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5 polars à la fac ou au lycée

À la fac, au lycée et même au collège, le polar au cinéma se distille parfois au gré d’un glissement. Un événement ou une péripétie vient dérégler ce que l’intrigue nous présentait jusqu’alors comme un teen-movie ou un film « de classe ». Dans Paranoid Park (Gus Van Sant, 2007), Alex provoque malgré lui un drame au détour des chemins de fer, entraînant la mort d’un agent de sécurité. D’abord allégorisée par le ballet des skateurs du « Paranoid Park », la réalité vaporeuse et fuligineuse de l’adolescence, sa nature instable, se voit illustrée par le dessin sinueux des rails de train, d’où la fatalité surgit par hasard et donne lieu à une enquête. Victime et coupable, Alex est un pur personnage de film noir.

Dans L’Esquive (Abdellatif Kechiche, 2001), le pouvoir du langage vient déconstruire les inégalités, et les marivaudages dynamiter les différences. Pourtant, quelque chose dans la mise en scène du long-métrage, de l’ordre de la menace, semble en suspens et guette. Les innombrables gros plan sur les visages des protagonistes laissent mûrir hors-champ le fantôme de la fatalité. Qu’importe le soleil immuable baignant les grands ensembles, ce parfum de « il était une fois » chez les déshérités s’effondre lors d’un contrôle de police qui déraille. Tapi dans l’ombre, le polar n’attendait qu’un pas de côté pour contaminer l’espace.

Dans Dans la maison (Ozon, 2012), le danger provient de l’intérieur, se dissémine comme un virus. Et si les cours de Germain, notamment les conseils de rédaction qu’il prodigue à Claude, son seul élève à manifester de l’intérêt pour l’écriture, risquaient de créer un monstre ? À l’image de ses mots qui déshabillent le réel, Claude se montre toujours plus voyeur et intrusif. Entre cette histoire de poète maudit, ou d’élève précoce, se glisse un trouble hitchcockien aux frontières du génie et du mal. Thriller à l’humour noir qui ne dit pas son nom.

Le ressentiment et le trop-plein sont au cœur de La Journée de la Jupe (Jean-Paul Lilenfeld, 2009), autre film de lycée qui voit le rapport de domination inversé par le biais d’une enseignante fragilisée par des classes difficiles et le départ de son époux. Sonia Bergerac, professeur de lettres, est au bord du point de rupture. Découvrant une arme à feu dans le sac d’un élève en marge d’un atelier théâtre, elle tente de s’en emparer mais un coup retentit et blesse un élève. Désemparée, Sonia séquestre sa classe et entame une descente aux enfers. Le polar, le film noir, s’immisce là où l’on ne pouvait l’attendre. Le tragique ne découle pas tant de la responsabilité des élèves ou de leur professeure que de la défaillance de tout un système.

Une atmosphère onirique et sépulcrale prévaut dans les films Virgin Suicides (Sofia Coppola, 1999) et Simon Werner a disparu (Fabrice Gobert, 2010). Au-delà du vertige des sens, de tout cet entrelacs d’émotions contraires et de pulsions érotico-amoureuses qui affleurent, se joue en sourdine un drame. Comme si le lycée était pavé de chausse-trapes. C’est le point commun de tous les drames de l’adolescence : révéler cet espace indépendant - orphelin de l’enfance et récalcitrant à l’âge adulte - où la contemplation la plus extatique jouxte les limbes.

Nul lien intelligible entre la tendresse et la mort, l’Eden et les Enfers, et pourtant un chemin caché semble relier ces mêmes univers. Ou quand le conte de fées achoppe jusqu’à se révéler cauchemar. Deux films à la beauté vénéneuse - difficile d’ailleurs de ne pas voir en Lux (magnétique Kirsten Dunst) une néo femme fatale.

Mais aussi...
Le cercle des poètes disparus, de Peter Weir
La Fureur de vivre, de Nicholas Ray
A history of violence, de David Cronenberg
Scream, de Wes Craven
Le secret de la pyramide, de Barry Levinson
The Place Beyond the Pines, de Derek Cianfrance

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