Les pépites du polar
- Acteurs : Christophe Malavoy, Mathilda May, Jacques Penot
- Distributeur : United International Pictures
- Genre : Thriller, Drame, Romance
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 28 octobre 1987
- Âge : Interdit aux moins de 10 ans
- Durée : 1h42min
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Résumé :
Un homme tourne autour de la maison de Juliette, fasciné par sa beauté. C’est Robert, dessinateur industriel, vivant à Vichy depuis qu’il s’est séparé de sa femme Véronique. Juliette et Robert finissent par s’aimer, mais Juliette a un fiancé, Patrick, qui prend la chose très, très mal tandis que la femme de Robert n’arrête pas de le harceler. Le drame et la mort deviennent vite inévitables entre ces quatre personnages. Chabrol a choisit Patricia Highsmith pour fêter ses trente ans de cinéma depuis "le Beau Serge".
Le voyeurisme du personnage principal, référence à Fenêtre sur cour, ne dure que quelques minutes. Bientôt, Robert se dévoilera pour conquérir la jeune Juliette, d’abord effarouchée, puis rapidement conquise, comme si son insatisfaction, qu’elle avoue bien volontiers, se dissipait dans la perspective d’une rencontre insolite et du danger qu’elle représente (l’héroïne s’apprête à se marier).
Claude Chabrol adapte le thriller psychologique de Patricia Highsmith, dont il reprend l’argument essentiel : dans le récit de la célèbre romancière, la protagoniste avait également jeté son dévolu sur son voyeur, pour éviter une union avec un homme qu’elle n’aime pas. Ici, la jeune femme est un personnage craintif dont le compagnonnage avec la mort relève d’une vieille histoire, tandis que Robert est un être ambigü, en proie à des problèmes psychologiques. Il les avoue volontiers, ce qui attire Juliette.
Vérité et faux-semblants, ambiguïté sur la culpabilité et l’innocence, frontière ténue entre rationalité et folie, sont des motifs qui illustrent une allégeance au cinéma d’Hitchcock. Toute la première partie du film parvient à distiller une atmosphère trouble, à la lisière du fantastique, qui doit largement à la construction identitaire des personnages et suscite bien des questions : où Juliette veut-elle en venir ? Robert est-il sincère ou manipulateur ?
La disparition étrange de Patrick, le fiancé, achève de transformer cette histoire en thriller paranoïaque, dont les acteurs principaux, Christophe Malavoy et Mathilda May, un peu trop lisses, ne parviennent pas à incarner l’ambiguïté inquiétante.
La deuxième partie de l’œuvre, où s’illustre Jean-Pierre Kalfon dans le rôle d’un commissaire acharné et insidieux, est un peu trop décousue pour totalement convaincre, d’autant que la mise en scène s’avère particulièrement statique. Mais le final s’avère tout de même surprenant.