- Réalisateur : Lee Daniels
- Acteurs : Andra Day, Glenn Close, Anthony B. Jenkins
- Auteurs : Lee Daniels, David Coggeshall
- Genre : Epouvante-Horreur, Thriller
- Nationalité : Américaine
- Plateforme : Netflix
- Date de sortie : 30 août 2024
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 1h51min
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Résumé :
Ebony et ses trois enfants rencontrent des incidents surnaturels dans leur maison de l’Indiana, petit à petit, les enfants se retrouvent possédés par l’esprit de démons...
Certains films d’épouvante sont des drames sociaux. On pourrait aussi dire l’inverse, comme s’il y avait dans le quotidien d’un certain nombre de personnages condamnés à la subsistance tous les éléments pour susciter l’effroi, sans avoir besoin d’en rajouter. Au début, The Deliverance prend le temps de documenter le quotidien d’une famille impactée par la précarité. En l’absence du père, parti en Irak, la mère, alcoolique et impulsive, lestée d’un lourd passé, tente de maintenir une forme d’autorité sur ses enfants, tandis que la grand-mère, atteinte d’un cancer, s’efforce de surmonter son malheur dans une dévotion religieuse ostensible. Dissociée comme sa fille, elle joue aussi les séductrices, avec un brin d’amertume.
Tout ce monde vit dans une maison plutôt sinistre. Les mouches y bourdonnent et le sous-sol, qui recèle bien des secrets, est d’abord cet endroit qu’on évite. Peu à peu, les phénomènes inquiétants se succèdent : un oiseau blessé, un chat mort, des claquements de porte inexpliqués, la présence d’un être avec lequel le plus jeune enfant semble être en relation balisent un terrain que l’on connaît bien, comme les invariants d’un genre destiné à alimenter sans cesse le mystère, avant de rendre visible ce qu’il contenait maladroitement depuis bien longtemps, à grand renfort d’ombres, de portes entrouvertes, de fracas sonores. La configuration du drame intime s’efface peu à peu devant les effets spectaculaires qui sont consubstantiels au thème de la possession, dont L’Exorciste a illustré les ravages. The Deliverance s’en souvient et nous assène quelques scènes en forme de clin d’œil. Ainsi, le sang qui coule le long des cuisses d’une adolescente sous les yeux effarés d’une chorale rappelle l’incontinence soudaine de la petite Regan, urinant lors d’une soirée en famille.
On craint, au mitan de l’histoire, que tout soit de la même eau, si l’on peut dire. Et l’on a raison. Abandonnant la dimension politique de son propos sur une famille afro-américaine, où les références à la relégation sociale, au racisme donnaient à quelques séquences un intérêt certain, Lee Daniels choisit de bifurquer vers la mise en scène du surnaturel qui condamne ce long-métrage à une forme de médiocrité rance. Expressions démoniaques, eau bénite salvatrice, exorcisme, lévitations : toute la panoplie y passe, comme dans une immense et interminable fête foraine. Dommage, car la première partie du film, soucieuse de s’attarder à la psychologie des personnages, laissait entrevoir les promesses d’un malaise plus subtilement distillé.
Chineuse Delecture 9 octobre 2024
The Deliverance : du drame social au grand-guignol
Oula bienvenue à Nanarland, la joie de retrouver une des actrices les plus entières et folles dans ses incarnations est proportionnelle au manque criant de scénario. Un soupçon non dissimulé de suspense pour une narration à gros traits où les enfants sont instrumentalisés. Le dernier tiers du film verse considérablement dans le grotesque.
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Oula bienvenue à Nanarland, la joie de retrouver une des actrices les plus entières et folles dans ses incarnations est proportionnelle au manque criant de scénario. Un soupçon non dissimulé de suspense pour une narration à gros traits où les enfants sont instrumentalisés. Le dernier tiers du film verse considérablement dans le grotesque.