- Auteurs : Pierre Lemaitre, John Grisham, Donald E. Westlake, Marin Ledun, Joseph Finder
Les vacances sont bien terminées... Finis les lundis au soleil, les belles balades, les châteaux de sable et les bons polars sur la plage...Et pourtant, si la rentrée et le retour dans votre entreprise préférée (si, si) était l’occasion de gros frissons ? Et si le crime s’invitait dans votre entreprise ? Voire même dans votre bureau ? Et si Olivier de la compta était un tueur en série sanguinaire ?
BePolar vous invite à découvrir son top spécial « polar et entreprise » en 10 livres ! A vous d’imaginer la suite...
1. Rien de mieux que le « PDG du thriller d’entreprise » (son surnom) pour commencer ce top. Après s’être fait connaître dans le roman d’espionnage, Joseph Finder est sans conteste le roi du business thriller. On recommande de commencer par l’excellent Paranoïa, une infiltration sous contrainte dans une entreprise concurrente, avant de lire Company Man, L’Instinct du tueur ou Power Play.
2. C’est un lauréat du prestigieux prix Goncourt qu’on vous propose ensuite : et oui, Pierre Lemaître, récompensé par le plus prestigieux des prix littéraires français avec Au-revoir là-haut s’est fait connaître auparavant comme auteur de polars. Et des très bons ! A commencer par Cadres noirs qui nous parle d’un cadre au chômage qui va prendre part à un jeu de rôle sous forme de prise d’otages. Une histoire originale, comme toujours avec cet auteur inclassable.
3. Et si on vous proposait un peu de BD dans ce top ? Ça tombe bien, la saga Largo Winch, scénarisée par le brillant Jean Van Hamme et admirablement mis en œuvre par Philippe Francq met en scène en 20 tomes les victoires et déboires d’un héritier-justicier dans le monde impitoyable des multinationales.
4. A tout seigneur tout honneur, John Grisham est très certainement le précurseur et le plus connu des écrivains de polars ayant choisi l’entreprise comme terrain de jeu. Son roman La Firme lui a valu un succès international décuplé par l’adaptation en film par Sidney Pollack avec Tom Cruise et Gene Hackman dans les rôles principaux. Un roman qui vous apprendra à choisir très soigneusement votre employeur...
5. Autre star de ce palmarès, mais pas forcément attendu ni en polar, et encore moins dans le polar d’entreprise, le talentueux et protéiforme Douglas Kennedy. Auteur de romans psychologiques flirtant souvent avec le thriller light, il nous bluffe avec Les Désarrois de Ned Allen, le récit d’une descente aux enfers brutale et sans fin d’un yuppie pas si détestable que cela...
6. On aime beaucoup aussi Marin Ledun, pour sa belle plume et son empathie qui ne gâche pas son sens du récit. Ancien de France Télécom ayant fui la détérioration des conditions de travail, il livre avec Les Visages écrasés un splendide roman sur la schizophrénie du monde de l’entreprise par le biais d’un médecin du travail confronté au pire et à l’absurde.
7. Si vous n’avez pas lu Le Couperet de Donald Westlake, probablement le livre le plus paradoxalement drôle de cette sélection, n’allez pas forcément voir l’adaptation faite par Costa-Gavras avec José Garcia dans le rôle principal. Non pas que le film soit mauvais, mais il nous semble impossible de rendre pleinement la subtilité et l’humour de Westlake. Imaginez un chômeur désespéré se décider à tuer tous ses potentiels concurrents pour les rares postes disponibles et vous obtiendrez le tueur en série le plus inattendu du monde du polar !
8. Attention, voici le moment d’exhumer une pépite un peu oubliée du polar. On veut bien sûr parler du désormais méconnu Carambolages de Fred Kassak. L’œuvre connut son heure de gloire, démultipliée de manière ironique car sous forme de trahison à l’occasion de l’adaptation en film par Marcel Bluwal en 1963, avec les regrettés Jean-Claud Brialy, Louis de Funès et Michel Serrault et un certain Michel Audiard aux dialogues. Quant au livre, très différent de son adaptation, il cumule le style inimitable d’un auteur talentueux (Fred Kassak est le pseudonyme de Pierre Humblot) qu’on invite ardemment à redécouvrir, une intrigue originale, un humour cynique voire pince-sans-rire et une sévère satire sociale. Pierre n’avait qu’un défaut connu à nos yeux, celui d’abhorrer le terme « polar ». Subtil et profond, Kassak est pourtant un classique incontournable de tout bon « polardeux » !
9. On n’ose pas écrire qu’on passe du coq à l’âne, car l’injure faite au mystérieux Paul-Loup Sulitzer (arnaque sans nom ou brillant gangster ?), l’homme des « westerns financiers », serait trop grande et probablement imméritée : une mystification littéraire (est-il vraiment l’auteur de ses livres ?) n’est-elle pas une forme non romancée de polar financier ? Relisez néanmoins Money, ce Comte de Monte-Cristo à la sauce self-made-man au succès phénoménal, si typique du business triomphant des années 1980 ; ce texte est l’une des premières tentatives grand public du « thriller à la française » et une pièce à conviction historique des transformations de l’industrie éditoriale.
10. Petite pépite à la limite du polar et pour les plus ambitieux, on souhaite attirer votre attention vers Cosmopolis de Don DeLillo, roman troublant et que certains qualifierait volontiers de sans-queue-ni-tête. Et pourtant c’est tout un monde, le nôtre, qui y est interrogé, sa finalité, son obsession pour l’image, sa réalité. L’histoire ? Alors que le capitalisme touche à sa fin et que le chaos s’installe, un golden boy assiste, assis à l’arrière de sa limousine, à la fin de son monde, persuadé qu’il sera assassiné dans les 24 heures. Barré ou prophétique ? On vous laisse vous faire votre avis !
