
- Auteur : Xavier Marie Bonnot
- Editeur : Actes Sud
- Collection : Actes Noirs
- Date de sortie : 2 février 2011
- ISBN : 2742795138
- EAN : 9782742795130

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Résumé :
Où la résolution d’une énigme criminelle va entraîner le Baron, flic marseillais, personnage fétiche de l’auteur, dans le monde du trafic des arts premiers de Marseille à la Nouvelle-Guinée. Mystères séculaires et horizons lointains nourrissent ce polar ambitieux qui revisite au passage les textes sur les sociétés primitives de Freud, Lévi-Strauss et Margaret Mead.
Sharon 13 juin 2020
Le pays oublié du temps - Xavier-Marie BONNOT
Il est toujours agréable pour moi de découvrir un auteur de romans policiers que je ne connaissais pas, et de poursuivre l’exploration de son oeuvre, avec cette troisième enquête du Baron, alias le commandant de Palma que je lis en peu de temps.
Ce que j’aime chez cet enquêteur, c’est qu’en dépit de son métier de policier, lourd, très lourd, il mène une vie presque normale. Il est divorcé, et là, il renoue avec une amie d’enfance, elle aussi en instance de divorce : le moment de retenter sa chance, lui qui n’avait pas osé quelques décennies plus tôt. Un peu de répit dans une enquête qui nous emmène très loin dans le passé et nous questionne sur plusieurs notions. La notion de civilisation, d’abord : nous avons vu les cultures autochtones à l’aune de notre culture occidentale (pour ne pas dire « civilisée ») et les explorateurs sont allées à la rencontre de peuples qui ne demandaient rien, les ont jugés, et ont provoqué quelques problèmes. A la civilisation s’ajoute la religion : les évangélisateurs de tout bord ne sont jamais loin, ceux qui veulent mettre de l’ordre dans les croyances et les actes (dans l’ordre que vous voulez) de ces peuples. N’oublions pas que certains le veulent encore.
Reste ce que l’on nomme l’art, qu’il est intéressant d’étudier, de partager, qu’il est nettement moins de trafiquer. Pourtant, certains ne s’en privent pas – les collectionneurs collectionnent, et tant pis pour la provenance, tant pis pour les sensibilités de ceux à qui appartenaient ces oeuvres – pas toujours uniquement des masques, des statuettes ou des flûtes, ce serait trop simple. Reste aussi à identifier le poids que la famille, ou plutôt que le patriarche, ou le matriarche peut peser sur les siens. Nous avons beau être dans un monde dit « moderne », il est encore des personnes qui ne savent pas s’affranchir du regard, des ordres, voir de l’argent de son aïeul. Etre indépendant, c’est formidable. Encore faut-il en avoir le cran.
Une belle enquête et un beau roman.