- Auteur : Xavier Marie Bonnot
C’est le grand retour du commandant de Palma ! Il sort de sa retraite pour mener l’enquête après le suicide de Thalia, son amour de jeunesse, qui avait voué sa vie aux missions humanitaires en Méditerranée ! Un roman engagé et passionnant.
Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman ?
Xavier-Marie Bonnot : Une vieille colère, devant le drame qui se joue en Méditerranée quotidiennement. Un déclic : un voyage à Palerme, une barque de migrants exposée devant le Palais des Normands. J’ai décidé d’écrire sur cette réalité à partir de ce moment-là.
Bepolar : C’est le retour du commandant de Palma. Parlez nous de ce personnage. Quel lien avez-vous avec lui ? C’est un plaisir de le retrouver ?
Xavier-Marie Bonnot : De Palma est mon premier personnage, une sorte de compagnon de route depuis plus de vingt ans. Le genre de type dont on ne se défait pas aussi facilement. Il porte le nom d’une partie de ma famille. Il est venu à moi comme ça, sans que je le convoque particulièrement. Il me ressemble par certains aspects, notamment son amour de l’opéra - j’ai été figurant à l’opéra pendant plus de onze ans...
Bepolar : C’est un roman qui parle d’immigration à travers le parcours d’Amira, une réfugiée syrienne. Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce sujet ? Est-ce qu’on peut dire que c’est une forme d’engagement, un moyen de reparler de cette tragédie qui a été éclipsée par la pandémie ?
Xavier-Marie Bonnot : Ce roman parle surtout du sort des réfugiés en Méditerranée, ce qui est différent de l’immigration au sens plus large du terme. En parler dans un livre relève forcément d’un certain engagement de ma part. En clair, je n’ai jamais supporté l’injustice, la barbarie et l’extrême droite. Mon métier de documentariste m’a conduit à croiser des destins assez semblables à celui d’Amira. Il m’a emmené à regarder en face ce qu’est l’extrême droite et notamment ce qu’on appelle les identitaires, qui sont décrits dans mon roman et qui vont être bientôt dissouts. Donc, oui, ce roman est une forme d’engagement pour parler du sort des réfugiés et de l’extrême droite qui se met en travers de leur route sous des prétextes honteux.
Bepolar : On imagine que cela vous a demandé quelques recherches. Quelle a été la place de la documentation ?
Xavier-Marie Bonnot : Des recherches et des rencontres. La documentation est assez importante, car j’ai toujours considéré que les textes qui dénoncent doivent être au plus près des réalités. Des personnages comme Amira ont réellement existé et existent hélas toujours. Sa vie n’est pas du tout une invention, mais simplement un récit romancé de situations vécues.
Bepolar : La mer est très présente. Quel est votre lien avec elle ?
Xavier-Marie Bonnot : La mer est toute une partie de ma vie. Je suis né au bord de la Méditerranée et elle me manque énormément, car je vis à Paris.
Bepolar : Vous êtes journaliste, vous avez réalisé plusieurs documentaires.
Est-ce que ce métier influence votre écriture ?
Xavier-Marie Bonnot : Oui, c’est très clair. Notamment dans ce roman. J’aime dénoncer des faits, mettre la lumière que des événements marquants. Mon prochain roman parlera d’histoire et soulèvera le voile sur des faits relativement mal connus de l’histoire du Troisième Reich.
Bepolar : Plusieurs chroniques sur le web évoque "une invitation à garder les yeux ouverts". Est-ce que c’est comme cela que vous aimeriez que les lecteurs et les lectrices vivent votre roman ?
Xavier-Marie Bonnot : Oui. Les yeux ouverts et en colère. Laisser des êtres humains mourir en mer par pur égoïsme n’est pas tolérable. Le secours en mer est un devoir impératif, la main tendue aux humains qui souffrent est une obligation morale.
Bepolar : Votre personnage est sortit de sa retraite. Est-ce qu’il pourrait de nouveau officier à l’avenir ?
Xavier-Marie Bonnot : Eh ben oui. Je songe à un nouveau roman avec de Palma.
Bepolar : Quels sont vos projets désormais ? Sur quoi travaillez-vous ?
Xavier-Marie Bonnot : Plusieurs choses, mais le COVID est là et nous empêche de réaliser pas mal de projets. Je finalise un roman sur les musiciens allemands durant le nazisme et je prépare une nouvelle aventure pour Michel de Palma, alias Le Baron. Mais je ne peux pas vous en dire plus.