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Le Dieu des bois - Liz Moore

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Résumé :

Si vous vous perdez, asseyez-vous et criez ! Au camp Emerson, niché au cœur des Adirondacks, c’est l’une des règles d’or. Établie par la puissante famille Van Laar, qui habite les lieux, cette colonie de vacances pour adolescents a pour vocation de leur apprendre à survivre dans les bois, en toute sécurité. Été 1975, une jeune fille manque à l’appel : Barbara Van Laar, la seule héritière des propriétaires. Au milieu des arbres, aucun cri ne perce le silence, mais les interrogations fusent : la monitrice, les autres campeuses, le personnel et, bien sûr, la famille. Cette disparition ravive un drame ancien : quinze ans plus tôt, le fils des Van Laar s’est lui aussi évanoui dans la nature après une sortie en forêt avec son grand-père. Liz Moore promène son lecteur entre passé et présent avec une habileté saisissante. De découvertes en fausses pistes, elle nous tient en haleine sans jamais laisser retomber la tension dramatique, nous guidant à travers ces mystères aussi profonds que les bois.

Source : Éditions Buchet-Chastel

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  • Aude Bouquine 27 mars 2025
    Le Dieu des bois - Liz Moore

    « Le Dieu des Bois » est un roman d’atmosphère, assez singulier qui a l’avantage de mélanger les genres. Si vous préférez, c’est un texte qui ne rentre pas dans les cases, et j’aime tout particulièrement les écrivains qui s’affranchissent de n’appartenir à aucun genre spécifique. Pour l’introduire, j’utiliserai cette phrase souvent utilisée dans cette colonie de vacances perdue au coeur de la nature « Si vous vous perdez, asseyez-vous et criez. »

    Le récit s’ouvre en août 1975 dans le bungalow Baumier sur un lit vide : Barbara van Laar, 17 ans, a disparu. C’est sa famille qui a créé ce camp dans les Adirondacks et c’est la première année qu’elle y participe. Il faut dire qu’un drame y est déjà survenu quelques années auparavant avec la disparition de son frère, surnommé Bear. Il avait alors 8 ans et son absence a totalement brisé sa famille. Sa mère Alice, se bourre de médicaments et d’alcool, pendant que son père travaille comme un forcené. C’est à se demander ce qui a motivé cette décision…

    Dans « Le Dieu des Bois », Liz Moore déploie son intrigue autour de cette question : qu’est-il réellement arrivé à Barbara ? A-t-elle fui une famille assez dysfonctionnelle ou a-t-elle été la victime d’une personne mal intentionnée ?

    L’idée de départ peut sembler un peu vue et revue et manquer d’originalité, mais, grâce à une construction polyphonique sur plusieurs temporalités, « Le Dieu des Bois » ne manque ni d’intérêt ni de piquant. Ainsi, le lecteur bénéficie de plusieurs perspectives et de l’avis de plusieurs personnages, dont les visions se croisent, se contredisent, et se questionnent dans des temporalités différentes. Ces diverses voix enrichissent l’intrigue tout en renforçant une atmosphère très anxiogène. Rapidement, le lecteur ressent un enfermement progressif alors qu’il se trouve en pleine nature. En ces lieux aussi envoûtants que menaçants, l’écrivaine développe une histoire dense tout en y insérant des thématiques très intéressantes et toujours actuelles.

    L’identification aux différents personnages est relativement facile. En fonction de votre âge, vous serez plus à même de comprendre Barbara, ou Louise, la jeune monitrice de 26 ans, ou encore Alice, la mère de famille endeuillée, ou T.J. la directrice du camp présente depuis l’ouverture qui y vit à l’année. Des générations de femmes se succèdent et chacune apporte un plus de son vécu au moulin du récit. D’autres personnages gravitent autour d’elles, des hommes notamment qui n’ont pas grand-chose de charmant et qui représentent une certaine idée du « masculinisme ».

    Mais le personnage central dans « Le Dieu des Bois » reste cette magnifique région des Adirondacks, une merveille labyrinthique pour les promeneurs imprudents. On a tendance à l’oublier, mais chaque année, dans plusieurs « National Parks » américains, des touristes trop insouciants trouvent la mort parce qu’ils n’ont pas respecté les consignes de sécurité de départ. Pour en avoir visité beaucoup, je me suis rendu compte de l’étendue de cette inconscience, notamment en croisant des promeneurs sans eau à Death Valley ou d’autres qui s’approchaient trop près d’oursons à Yosemite, rendant leur mère très nerveuse…

    Liz Moore retranscrit à merveille cette nature luxuriante, beauté sauvage où l’on aime métaphoriquement se perdre pour se vider l’esprit. Elle n’oublie pas pour autant d’en décrire les menaces, les pièges, et les écueils. L’organisation d’une énigmatique expédition de survie fait d’ailleurs écho à ce point-là. Tous les ans, les pensionnaires du camp s’y préparent très sérieusement en suivant au préalable des cours de survie : comment obtenir de l’eau potable, comment trouver de la nourriture, comment pêcher, comment piéger de petits animaux et les faire rôtir. Tout un programme ! « Paniquer, ajouter T.J. revenait donc à faire de la forêt son ennemi. Quand rester calme, c’était être son ami. » Vous faites partie de quelle équipe vous ? Rajoutez une disparition au milieu de toutes ces activités et vous devriez obtenir quelques cris… Je dois dire que j’ai trouvé cela très dépaysant ! Petite information cocasse : la demeure familiale qui siège en bordure du camp s’appelle « Compter-Sur-Soi »… Cela en dit long !

    Le bel atout du roman réside dans les personnages. Liz Moore a dressé des portraits tout à fait fascinants grâce à une belle profondeur psychologique. Entre l’adolescente qui se fout de tout et fait n’importe quoi et la Directrice du centre qui en a vu de toutes les couleurs, il y a une belle palette d’arrêt sur image. Mais « Le Dieu des Bois » renferme également des destins entrelacés, des secrets de famille, des relations inattendues. le passé familial sur ces terres a une importance capitale et oblige à naviguer sous des frontières floues où histoire personnelle et traumas collectifs se confondent. Ce passé est finalement comme la forêt : il se referme sur les personnages inexorablement.

    Vous l’aurez compris, « Le Dieu des Bois » raconte d’abord des histoires de femmes. Liz Moore propose une réflexion nuancée sur les relations entre hommes et femmes, à travers des dynamiques de pouvoir, de domination et de survie. Les figures féminines naviguent dans des univers où les hommes exercent souvent une influence certaine, souvent très oppressante. Chacune doit survivre, se protéger et protéger ses proches. L’un des fils rouges du roman est la présence sous-jacente d’un danger masculin qui pèse sur les femmes. Plusieurs personnages masculins sont extrêmement problématiques et les hommes de la famille van Laar semblent avoir une tare génétique de suffisance, de mépris et d’assurance.

    L’écrivaine propose comme réponse à ce patriarcat, une solidarité féminine et une belle conception de l’amitié entre femmes. Certaines parviennent même à s’affranchir du poids des conventions en démontrant une totale indépendance. Rassurez-vous, « Le Dieu des Bois » n’est pas un ouvrage féministe militant. de fait, l’intrigue y est associée et permet d’élargir les visions à travers les différents protagonistes.

    « Le Dieu des Bois » est efficace et Liz Moore maîtrise l’art du suspense. J’ai beaucoup aimé me perdre dans ces lieux, mais attention, la construction et notamment les différentes temporalités demandent une lecture suivie pour ne pas s’égarer métaphoriquement. le passé et le présent se mélangent rapidement et très souvent, il ne faut pas l’oublier. Chaque tableau apporte une réponse sur la résolution de la disparition de Barbara. Il ne s’agirait pas de rater une information ou un indice. C’est avant tout un roman d’atmosphère, surtout au début, autant concernant le lieu (les Adirondacks) que l’ambiance sur le camp.

    « Le Dieu des Bois » offre un très bon moment de détente au début, puis gagne en intensité dans la deuxième moitié. J’ai pris ma dose d’évasion et de bon temps et c’est bien le principal.

    Je vous signale que son roman « La rivière des disparues », publié chez Buchet Chastel en 2021 a été adapté en série et sortira sur Max le 27 mars 2025.

    Traduction : Alice Delarbre

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