- Réalisateur : Laurent Herbiet
- Distributeur : Arte
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 23 juin 2019
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 55 minutes
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Résumé :
Le documentaire revient sur l’histoire professionnelle et personnelle d’Alfred Hitchcock et d’Alma Reville, son épouse, qui demeura dans l’ombre du réalisateur, mais eut une influence indéniable sur son œuvre.
Ce documentaire en forme de digest, à la fois sur la carrière d’Alfred Hitchcock et l’importance de son épouse Alma Reville dans sa création, débute par le fameux dîner que l’American Film Institute organise en 1979, pour célébrer le réalisateur, jamais oscarisé. Physiquement affaibli et redoutablement drôle, le maître du suspense y rend hommage à celle qui, durant plus d’un siècle, l’accompagna dans sa prolifique carrière, cosigna quelques-uns des scénarios de ses plus grands films comme Soupçons (1941) ou L’Ombre d’un doute (1943). Avec son notoire sens de l’autodérision, le metteur en scène avoue que sans la présence de sa compagne, il aurait certes participé à cet hommage officiel, mais en tant que serveur.
Très tôt immergée dans le milieu cinématographique, Reville a d’abord mené une carrière de monteuse et d’assistante-réalisatrice, avant de travailler avec son futur mari au sein des studios de la Paramount Pictures. Privilégiant une chronologie classique, le documentaire montre comment la relation personnelle entre Alma et Alfred a été tardive, sans jamais interrompre la collaboration artistique des deux artistes, parce qu’Alma Reville demeura une influence majeure, bien que son nom ne figurât plus au générique des films de son mari. Ainsi, le propos rappelle opportunément que le montage de la célébrissime scène de la douche dans Psychose (1960) lui doit beaucoup, tout comme celle de la course-poursuite en voiture, le long de la Grande Corniche de la Riviera, dans La Main au collet (1955).
Cependant, à mesure que l’on tourne les pages de la carrière du grand Hitch et que le nom d’Alma s’efface du générique, le film redevient une biographie classique du réalisateur, évoquant son célèbre sens de l’humour qui s’épanouit dans le cadre privé, puis à travers les fameuses séquences d’ouverture d’Alfred Hitchcock présente. Il est aussi question de son rapport complexe aux actrices qu’il façonna tel un pygmalion, parfois autoritaire et intrusif (Tippi Hedren peut en témoigner), ou de ses célèbres cameo.
Bref, rien de bien nouveau et, plus embêtant, dans les dernières minutes du documentaire, Reville redevient une femme de l’ombre, dont on évoque les problèmes de santé et l’inquiétude qu’ils suscitent chez son mari. Il est vrai que le format du film (moins d’une heure) imposait des choix. Mais on regrette que l’intention initiale de Laurent Herbiet n’ait pas été respectée jusqu’au bout.