- Auteurs : Olivier Norek, Nicolas Lebel, Gérard Delteil, Frédéric Jaccaud, Yann Ollivier
Ils écrivent des polars mais ils aiment en lire aussi ! Vous cherchez vos prochaines lectures ? Olivier Norek, Nicolas Lebel, Yann Ollivier, Frederic Jaccaud et Gérard Delteil ont quelques idées...
Olivier Norek, auteur de Surface, a participé cette année à Quais du Polar à une table ronde avec Claire Favan. Tout sauf un hasard puisque c’est elle qu’il conseil en premier...
Le tueur intime de Claire Favan… un assassin en série que l’on découvre dès sa plus tendre enfance.
Hématomes de Maud Mayeras… une écriture qui vient de l’âme. Pas de triche, pas de dissimulation, Maud ouvre son ventre à chacun de ses romans.
Derrière la haine de Barbara Abel… l’horreur au sein de la famille, là, juste là…
Les racines du mal de Dantec… parce que c’est perturbant de voir un auteur devenir fou au fur et à mesure de ce qu’il écrit.
Police de Hugo Boris… autopsie d’un métier… quand ma mère l’a refermé, elle m’a dit « c’est pas ça, le livre que tu voulais écrire sur la police ? ». Ben si… merci maman.
Pour Nicolas Lebel, l’auteur de Dans la brume écarlate, la question n’est pas anodine. Sa réponse est donc longue et argumentée...
C’est un choix infernal ! Me viennent à l’esprit :
– Dead End - Piège Nuptial (le titre français est nul !) de douglas Kennedy.
– Le Nom de la Rose et le Pendule de Foucault d’Umberto Eco
– Meurtre pour mémoire de Didier Daeninckx
– Shutter Island de Denis Lehane.
– Le Poulpe (presque tous) !!
– La trilogie Malaussène de Daniel Pennac… Et tant d’autres !
Pourquoi ceux-là ?
– Les personnages : Parce qu’ils mettent en scène des personnages touchants, attachants, qu’on aime ou qu’on déteste, qu’on veut suivre.
– Les ambiances : Parce que leurs auteurs ont réussi à créer des ambiances uniques, de celles qu’on aimerait ne jamais quitter ou qu’on souhaiterait retrouver dans une suite... Pennac et Lehane ont cet incroyable talent de dépeindre des atmosphères d’une familière et « inquiétante étrangeté ».
– La documentation : Parce que ces romans reposent sur une solide documentation historique ou civilisationnelle. La lecture d’un polar, ça doit aussi être l’occasion d’apprendre quelque chose, sur ici, sur là-bas, sur avant, sur aujourd’hui, sur untel, et donc sur nous-mêmes.
Si son premier roman parle plutôt du monde de la musique, Yann Ollivier a choisi des polars ayant d’autres thématiques...
Je ne vais pas être très original : j’adore James Ellroy, sa violence, son âpreté, la flamboyance de son style aussi. Je vais citer bien sûr Le Dahlia Noir, sorte de sommet du roman obsessionnel pour moi, tant le lecteur finit par être aussi omnibulé que le policier par la résolution de l’enquête, en tout cas c’était mon cas ! Et j’adore aussi le lyrisme désespéré du Grand Nulle Part. J’aime aussi les atmosphères et univers fermés et cohérents du Barcelone de Montalban ainsi que le sud de la Suède de d’Henning Mankell. Difficile d’en extraire un volume, mais j’aime justement voir évoluer et vieillir leurs personnages au fil des enquêtes. Mon livre préféré de Mankell au demeurant, Les Chaussures Italiennes, n’est pas un polar, mais qu’il est beau et déchirant ! Et pour finir par des classiques, n’oublions pas Chandler, en particulier Le Grand Sommeil qui m’a permis de créer le personnage pathétique et mythomane de Philippe Marleau, et les œuvres de Simenon. Le Paris de Maigret est un pur bonheur, digne des plus grands écrivains, et nous montre bien que la frontière entre les littératures noire et blanche sont toutes relatives ou subjectives.
Grand homme du polar à la longue carrière, et dont le dernier roman, Les écœurés, vient de sortir, Gérard Delteil propose une sélection détonante...
Là où dansent les morts, de Tony Hillerman, qui réunit un excellent scénario, un personnage attachant et nous immerge dans l’univers des Indiens hopis et navarros. Les rues de feu, de Thomas Cook qui nous plonge dans la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats unis. Le couperet de Donald Westlake, un chef d’oeuvre d’humour noir et de subversion sociale. Les exagérés de Jean-François Vilar qui atteste d’une véritable culture de la révolution française. Anthracite de Valério Evangelisti, qui commence comme un western de Sergio Leone et nous entraîne dans les luttes des mineurs de charbon de Virginie. Le ventre de New York de Thomas Kelly, avec une équipe de perceurs de tunnel irlandais qui affrontent la maffia.
Frederic Jaccaud a signé un polar dans le monde du porno américain des années 80, Glory Hole. Lui ne lit que peu de polar mais il a deux films références !
Je lis rarement des polars, mais j’affectionne les œuvres qui font semblant, comme No country for old man de McCarthy ou La famille royale de Vollmann.