Julien Heylbroeck a signé il y a quelques temps son deuxième polar, Tattoo Blues, sur fond de guerre du Vietnam. Son premier conseil s’appelle Joe Lansdale.
Je suis un gros fan des bouquins de Lansdale. Je lui dédie d’ailleurs ce roman. Cet auteur a la force de poser des intrigues terribles, des personnages emblématiques et attachants et de traiter de thématiques complexes avec un style efficace et une "fausse" simplicité dans ses dialogues qui est tout bonnement géniale. Je citerai donc tous les titres du duo Hap et Leonard, notamment Juillet de sang. En français, j’aime beaucoup G.J. Arnaud qui peut s’emparer d’un fait-divers a priori tout à fait ordinaire et en sortir un roman haletant et qui parle de notre société. Enfin, je découvre tranquillement (mieux vaut tard que jamais) le néo-polar français, avec des auteurs comme Kââ, Fajardie et Manchette. Et je prends des claques !

Danielle Thiéry est une habituée des lecteurs et lectrices de polar. Elle a signé récemment Sex Doll. Elle aime particulièrement James Ellroy
Je ne citerai aucun titre parce que je n’ai pas de livre de chevet ni d’auteur fétiche. Il m’arrive de me lasser ou d’être déçue à un moment et de laisser tomber… Et il y a tellement de monde sur le marché à présent… Mais j’aime beaucoup ELLROY et LEHANNE quand même…

Eric Cherrière est romancier et réalisateur. Côté polar, son dernier roman en date s’intitule L’Inconnu.
Il faudrait s’accorder sur une définition du terme Polar. Dans une acceptation large, je pourrais aller jusqu’à citer Un roi sans divertissement et Un de Baumugnes de Jean Giono ou Le démon d’Hubert Selby Jr.

Néanmoins, dans un sens plus « contenu » du genre, je dirais :
– Aucune bête aussi féroce d’Edward Bunker pour cette âpreté traversée de romantisme du roman et son final (« Rien à foutre ! »), à la fois au delà du bien et du mal et totalement empreint de morale.

– Le Grand Nulle part et Un tueur sur la route de James Ellroy. Pour l’ampleur existentielle du premier et la description du quotidien et des pensées d’un homme qui trouve une place dans l’existence en tuant d’autres hommes dans le second.

– Dragon rouge de Thomas Harris pour cette fascination tour à tour glacée et ardente pour un serial-Killer, à la fois bourreau et héros. Et pour l’enquêteur, Will Graham, aussi réussi que le tueur.

– Femmes Blafardes de Pierre Siniac. Pour ce mariage d’agressivité dévastatrice et d’amour des personnages.

On a pu lire cette année Elle le Gibier d’Elisa Vix. Ses conseils vont de Fred Vargas à Olivier Norek...
Les polars qui m’ont marquée : "La fée carabine" de Daniel Pennac pour la fantaisie, les premiers Fred Vargas pour la même raison. Mon premier Ruth Rendell "Vera va mourir" (rien que le titre, magnifique), une leçon de construction. Plus récemment, j’ai apprécié "Entre deux mondes" d’Olivier Norek, un polar sans manichéisme sur le thème délicat des migrants.