- Auteur : Joyce Carol Oates
- Genre : Thriller
- Editeurs : Le Livre de Poche, Stock
- Collection : La cosmopolite
- Date de sortie : 4 mai 2011
- ISBN : 2234064996
- EAN : 9782234064997
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Résumé :
Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère – qui l’adore – mais ni l’un ni l’autre ne croient une seconde à l’accusation d’agression sexuelle sur un mineur dont il est l’objet.
Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargé de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter.
Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand-mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit.
Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs-psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l’auteur a pu trouver les mots pour l’écrire.
Ju lit les Mots 7 mars 2020
Zombi - Joyce-Carol Oates
Tout l’art de l’auteur Joyce Carole Oates, est de nous faire entrer dans la tête d’un monstre. Avec Zombi on se balade dans les pensées d’un véritable malade mental qui peut parfois sembler sympathique, mais sa folie reprend le dessus !
On sent bien que l’auteur s’est largement inspirée de Jeffrey Dahmer, le livre est écrit à la première personne, ce qui fait encore plus froid dans le dos ! Quentin s’est fait pincer pour agression sexuelle, mais dès le départ, on sent qu’il y a plus que ça et on est vite immerger dans les méandres d’un cerveau malade, qui a l’idée de se "créer" son Zombi !
« C’est il y a cinq ans que l’idée de créer un ZOMBI à mes propres fins m’est venue pour la première fois comme un coup de tonnerre qui a changé ma vie. »
forcément ce sera un homme !
"Un ZOMBI dirait : « Dieu te bénisse, maître. » Il dirait : « Tu es bon, maître. Tu es généreux & miséricordieux. » Il dirait : « Encule-moi à me défoncer les boyaux, maître. » Il mendierait sa nourriture & il mendierait l’air qu’il respire. Il mendierait la permission d’aller aux toilettes pour ne pas souiller ses vêtements. Il serait toujours respectueux. Jamais il ne rirait ni ne ricanerait ni ne froncerait le nez de dégoût. Il lécherait avec sa langue comme demandé. Il poserait la tête sur mon épaule comme demandé. Il ferait l’ours en peluche comme demandé. Il poserait sa tête sur mon épaule comme un bébé. Ou je poserais ma tête sur son épaule comme un bébé. »
Pour cela il compte pratiquer la lobotomie transorbitale, mais de manière artisanale : il lui « suffirait » d’enfoncer un pic à glace dans l’œil d’un homme pour atteindre une partie du cerveau qui réduirait nombre de ses facultés. Acheter un pic à glace excite tellement Quentin, qu’à peine l’a-t-il entre ses mains qu’il éjacule dans son pantalon. Le crime a toujours un caractère extrêmement sexuel chez Quentin. S’il y a sang, il y a aussi forcément du sperme.
L’auteur nous présente ici, un cas clinique, une étude de cas, une plongée sans temps morts et sans respiration, dans le cerveau d’un fou.
Avec des chapitres courts, un récit glaçant qui ne verse jamais dans l’exhibitionnisme, l’auteur ne laisse pas le temps à son lecteur de reprendre son souffle ! On a accès au chaos qui règne dans le cerveau de Quentin, qui ne se pose jamais la question de savoir pourquoi il est comme ça ! Il tue, c’est parce qu’il ne peut pas faire autrement. Il est prisonnier de ses pulsions et n’a aucun moyen de leur échapper, encore plus lorsqu’il ne prend pas ses médicaments…
Il est conscient du mal qu’il fait, mais il se voile lui-même la face, pour pouvoir faire bonne figure face aux autres.