- Auteur : Olivier Truc
- Genre : Polar
- Editeur : Métailié
- Date de sortie : 11 mars 2021
- ISBN : 9791022611183
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Résumé :
Ruoššabáhkat, "chaleur russe", c’est comme ça qu’on appelait ce vent-là. Ruoššabáhkat, c’est un peu l’histoire de la vie de Piera, éleveur de rennes sami dans la vallée de Pasvik, sur les rives de l’océan Arctique. Mystérieuse langue de terre qui s’écoule le long de la rivière frontière, entre Norvège et Russie. Deux mondes s’y sont affrontés dans la guerre, maintenant ils s’observent, s’épient. La frontière ? Une invention d’humains. Des rennes norvégiens passent côté russe. C’est l’incident diplomatique. Police des rennes, gardes-frontières du F5B, le grand jeu. Oui dérape. Alors surgissent les chiens de Pasvik. Mafieux russes, petits trafiquants, douaniers suspects, éleveurs sami nostalgiques, politiciens sans scrupules, adolescentes insupportables et chiens perdus se croisent dans cette quatrième enquête de la police des rennes. Elle marque les retrouvailles - mouvementées - de Klemet et Nina aux confins de la Laponie, là où l’odeur des pâturages perdus donne le vertige. Olivier Truc nous raconte le pays sami avec un talent irrésistible. Il sait nous séduire avec ses personnages complexes et sympathiques. Et, comme dans Le Dernier Lapon et La Montagne rouge, il nous emmène à travers des paysages somptueusement glacés.
Source : Éditions Matailié
Alex-Mot-à-Mots 22 juillet 2024
Les Chiens de Pasvik - Olivier Truc
L’avantage de passer du tome 1 au tome 5, c’est que l’on apprend ce qu’il s’est passé dans les tomes précédents sans avoir besoin de les lire.
Pourquoi lire celui-ci particulièrement ? Parce qu’il est question de rennes traversant la frontière avec la Russie.
Je voulais lire et découvrir cette partie gelée de la Grande Russie. Avec le personnage d’Alissa, je n’ai pas été déçue : elle incarne la Russie nouvelle fière de son pays.
J’ai trouvé ce tome un peu long ; j’ai peiné à arriver au fin mot de l’histoire et des deux enquêtes mêlées (les langues de rennes offerts et les chiens sauvages).
J’ai aimé que Klemet cherche encore son identité sami (cette fois par l’intermédiaire d’un faon qu’il prend en affection).
L’écriture très sèche parfois m’a un peu gênée, mais ces passages ne durent pas.
L’image que je retiendrai :
Celle de Piotr qui tire sans cesse sur son col roulé.
Sharon 8 juillet 2021
Les Chiens de Pasvik - Olivier Truc
J’ai lu toutes les enquêtes de la police des rennes avant celle-ci, qui est la quatrième en date. Bizarrement, j’avais un peu d’appréhension à retrouver leur univers touffu et dense. Je dois dire que… j’avais un peu raison. Dans cette nouvelle enquête, Nina et Klemet ne sont plus partenaires, Nina officie ailleurs. Leur lien ? Todd, le père de Nina, réapprend à vivre, à être dans le monde des vivants, auprès de la dévouée Berit, amie d’enfance de Klemet – comme si lui seul restait de ce qui s’était tissé entre eux au fil de leurs enquêtes successives.
Oui, je me suis perdue dans ce livre. Les personnages étaient très nombreux. « Trop » seraient injustes, mais j’ai eu beaucoup de mal avec l’ensemble des personnages russes, le seul dont l’identité est facile à retenir est Gagarine. Un chien. Le chien de la discorde. Il s’est sauvé de chez lui, lui, le seul lien entre un père et sa fille, fille qui somme son père de tout faire pour le retrouver. Les chiens errants ont en effet la réputation – justifiée – d’attaquer les rennes, de les tuer, et de les laisser là, sans les manger, au contraire des autres animaux qui errent sur les territoires russes ou norvégiens. Oui, les rennes n’ont que faire des frontières, et ce sont justement les rennes de Piera Kyrö qui se sont échappés hors de Norvège. La scène dans laquelle Klemet et les autres tentent de les ramener, poursuivis par la menace latente des chiens que l’on entend, que l’on pressent, est une des scènes les plus magistrales du roman.
Il n’est pas question que d’animaux dans cette enquête – forcément. Il est question des liens entre la Russie (ex-URSS) et la Norvège, du peuple sami, dont les territoires n’ont jamais correspondu avec les frontières, de la corruption, qui permet à certains de prospérer et d’en tenir d’autres sous leur coupe – piéger est tellement simple. Il est question des morts, des disparus, ceux que l’on ne veut pas – et à raison – oublier, ceux dont on veut savoir ce qu’ils sont devenus, ceux à qui l’on veut rendre leur honneur.
Faire la paix avec son passé et faire la paix avec le passé de son peuple. Klemet essaie toujours, en des démarches qui ne sont pas toujours comprises de ses proches. Il n’est pas le seul à avoir à faire avec son passé, Piera Kyrö tente lui aussi de faire la lumière sur ce qui peut l’être, de retrouver ce qui a été perdu et ce qu’il découvrira ne laissera pas de le surprendre. Et s’il est séparé de sa femme, celle-ci n’est pas en reste en ce qui concerne l’acharnement, la ténacité – ne pas savoir est pire que tout.
Les chiens de Pasvik – un roman que les fans auront déjà lu à la publication de ma chronique.
L’atelier de Litote 3 mai 2021
Les Chiens de Pasvik - Olivier Truc
Très belle découverte que ce roman d’Olivier truc le premier en ce qui me concerne. J’avais très envie de me plonger dans cet ethno polar, j’aime beaucoup ce courant littéraire. Après avoir lu Ian Manook ou encore Mo Malo, me voici en Laponie entre Norvège et Russie à suivre une équipe des la Police des rennes. On y trouve Klemet et Nina qui sont des personnages récurrents et qui sont amenés à travailler à nouveau ensemble alors qu’ils n’ont pas encore complètement dépassé leurs différents. Klemet a aussi pour collègue le très désagréable finlandais Kujala. Imaginez la toundra enneigée, glacée, battue par les vents où les troupeaux de rennes, ne trouvant plus rien à manger décident de passer la frontière et d’aller voir si le lichen est meilleur côté Russe. De la même façon, imaginez des chiens errants affamés quittant la Russie pour aller voir si les rennes norvégiens sont meilleurs. La police des frontières est sur les dents mais derrière ce qui pourrait passer pour des faits divers se trame d’autres trafics peu reluisants. Avec une écriture tantôt incisive tantôt poétique, l’auteur nous dresse des portraits de bergers Sami attachants et bien souvent marqués par l’histoire mouvementée des frontières mouvantes de leur pays, tantôt russe tantôt norvégienne. Un peu comme pour nous l’Alsace et la Lorraine toute proportion gardée. Ce qui m’a le plus touchée c’est bien entendu cette quête de l’identité Sami, ce passé riche qui laisse une trace douloureuse dans leur esprit, ces vieilles femmes nostalgiques et bien entendu, tout cela au milieu de nulle part pans des paysages somptueux figés par le froid. Tout le côté chamanique et les chants joïks m’ont vivement intéressée, j’aurai souhaité que l’auteur nous en dise plus. Un dépaysement garanti, une culture à découvrir et un roman riche en mystère et en suspense. Bonne lecture.