Carnivore de Jérémie Renier, Yannick Renier

Qui mieux que deux frères comédiens pour parler de la rivalité entre deux sœurs comédiennes ? Jérémie et Yannick Renier ne s’en cachent pas, leur premier film puise son inspiration dans leurs vécus, dans le regard des autres sur leurs carrières et personnalités respectives. La ressemblance s’arrête là où commence le thriller psychologique et où Leïla Behkti et Zita Hanrot crèvent la toile. Car ce sont bien ces dernières - leurs relations, leurs dualités, leurs énergies - qu’on retient de Carnivore, dont le scénario parfois prévisible gâche tout engouement.

Synopsis : Mona rêve depuis toujours d’être comédienne. Au sortir du Conservatoire, elle est promise à un avenir brillant mais c’est Sam, sa sœur cadette, qui se fait repérer et devient rapidement une actrice de renom. À l’aube de la trentaine, à court de ressources, Mona est contrainte d’emménager chez sa sœur qui, fragilisée par un tournage éprouvant, lui propose de devenir son assistante.

Le Collier rouge de Jean Becker

Et de deux : Le Collier rouge entre lui aussi dans la catégorie des films dont on retient surtout l’actrice. Tout bon faiseur qu’il est, Jean Becker (Effroyables Jardins, Deux jours à tuer, La tête en friche) a ici mis bien plus d’énergie dans ses plans de campagne que dans son sujet (tiré du roman éponyme de Jean-Christophe Ruffin), tandis que François Cluzet et Nicolas Duvauchelle semblent avoir enfilé leurs rôles comme leurs costumes, un peu trop proprets. Seule à ne pas pouvoir se reposer sur ses lauriers, Sophie Verbeeck donne un peu de relief à ce plat pays...

Synopsis : Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère.

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La Tête à l’envers de Josef Hader

Si, dans l’histoire du cinéma, les premières oeuvres satiriques n’en n’ont pas subit l’étiquette, celle de "film décalé" est aujourd’hui lourde et délicate à assumer - ou plutôt à assumer sans lourdeurs et avec beaucoup de délicatesse ! Car à en faire trop dans son long-métrage, la star de stand-up Josef Hader manque parfois d’esprit, là où il regorge d’autodérision. Fort heureusement pour l’acteur et réalisateur de La Tête à l’envers, après l’omniprésence de Michel Haneke dans le paysage cinématographique autrichien et depuis Toni Erdmann de Maren Ade, l’humour viennois est un met qu’on ne boude pas, qu’il se mange chaud ou froid.

Synopsis : Un célèbre critique musical est brutalement renvoyé de son journal. Le coup porté à son égo est tel qu’il perd tout sens de la mesure, cache la vérité à sa femme, et décide de se venger de son ancien employeur, d’une façon aussi abracadabrante qu’inefficace…