- R�alisateurs : David Lynch - Michael Cimino - Sidney Lumet - John Carpenter - Sydney Pollack
Il est très peu question de fin d’année scolaire dans les polars au cinéma. Qu’à cela ne tienne, à l’heure où les salles de classe se vident pour l’été, nous avons déniché quelques raretés entrant (presque) dans cette catégorie.
Les polars au cinéma, ou a minima les thrillers, s’intéressent peu à la fin d’année scolaire : la thématique reste avant tout investie par les teen-movies et drames de l’adolescence. C’est que question film noir et suspense haletant, les intrigues s’inscrivent plutôt dans les couloirs (ou aux abords) du lycée, et ce alors que les cours battent leur plein, comme dans Fatal Games (Michael Lehrmann, 1991) ou Scream (Wes Craven, 1997).
Mais on pourrait aussi citer sur ce créneau des œuvres telles que SexCrimes (John McNaughton, 1998) – polar érotique à tiroirs aussi malin que pétri de rebondissements –, It Follows (David Robert Mitchell, 2015), Halloween, La Nuit des masques (Carpenter, 1979) – pour les versants slasher – ou encore Elephant (Gus Van Sant, 2003) – la caution arty.
Et dans un giron plus strict encore, quelque part dans la tradition des films noirs d’antan, sont à retenir Brick (Rian Johnson, 2006) et Blue Velvet (Lynch, 1987).
Autant de longs-métrages où la mort tient lieu de fil conducteur ou d’horizon, dans une perspective tantôt d’épouvante, tantôt de tension latente.
De même, les scénaristes de thrillers choisissent souvent de mettre en scène leurs personnages (lycéens, étudiants…) pendant les vacances scolaires, façon Souviens-toi… l’été dernier (Jim Gillespie, 1998).
Rares sont donc les longs-métrages à faire le pont entre ces deux périodes-espaces : d’un côté l’imminence de la liberté (vacances, diplôme… ), de l’autre la vacance à proprement parler. Il y a bien Le Dortoir des garçons (Stacy Cochran, 1996), avec une Winona Ryder au charme mutin et écrasée par un lourd secret, mais le résultat s’avère navrant.
Alors, quoi d’autre ? Eh bien Sydney Pollack, le réalisateur des Trois Jours du Condor, a mis en scène en 1993 La Firme, thriller tentaculaire avec un Tom Cruise alors déjà entré dans son âge d’or. L’histoire suit la trajectoire de Mitch McDeere, jeune diplômé venant d’achever avec les honneurs des études de droit. Bientôt débusqué par un cabinet d’avocats de province, il entre en fonction et s’aperçoit qu’il vient en quelque sorte de pactiser avec le diable. Le résultat est tortueux et inquiétant à souhait, entre espionnage et paraonoïa.
Si le film Un Homme d’exception (Ron Howard, 2002) se classe volontiers dans la catégorie recherchée (abstraction faite de son twist), sa balourdise lui fait préférer À bout de course (Sidney Lumet, 1988). Vaporeux, ce thriller sensible voit le génial et regretté River Phoenix incarner un adolescent contraint de vivre dans la clandestinité avec ses parents au passé trouble. Une œuvre oubliée incontournable.
Et pour finir avec une remise de diplôme épique qui débouche finalement sur un road-movie/western sous le signe du thriller, citons La Porte du Paradis (Cimino, 1980). Le choix pourrait sembler déplacé, et pourtant : la multiplicité de ses thématiques en fait une œuvre plurielle puisant elle aussi ses racines dans le suspense.
Last but not least, un OVNI en forme de blague pour la route : 21 Jump Street, film policier déguisé en proto teen-movie. Hilarant.