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Cinq enquêtrices de choc au cinéma

Si le tout Hollywood s’astreint depuis peu à féminiser ses intrigues (malheureusement plus par égard au politiquement correct qu’en vertu d’un réel engagement), certains polars ne cherchent pas à réserver une place aux femmes uniquement par pur opportunisme. Certes, les prises de conscience à la Weinstein et mouvement #MeToo, entre autres, ont contribué à changer la donne, mais cela ne se traduit pas nécessairement par une embellie en matière de scénario, d’abord parce que la plupart tombent dans la posture au détriment de toute spontanéité. Or, si l’on regarde un peu dans le rétroviseur, l’on s’aperçoit que quelques metteurs en scène n’avaient pas attendu ces remises en question pour porter une vraie attention à leurs protagonistes féminins, fussent-ils à la marge guettés par les clichés.

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En France, l’usage se répand par exemple dès 1970 avec "Dernier domicile connu", de José Giovanni, dans lequel Marlène Jobert – que l’on retrouvera dans "La Guerre des polices" en 1979 – joue une auxiliaire de police aux côtés de Lino Ventura. Puis en 1978, c’est à Annie Girardot de se faire l’ambassadrice du genre, dans la peau du commissaire de police Lise Tanquerelle. Les scénaristes ne peuvent alors s’empêcher d’y greffer une histoire d’amour nuisant quelque peu au développement du personnage. Plus tard, le registre prend néanmoins une tournure plus réaliste quoique manichéenne lorsque Miou Miou incarne l’inspecteur Corinne Levasseur dans "La Femme Flic" (1980) d’Yves Boisset. Sans pour autant devenir des classiques, les films policier au féminin intègrent dès lors une relative complexité que réitéreront de nombreux cinéastes. Tour d’horizon des longs-métrages les plus emblématiques du genre.

Barbara Becker, dans "Vivement dimanche", de François Truffaut (1983)

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Elle occupe la chambre 813 à la fois en hommage à l’écrivain Maurice Leblanc (pour le "813" d’Arsène Lupin) et en référence à l’auteur américain William Irish (à qui l’on doit "Le mystère de la chambre 813"). Interprétée par Fanny Ardant, cette secrétaire éprise de Julien Vercel (Jean-Louis Trintignant), agent immobilier accusé d’un double meurtre, va se révéler une détective hors-pair pour tenter de le sortir d’affaire. Fondant tout son film sur une mise en scène en noir et blanc assez déjantée et rétro, Truffaut s’amuse de cette protagoniste dont le quotidien bascule dans l’investigation policière. Entre passion et recherche d’indices, la personnalité de Barbara Hecker déjoue tous les archétypes et c’est brillant.

Megan Turner, dans "Blue Steel", de Kathryn Bigelow (1990)

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De tous les metteurs en scène d’action américains de sa génération (James Cameron, Tony Scott...) , Kathryn Bigelow ("Point Break", "Strange Days", "Démineur", "Zero Dark Thirty"…) s’avère l’une des seules femmes. Pas un hasard si le personnage central de son troisième film, la jeune recrue de police Megan Turner (Jamie Lee Curtis), se trouve être elle aussi une femme aux prises d’un monde dominé par les hommes. Dans "Blue Steel", film choc produit par Oliver Stone, elle opère à la fois un bras de fer contre la masculinité et le sexisme. L’intérêt de la protagoniste est qu’elle ne se définit pas par son charisme ou sa beauté, chose rare quand un cinéaste choisit Jamie Lee Curtis. Si histoire d’amour il y a, celle-ci s’écrit aux côtés d’un criminel raté, où le point commun entre les deux faux antagonistes se trouve être... le pistolet. En découle un personnage somme toute à double fond pour une intrigue tordue à souhait.

Clarence Starling, dans Le Silence des Agneaux, de Jonathan Demme (1991)

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À l’instar de Ripley ("Alien") en matière de science-fiction, l’agent Clarence Starling reste toujours le personnage féminin ultime du thriller. L’enquêtrice surdouée dépasse tous les clichés pour livrer une performance d’une densité sidérante, où se télescope l’intime (les démons du passé) et les directives du FBI (l’horreur du présent). Toujours aussi génial.

Marge Gunderson, dans "Fargo", d’Ethan et Joel Coen (1996)

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Sous ses faux airs de policière de seconde zone, avec son ventre arrondi par sept mois de grossesse et son ouchanka (le fameux bonnet nordique), le personnage culte campé par Frances McDormand apparaît comme l’un des plus authentiques du genre. Spontanée, cynique et amusante, Marge décèle le moindre détail susceptible d’incriminer, et ce, en un battement de cils. Si bien qu’avec elle, le plan de deux petites frappes cherchant à récupérer la rançon de leur peau père nanti ne résiste pas longtemps aux investigations. Caustique à souhait et très "girl power".

Kate Macer dans "Sicario", de Denis Villeneuve (2015)

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L’originalité du film de Villeneuve est de se concentrer sur la trajectoire de Kate, jeune recrue idéaliste du FBI, puis d’en faire une sorte de parcours initiatique tiraillé entre bien et mal. Où chaque plan d’ensemble, souvent atmosphérique, vient illustrer en creux les émotions et angoisses du personnage, jusqu’à ce tunnel final où elle se voit tenue de faire un choix potentiellement contraire à son système de valeurs et à ses convictions. Porté par Emily Blunt, la protagoniste est, au même titre que Jessica Chastain dans "Zero Dark Thirty", l’une des rares enquêtrices à échapper aux typologies standardisées et hypersexualisées.

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Il reste encore toutefois bien du travail aux scénaristes pour pleinement intégrer le féminin au polar sans forcer le trait. Reste que la série "Unbelievable" (Netflix, 2019) a franchi un grand pas, esquissant des enquêtrices déjà devenues cultes : Karen Duvall (Merrit Wever) et Grace Rasmussen (Toni Colette).

Mais aussi...
L’Arme fatale 3, de Richard Donner, 1992
L.627, de Bertrand Tavernier, 1992 (Charlotte Kady)
Michèle Varin, dans "Cette femme-là", de Guillaume Nicloux (2003)
Le Petit lieutenant, de Xavier Beauvois, 2005
Gardiens de l’ordre, de Nicolas Boukhrief, 2010
Lisbeth Salander, dans "Millénium : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes ", de David Fincher (2011)
Polisse, de Maïwenn, 2011 (Karin Viard et Marina Fois)
Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow, 2012 (Jessica Chastain)
Les Flingueuses, de Paul Feig, 2013
Wind River, de Taylor Sheridan, 2015 (Elizabeth Olsen)
Free Love, de Peter Sollett, 2016
Temperance Brennan, dans la série "Bones" (FOX, 2005-2017)
La série "The Nice Girls", de Michael Diliberti (projet)
La série "Arabesque" (CBS, 1984-1996)
La série "Elementary" (CBS, 2012-2019), avec Watson campé par Lucy Liu

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