Le 21 août 2024
- Réalisateur : Renato De Maria |
- Acteurs : Riccardo Scamarcio, Annabelle Wallis, Massimiliano Gallo
- Auteurs : Luca Infascelli, Francesca Marciano
- Nationalité : Italien
- Date de sortie : 11 juillet 2024
- Durée : 1h32min
Même s’il n’a rien de novateur, ce thriller italien se laisse tout à fait regarder, surtout pour sa deuxième partie plutôt rythmée.
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Résumé :
Un père confronté aux difficultés d’un divorce pénible se lance dans une périlleuse mission, lorsque ses enfants disparaissent de leur maison de campagne isolée.
Adaptation du long métrage argentin Séptimo, sorti en 2013, Évanouis dans la nuit en reprend la trame et la pulsation propre au thriller.
Pas une minute pour s’habituer à l’idée du bonheur familial que profile une promenade en bateau. Quelques corps unis par des arabesques sous-marines, saisies en contre-plongée, ont à peine la possibilité d’anticiper l’angoisse : bientôt, le père et la mère cherchent leurs progénitures, qui, fausse alerte et soupir de soulagement, se sont évidemment soustraites au regard tutélaire, le temps d’une farce enfantine. Une simple couverture se soulève et désamorce pour un temps la peur du drame ultime, l’angoisse originelle de tout parent : perdre son enfant.
La polysémie de l’expression s’incarne d’ailleurs dans un montage qui télescope deux temporalités : la joie du couple uni et la douloureuse séparation avec les concrets aléas de la garde partagée. Le drame s’engouffre dans la faille, les deux protagonistes finissant par affronter ce qu’ils craignaient par-dessus tout : une nuit, la petite fille (Bianca) et son frère (Giovanni) sont enlevés, sans qu’on puisse accabler leur géniteur, si ce n’est que, profitant d’une pause football, notre héros était prêt à prolonger la nuit en abusant du cocktail joints-bières.
Le pauvre subira bientôt les foudres de son ancienne compagne, convoyée sur place par un taxi vespéral. Une ellipse a priori maladroite a vite fait de confondre deux nuits en une, comme si la colère avait la vertu de téléporter une femme furibarde, sitôt son téléphone éteint.
Mais s’agit-il vraiment d’une maladresse ?
Les rancœurs conjugales bientôt annulées par la nécessité d’une union dans la crise, le film suit son programme, dont le substrat familialiste clignote à grand renfort d’analepses. Les deux protagonistes sont à l’avenant : lui, le mâle blessé qui doit racheter sa faute, elle, la femme inquiète, en demande de réconfort. On a peine à croire que des stéréotypes de genre aussi marqués puissent encore nourrir un cahier de charges. Mais on fait fi de ces caricatures, car la suite du film, qui conduit notre homme à tout faire pour sauver ses enfants, ménage une fausse piste intéressante sur fond de mission à accomplir pour un ami d’enfance devenu dealer. Si le twist final ne surprend pas, à l’aune de ce que dissémine le long métrage, l’histoire se laisse regarder, avec une séquence nocturne tout à fait intéressante, en pleine mer Méditerranée...