BePolar : Quelle est l’idée de départ de votre roman. Qu’aviez-vous envie de faire ?
Karine Giebel : Mon envie était d’écrire un roman sur le thème de la passion amoureuse, celle qui, tel un cyclone, balaie tout sur son passage... Qu’elle soit aussi fascinante que destructrice.

BePolar : Comment pourriez-vous nous présenter les deux héros, Richard et Laëtitia, mais aussi Olivier ?
Karine Giebel : Richard, c’est le flic charismatique, admiré de ses équipes : droit, posé, intelligent, professionnel. Jusqu’au jour où il bascule...

Laëtitia est une jeune femme qui a gardé un côté "enfant", même si elle est devenue mère. Elle a toujours voulu faire carrière dans la police et son rêve se réalise. Mais ce rêve va devenir un cauchemar...

Olivier, le bras droit de Richard, est un bon flic, un ami loyal et sincère, mais aussi un homme qui aime jouer avec le feu...

BePolar : C’est l’histoire d’une passion, mais aussi d’une passion qui dérape. Et puis il y a aussi du harcèlement et de la malveillance. Vous aviez envie de raconter une histoire d’amour qui fait mal (et pas simplement entre les deux principaux protagonistes) ?
Karine Giebel : Passion vient du latin passio qui signifie souffrance. Une vraie passion est source de douleur et de destruction... Donc, l’histoire d’amour que je raconte dans ce livre fait forcément mal... Elle conduit à la souffrance, à la déraison, à l’obsession, peut-être même à la folie. Elle est comme un incendie que rien ne peut maîtriser, un brasier qui va consumer ceux qui deviennent ses esclaves. Et puis, il y a les dégâts collatéraux... 

J’aborde souvent le thème du pouvoir dans mes romans : ce que les hommes sont capables de faire pour l’acquérir ou le garder

BePolar : Il y a aussi le rapport hiérarchique qui donne un autre sens à ce récit, une histoire de commandant et de commandé. Quelque part vous aviez aussi envie de parler du monde du travail et comment il change le rapport entre les gens ?
Karine Giebel : J’ai fait ce choix pour corser mon histoire, pour pouvoir utiliser plusieurs angles de vue, différents prismes au travers desquels autopsier cette passion... J’aborde souvent le thème du pouvoir dans mes romans : ce que les hommes sont capables de faire pour l’acquérir ou le garder, comment ils réagissent dès qu’ils ont un pouvoir sur l’autre. Et une des façons d’aborder ce thème, c’est de me placer dans les relations de travail.

BePolar : Les deux récits s’entremêlent, avec les deux points de vue, comment avez-vous construit votre récit ? Comment l’avez-vous écrit ?
Karine Giebel : Comme toujours : en partant à l’aventure ! Je ne fais jamais de plan, je suis mon inspiration, je me nourris de l’énergie que procure l’écriture. Mes personnages prennent vie au fil des pages tout comme mon histoire prend forme. Ne pas faire de plan me permet finalement d’entretenir un certain suspens tout au long de l’écriture.

Je suis consciente que les histoires que j’écris ne sont pas forcément consensuelles

BePolar : Le livre vient de sortir, les premiers avis de lecteurs et de lectrices tombent, et des journalistes. Comment vivez-vous cette période ?
Karine Giebel : C’est une période angoissante en ce qui me concerne. Cette histoire et ces personnages ne m’appartiennent plus désormais, ils sont entre les mains des lecteurs. Et bien sûr, je suis heureuse quand les lecteurs aiment le livre, l’histoire, les personnages. Quand ils ressentent les émotions fortes que j’ai traversées pendant l’écriture.

Je suis consciente que les histoires que j’écris ne sont pas forcément consensuelles, mais de mon point de vue, un roman doit laisser des traces.

Et, depuis la sortie de "Ce que tu as fait de moi", les retours sont très positifs, ce qui m’enchante et m’encourage !

BePolar : Est-ce que vous travaillez déjà sur autre chose ? Quel sera le sujet de votre prochain roman ?
Karine Giebel : Non, je n’ai pas commencé l’écriture du prochain roman, j’ai besoin de recharger les batteries ! Mais je suis en train d’écrire une nouvelle.

BePolar : Avez-vous déjà des dates de dédicaces pour 2020 ?
Karine Giebel : Je serai à Mouans Sartoux le 24 janvier, à Antibes le 25. Je serai marraine du salon de Mennecy dans l’Essone les 1er et 2 février. Je serai également présente au salon du livre de Paris, au salon polar de Lens et aux Quais du polar à Lyon en mars et avril !