis, j’ai été prise au dépourvu, comme une débutante ! Je voue une gratitude infinie aux écrivains capables de me cueillir par surprise. Pile au moment où je ne m’y attendais pas, l’auteur m’a filé l’ultime claque, menant cette lecture, déjà excellente, au rang de jubilatoire !!

  • Lou Mael 16 novembre 2024
    Prime time - Maxime Chattam

    L’auteur vous propose un thriller psychologique que j’ai beaucoup aimé .

    Le présentateur vedette d’une grande chaîne de télévision est pris en otage durant le journal de 20h.
    Si le direct est interrompu, il meurt.
    Rien d’original me dirons certains mais pas moins dénué d’intérêt pour autant car oui, j’ai adoré cette histoire qui fait la part belle aux médias (entre autres) et qui nous permet notamment de voir l’envers du décor.
    « les médias appartenaient à des groupes qui valaient des milliards, avec des enjeux économiques, stratégiques et parfois idéologiques qui écrasaient toute ambition de justice et d’éthique personnelle ».
    Pour ce faire, Maxime Chattam ne se gêne pas pour asséner des petites claques au lecteur, histoire de remettre les choses à leur juste place. Chers téléspectateurs, votre rôle dans ce système n’est pas aussi anodin que ce que vous croyez.
    Et puis, qui dit prise d’otage dit forces de l’ordre et ici, ce sera une belle mise en avant du GIGN. Nous en apprenons un peu plus sur les rouages de cette institution, chère au cœur de l’auteur.
    Si vous pensez que les quelques informations que je viens de vous donner peuvent vous permettre de vous exempter de la lecture de cette histoire détrompez-vous car l’intrigue, très bien gérée, est riche en rebondissements et en révélations qui nous sont faites au compte-gouttes, distillant ainsi quelques bribes de suspense et d’action.
    Cela maintient de ce fait notre intérêt pour cette histoire et nous permet également de « digérer » certaines informations.
    S’agissant des personnages principaux, les 50 premières pages nous permettent de nous familiariser avec eux, voire même de nous y attacher pour certains. L’auteur se paye même le luxe de jouer avec ma sensibilité et arrive, malgré moi, à immiscer le doute dans mon esprit s’agissant de la probité de tel ou tel protagoniste. Je ne sais plus à qui me fier.
    Cerise sur le gâteau, les fans retrouveront un personnage déjà rencontré dans un autre livre de l’auteur.
    Et puis, il y a cette fin qui me convient parfaitement puisqu’elle est totalement raccord avec ce que je m’étais imaginé, avec ce que j’espérais. Cela ne fait que renforcer mon ressenti positif envers cette histoire.
    Au final, même s’il y a beaucoup moins de noirceur que dans ses précédents livres (et il va falloir vous faire à cette idée), Maxime Chattam nous propose un excellent thriller psychologique, saupoudré d’action et de réflexion.

  • Lou Mael 16 novembre 2024
    Prime time - Maxime Chattam

    L’auteur vous propose un thriller psychologique que j’ai beaucoup aimé .
    *****
    Le présentateur vedette d’une grande chaîne de télévision est pris en otage durant le journal de 20h.
    Si le direct est interrompu, il meurt.
    Rien d’original me dirons certains mais pas moins dénué d’intérêt pour autant car oui, j’ai adoré cette histoire qui fait la part belle aux médias (entre autres) et qui nous permet notamment de voir l’envers du décor.
    « les médias appartenaient à des groupes qui valaient des milliards, avec des enjeux économiques, stratégiques et parfois idéologiques qui écrasaient toute ambition de justice et d’éthique personnelle ».
    Pour ce faire, Maxime Chattam ne se gêne pas pour asséner des petites claques au lecteur, histoire de remettre les choses à leur juste place. Chers téléspectateurs, votre rôle dans ce système n’est pas aussi anodin que ce que vous croyez.
    Et puis, qui dit prise d’otage dit forces de l’ordre et ici, ce sera une belle mise en avant du GIGN. Nous en apprenons un peu plus sur les rouages de cette institution, chère au cœur de l’auteur.
    Si vous pensez que les quelques informations que je viens de vous donner peuvent vous permettre de vous exempter de la lecture de cette histoire détrompez-vous car l’intrigue, très bien gérée, est riche en rebondissements et en révélations qui nous sont faites au compte-gouttes, distillant ainsi quelques bribes de suspense et d’action.
    Cela maintient de ce fait notre intérêt pour cette histoire et nous permet également de « digérer » certaines informations.
    S’agissant des personnages principaux, les 50 premières pages nous permettent de nous familiariser avec eux, voire même de nous y attacher pour certains. L’auteur se paye même le luxe de jouer avec ma sensibilité et arrive, malgré moi, à immiscer le doute dans mon esprit s’agissant de la probité de tel ou tel protagoniste. Je ne sais plus à qui me fier.
    Cerise sur le gâteau, les fans retrouveront un personnage déjà rencontré dans un autre livre de l’auteur.
    Et puis, il y a cette fin qui me convient parfaitement puisqu’elle est totalement raccord avec ce que je m’étais imaginé, avec ce que j’espérais. Cela ne fait que renforcer mon ressenti positif envers cette histoire.
    Au final, même s’il y a beaucoup moins de noirceur que dans ses précédents livres (et il va falloir vous faire à cette idée), Maxime Chattam nous propose un excellent thriller psychologique, saupoudré d’action et de réflexion.

  • Aude Bouquine 14 novembre 2024
    Prime time - Maxime Chattam

    Le nouveau roman de Maxime Chattam, « Prime Time », nous plonge au cœur d’un univers médiatique où la réalité et la fiction s’entremêlent dans une critique acérée de notre société moderne. L’auteur nous offre une réflexion sagace sur l’influence des médias, le pouvoir de l’information, et les travers d’une société obsédée par l’audience et le sensationnalisme.

    « Prime Time » s’ouvre sur le personnage de Paul Daki-Ferrand, un présentateur vedette du journal télévisé, devenu une icône pour le public français. L’homme est puissant, à la fois très à l’aise dans son personnage et prisonnier de sa notoriété, enfermé avec son consentement dans une image qu’il s’est lui-même construite. Il incarne cette dualité entre la figure publique adulée et l’individu privé au comportement pas toujours approprié. Il éprouve et nourrit la pression subie par les figures médiatiques, qui se doivent d’incarner une image rassurante tout en naviguant dans les méandres d’un univers où le paraître prime sur l’être.

    L’intrigue se déploie dans les coulisses d’une grande chaîne d’information, où Charlène, cheffe d’édition, lutte pour conserver un semblant d’éthique dans un milieu où la quête de l’audience est devenue le maître mot. Le choix des informations diffusées, le traitement des sujets, tout y est soumis au diktat de l’audimat (et de la publicité) réduisant les nouvelles à une simple marchandise destinée à capter l’attention d’un public maître de sa télécommande (et de la concurrence.) À l’aube de la grand-messe du 20 h, Paul est pris en otage par un homme masqué aux multiples revendications. Le direct ne peut être interrompu sous peine d’exécution de celui-ci. Une course contre la montre commence alors avec l’entrée du GIGN dans la danse.

    À travers « Prime Time », Maxime Chattam soulève des questions pertinentes sur la responsabilité des médias dans la fabrication de la réalité perçue par les spectateurs. Le roman dépeint un monde où les choix éditoriaux sont dictés par les attentes supposées du public, transformant ainsi l’information en un produit de consommation. L’écrivain montre comment les médias, sous couvert de répondre à la demande, manipulent l’opinion publique en se concentrant sur le sensationnalisme, le tragique et le sordide. Cette dynamique est brillamment illustrée par le personnage d’Amélie, la PDG de la chaîne, qui justifie cyniquement cette course à l’audience en affirmant que ce sont les téléspectateurs eux-mêmes qui en font la demande.

    Cette critique résonne avec notre réalité actuelle, où les chaînes d’information en continu privilégient souvent le spectaculaire au détriment d’une information plus nuancée. Maxime Chattam explore ici la manière dont la peur et l’anxiété du public sont exploitées pour maintenir l’audience captive, créant un cercle vicieux où la demande de contenu anxiogène ne cesse de croître.

    Au-delà de la critique des médias, « Prime Time » aborde également des thèmes plus personnels, tels que le poids du succès et la quête de sens dans un monde de plus en plus déshumanisé. Le personnage de Charlène notamment, qui, après avoir survécu à un burn-out, continue de s’accrocher à son travail frénétique pour ne pas faire face à ses propres démons. Paul, star du petit écran, ressent un vide existentiel dans sa vie personnelle, tant la progression de sa carrière s’est construite à force de sacrifices.

    Ces personnages illustrent bien l’aspect psychologique d’un monde où la réussite est souvent mesurée par la reconnaissance publique et la popularité, au détriment du bien-être personnel. Maxime Chattam réussit fort bien à nous immerger dans une certaine fragilité humaine en soulignant les fossés entre la réalité vécue et les apparences.

    « Prime Time » questionne la frontière entre information et manipulation, posant la question suivante : dans quelle mesure sommes-nous réellement libres de penser par nous-mêmes, lorsqu’une grande partie de notre vision du monde est filtrée par les médias ?

    L’auteur utilise à dessein le cadre du journal télévisé de 20 h, le plus regardé, pour démontrer comment l’information peut être orientée, manipulée, voire fabriquée, pour servir des intérêts économiques ou politiques. Cette manipulation subtile, mais omniprésente questionne la capacité de chacun à exercer un véritable esprit critique dans un environnement saturé de bruit médiatique.

    Mais ce ne sont pas ces seuls sujets qui ont su capter mon attention, quelque chose de sous-jacent et de bien plus malaisant qui renvoie à notre actualité, catégorie « faits divers people », est venu chatouiller mon intérêt. Derrière « Prime Time » se cache une histoire connue de tous, couverte par beaucoup, qui à ce jour, n’a toujours pas été résolue… Plus de quarante témoignages de femmes qui accusent un pape du 20 h de viols ou d’agressions sexuelles, ça ne passe pas inaperçu et impossible de ne pas y penser en lisant « Prime Time ». La fiction a ceci de fabuleux qu’elle permet de dénoncer sans donner de nom, et de rétablir ainsi une certaine forme de « justice », par l’imagination et l’écriture.

    L’héroïne du roman est une femme et « Prime Time » adopte rapidement une perspective féminine en mettant en lumière les difficultés et les discriminations que subissent les femmes dans le monde du travail, et en particulier dans le milieu médiatique. Charlène incarne le parcours semé d’embûches des femmes ambitieuses dans un univers dominé par des figures masculines influentes et puissantes. Elle doit constamment prouver sa légitimité dans un environnement où les décisions sont prises par des hommes au sommet de la hiérarchie. Le roman souligne également les pressions qu’elles subissent pour se conformer aux attentes. Charlène est souvent confrontée au sexisme, notamment à travers des remarques déplacées et à un manque de reconnaissance de son autorité. Cette lutte pour s’imposer sans se renier est un fil conducteur du récit, illustrant les sacrifices personnels que les femmes doivent souvent faire pour s’élever professionnellement.

    Paul Daki-Ferrand est un personnage ambivalent. À première vue, il semble être le parfait professionnel : charismatique, respecté, et aimé du public. Toutefois, à mesure que « Prime Time » progresse, Maxime Chattam dévoile les failles et les zones d’ombre du personnage. Derrière l’image lisse de Paul se cache un homme aux prises avec des dilemmes éthiques, mais aussi un individu qui abuse de son pouvoir de manière plus subtile, en utilisant son statut pour manipuler son entourage. Comment ne pas penser à un autre présentateur du journal de 20 h auréolé par un nombre d’accusations impressionnant ! L’image de respectabilité publique marque parfois une réalité bien plus sombre….

    Ainsi, Maxime Chattam explore la question de l’abus de pouvoir dans les milieux où l’autorité et l’influence médiatique sont concentrées entre les mains de quelques individus. Ces hommes, souvent considérés comme intouchables en raison de leur succès et de leur statut, peuvent utiliser leur pouvoir pour exploiter et contrôler ceux qui les entourent, en particulier les femmes. Paul dont le comportement manipulateur et sa position de figure centrale dans le monde de l’information lui permettent de franchir les limites morales sans être inquiété. La critique implicite du système médiatique que Chattam propose met en lumière les mécanismes par lesquels des hommes ont pu opérer pendant des décennies, protégés par le silence complice de leur entourage professionnel…

    « Prime Time » est donc audacieusement féministe, résolument sociétal, courageusement dénonciateur !

    La plume de Chattam, incisive et percutante, nous pousse à interroger notre propre rapport aux médias et à l’information. Le roman interroge subtilement notre rôle de spectateurs et notre responsabilité en tant que « consommacteurs ». Le roman met directement en cause un système qui permet à des comportements abusifs de perdurer en raison du silence et de la complicité institutionnelle.

    Je suis entrée dans la littérature noire avec Maxime Chattam et « L’âme du mal ». Depuis, ma relation avec ses romans n’a pas toujours été simple, et j’avais exprimé mon opinion franche sur « Lux », ce qui avait provoqué quelques remous. C’est en écoutant le début de « Prime Time » dans sa version audio que je me suis laissé prendre par l’énergie de conteuse d’Adeline Chetail. J’ai immédiatement senti que l’écrivain avait quelque chose d’important à nous dire à travers ce texte. Sa critique du système médiatique entre information et manipulation (et nous avons pu en mesurer les dégâts avec l’élection du président américain), l’audience comme nouvelle dictature, ses réflexions sur la manipulation et la responsabilité collective, son exploration des conséquences d’une société basée sur l’image, la face cachée de la célébrité et du succès, la perte de sens et la quête de valeurs dans un monde hyperconnecté et une société du spectacle où le drame devient un divertissement font de « Prime Time » un roman qui dérange autant qu’il éclaire. Plus généralement, il nous pousse à questionner notre propre rapport à l’information, à réévaluer notre rôle, non seulement en tant que consommateurs d’information, mais aussi en tant qu’acteurs d’une société en quête de sens et d’authenticité

    « Prime Time » peut être lu comme un simple divertissement ou comme une critique incisive du monde médiatique et, de manière plus subtile, comme une exploration des dynamiques de pouvoir et des inégalités de genre qui traversent ce milieu.

    Un très bon cru !

  • universpolars 11 novembre 2024
    Prime time - Maxime Chattam

    Je retrouve enfin "du Chattam" qui me convient parfaitement !

    L’année passée, après avoir refermé « Lux », je n’étais plus du tout en phase avec les œuvres de cet auteur. Je me suis ennuyé avec un texte qui m’avait carrément lassé. De plus, je n’ai pas réussi à m’identifier à la psychologie des personnages, ce qui est pourtant un aspect que j’apprécie particulièrement dans un récit.

    Cette fois-ci, tout s’enchaîne à un rythme qui me convient parfaitement. Nous voici plongés au cœur de la plus grande chaîne d’information française, voire européenne, où s’active une fourmilière de professionnels. Leur mission : nous livrer une information de qualité, mais aussi – et peut-être surtout – générer de l’audimat.

    De l’audimat, croyez-moi, il va y en avoir. Le présentateur-vedette du JT de 20 heures est pris en otage, en direct. Et là, ça va très très vite.

    L’auteur nous immerge habilement dans l’action, alternant entre la perspective des membres du GIGN et celle des journalistes pris au piège. À travers ces différents points de vue, il parvient à retranscrire toute l’intensité dramatique de l’événement.

    La narration minute par minute nous plonge au cœur de l’action, nous faisant vivre la situation comme si nous y étions, ressentant chaque moment de tension.

    J’ai particulièrement apprécié la façon dont l’auteur traite le volet lié à la négociation, tout en montrant le travail minutieux d’analyse mené en parallèle pour établir le profil du preneur d’otages. Cette double approche témoigne d’un véritable professionnalisme de sa part.

    À travers cette intrigue, Chattam dresse un portrait assez clair de notre société, dénonçant tour à tour le cynisme et l’insolence des médias, la vacuité et débilité profonde de la classe politique et le voyeurisme malsain qui habite la population. Dans l’urgence, souvent, les masques tombent !

    Je dois admettre que cette trame suit un rythme impeccable, ne laissant que peu d’occasions pour reprendre son souffle.

    À mesure que l’on s’approche du dénouement, le doute s’installe. Chattam, avare d’indices, nous maintient délibérément dans l’incertitude. Le final, riche en révélations, dévoile une succession de surprises. Dans cette intrigue que nous traversons en apnée, les personnages se livrent avec une intensité rare, nous offrant toute la profondeur de leur être. Je pense que vous allez être étonnés.

    Maxime Chattam ébranle un équilibre déjà fragile en explorant des thèmes aussi délicats que la vengeance, les violences faites aux femmes, l’influence des médias ou encore les limites de la justice. Le traitement de ces sujets sensibles, loin d’être gratuit, s’accompagne d’une tension croissante qui risque bien de vous terrasser.

    C’est à lire, sans hésitation.

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