- Auteur : Jacky Schwartzmann
- Genre : Polar, Policier / Polar / Film noir
- Editeur : Le Seuil
- Collection : Cadre noir
- Date de sortie : 3 mars 2023
- EAN : 9782021526714
Disponible sur
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Résumé :
Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, iI est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.
Que faire de toute cette came ? Lorsque notre duo improvisé compare ses fiches de paie avec le prix de la barrette, il prend rapidement une décision. Un choix qui pourrait bien concerner tout Planoise.
lecture et livre 9 avril 2024
Shit ! - Jacky Schwartzmann
Il ne va pas être facile de faire une chronique de ce roman. Mon avis est assez mitigé.
Thibault est CPE dans un collège d’une banlieue difficile, il a également choisi d’y résider. Mais voilà la porte en face sur son pallier c’est le four, là où à lieu la vente de cannabis. Chaque fois qu’il veut rentrer chez lui il doit montrer un justificatif de domicile et le gardien devant la porte de l’immeuble prend plaisir à le tabasser. Un jour les deux frères à la tête de ce réseau sont assassinés.
Un quartier sans trafic de drogue c’est un quartier qui meurt économiquement, car si les choufs et les charbonneux ne touchent plus leurs salaires comment vont ils aider leurs familles. Même chose pour les nourrices, recrutées parmi les familles les plus pauvres, comment vont elles vivre sans ce supplément ?
Thibault et madame Ramla qui ont vu où se trouvait la drogue, vont relancer le trafic en ne gardant pas tous les bénéfices pour eux, ils ont décidé d’aider les gens du quartier qui en ont besoin.
Quand tout est lancé il faut continuer, impossible de s’arrêter et quand la drogue vient à manquer en racheter. Mais peut-on rester un dealer sympa comme Thibault, sans jamais franchir les limites et basculer dans la violence ?
Ce qui me gène dans ce roman, c’est que la vente de drogue serve à aider une population pauvre, ce qui est bien en soit, mais on parle quand même de drogue. Attention je ne suis pas contre le cannabis, j’aimerais qu’en France il devienne légal comme aux Pays-Bas. De plus l’auteur met tellement en avant que l’on peut gagner bien plus en une journée qu’un travailleur sur un mois, ainsi que d’autres informations qu’on a l’impression d’avoir à faire à un monde de Bisounours auquel on aimerait nous aussi adhérer.
Les clichés et les phrases immorales s’enchaînent, mais en même temps c’est drôle. Il ne faut pas prendre cette histoire au premier degré.
Cela reste un bon roman, avec une écriture dynamique. Maintenant c’est à vous de vous faire votre propre avis.
spitfire89 31 mars 2024
Shit ! - Jacky Schwartzmann
Un polar juste écrite dans ma région Bourgogne Franche Comté, une intrigue miroir de la société française avec une oeuvre de bienfaisance, un collège de quartier et du trafique de stupéfiant.
La plume de l’auteur n’est pas anxiogène au contraire elle est acide par une forme d’humour noir. Des personnages attachants qui ne sont pas victimes de la situation, une intrigue dynamique, optimiste mais aussi qui ne cache pas la violence qui découle de ses lieux.
Drogue, Criminalité Quartier, Humours sans filtres, Twist Plot, Mixité, Intégration.
Une lecture qui fait partie de ma P.A.L d’avril pour le prix des lecteurs 2024 pour le Livre de Poche
"Dans la vie normale. Sauf qu’ici, c’est Planoise, et vous êtes bien obligés de faire les deux. C’est dur, c’est le réel. Et Pierre, qui écoute et croit les conneries de Fatou, ne lui rend pas service. Pierre est, de toute façon, inadapté à cet environnement. Il a à peu près autant de chances de survie qu’une girafe sur un kayak au milieu de l’océan. Pierre est ce qu’on appelle un toubab faible. À sa décharge, nous sommes tous devenus un peu mielleux. Tous, nous arrondissons les angles afin de ne pas heurter, de ne pas vexer. On ne s’engueule plus, on ne plaisante guère, c’est le règne des chouquettes et du lait d’amande. On est passés de JoeyStarr à Vianney.
Mais pas ici. Pas à Planoise. Encore moins au collège. Farid ne prend pas de précautions de langage, il est dur, ferme, il chambre lorsque la situation l’exige et y va fort. C’est la seule et unique façon de se faire respecter, et se faire respecter représente la survie en milieu sinon hostile, du moins acide. L’acide de ces rues de cités où invectiver et se [modéré] de la gueule des autres est naturel. Si on ne charrie pas, on est mort."
"Un léger taux d’alcool dans le sang est certainement la meilleure solution pour supporter le boulot d’enseignant à Planoise. Claude répondrait que oui, en tout cas. Je ne crois pas l’avoir jamais vu à jeun. Claude déplace avec lui un petit nuage anisé, une aura, une fragrance. Les roulées qu’il fume sans discontinuer achèvent de donner à son haleine la puissance d’un chiotte de camping deux étoiles. Autre effet sur Claude : un sourire permanent. Il aurait pu faire politicien ou présentateur de jeu télévisé, ces deux métiers ne nécessitant finalement qu’une même compétence : raconter des conneries en souriant."
Alex-Mot-à-Mots 23 octobre 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
A l’heure où des enfants meurent sous les balles des trafiquants de drogue dans Notre Pays, peut-on rire du trafique de drogue ? Oui, grâce à Jacky Schwartzmann qui réussi le tour de force de rendre ce travail violent social.
J’ai aimé que Thibault, CPE fraîchement débarqué, se trouve malgré lui dans la planque des trafiquants tout juste refroidit.
J’ai aimé son association avec sa très pragmatique voisine, par ailleurs comptable.
J’ai découvert que le four est l’endroit où se vend la drogue (ici, un appartement).
J’ai aimé la langue de l’auteur, toujours à la limite mais jamais vulgaire.
J’ai souris devant les problèmes auxquels les deux personnages sont confrontés, leurs façons bien à eux de les résoudre sans violence et en en faisant profiter un maximum de personnes autour d’eux.
Ne vous offusquer pas : il n’est pas question de drogues dures dans cet ouvrage.
J’ai aimé l’envers du décor : le frère de Thibault, malgré son restaurant étoilé, à des dettes jusqu’au cou, mais flambe le peu qu’il gagne ; lors des distributions de nourriture dans le quartier, certaines mamans font le nez devant la viande, mais préfère emporter du veau sauce gribiche plutôt qu’aller acheter des nuggets reconstitués.
Un excellent moment de lecture, intelligent et social.
L’image que je retiendrai :
Celle de Thibault et sa voisine confectionnant les pains de cannabis dans la cuisine avec pour balance un Thermomix.
https://alexmotamots.fr/shit-jacky-schwartzmann/
titine_bouquine 26 juillet 2023
Marathon du polar 2023, équipe LESTONTONSFLINGUEURS
Shit ! - Jacky Schwartzmann
Thibault Morel est CPE dans un quartier sensible de Besançon. Il loge dans un bâtiment délabré à Planoise au pied duquel, malheureusement pour lui, se trouve un four, un point de deal, tenu par des Albanais.
Un soir, alors qu’il est chez lui, Thibault entend des rafales de Kalashnikov. Des dealers viennent de s’entretuer devant chez lui. Se rendant sur la scène du crime avec sa discrète voisine, il tombe sur du liquide et surtout sur une cache remplie de chichon, qu’ils décident, sans vraiment savoir pourquoi, de dissimuler à la police et d’utiliser les profits pour venir en aide aux plus démunis de la cité.
Ce roman d’initiation aussi burlesque que rocambolesque brosse un portrait de cette cité mêlant plus de 50 nationalités différentes et de l’établissement scolaire dont Thibault est le CPE. Des associations d’entraide aux zones de deal, en passant par le soutien scolaire et l’insécurité, l’auteur propose une immersion, certes sans concession et parsemée d’un humour particulièrement caustique.
Ce roman est un bon thriller et Jacky Schwartzmann un auteur à découvrir !
TheBookishAnchor 28 juin 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
L’auteur réitère son talent à nous faire rire, nous surprendre et inventer des histoires de plus en plus travaillées. Ici, Thibault Morel est CPE dans un lycée à Planoise, un quartier de Besançon. Il habite dans une barre d’immeuble, où pour rentrer chez lui, il doit présenter un justificatif de domicile aux types qui gardent leur point de deal dans l’entrée. Car oui, son immeuble possède un four, un lieu où des inconnus peuvent venir acheter leurs drogues. Un soir, un règlement de comptes a lieu. Thibault et sa voisine Myriam découvrent sur le pas de leurs portes que les dealers se sont entretués, laissant derrière eux une cachette avec un gros paquet d’argent et de poudre blanche. Les deux voisins, en se concertant, se servent et décident de se lancer dans un business juteux et lucratif. Ils vont aider les habitants de leur immeuble, les élèves du lycée de Thibault. Mais forcément les apprentis dealers vont se voir accueillir dans le milieu par des plus gros requins qu’eux et ça va saigner !
Un langage cru, la ville de Besançon avec un nouveau visage, un côté Breaking Bad qu’on ne peut pas rater et plein de références = excellent !!!!
Cancie 27 juin 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Originaire du Jura, Thibaut Morel a passé toutes ses années universitaires à Besançon. Sa première affectation est au collège Voltaire de Planoise, comme Conseiller Principal d’Éducation. Il sait que Planoise, la gigantesque cité de Besançon, située à cinq bons kilomètres de cette ville ressemble plus à une cité autonome qu’à un de ses quartiers, mais il pense que pour se faire accepter dans ce quartier, la meilleure façon est d’y vivre, d’en partager le quotidien, les affres.
À peine a-t-il emménagé qu’il constate que l’appartement en face du sien est un four tenu par des trafiquants albanais, les frères Mehmeti et qu’ils ont la baffe facile. Dans ce four, ni héroïne, ni cocaïne, que du shit.
Lorsque ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes et que Thibault découvre où était planqué le shit, lui et sa voisine Myriam Ramla prennent rapidement la décision de relancer le trafic : « On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend », et de distribuer une part des bénéfices aux plus démunis du quartier. Une sorte de Robin des bois ! Un Robin des bois qui, plus tard fera preuve de pas mal d’esprit capitaliste et sera un vrai logiciel d’entrepreneur !
Le portrait brossé de la vie à Planoise, cette ville dans la ville, est effarant. Mais Jacky Schwartzmann, avec ce talent inimitable qu’on lui connaît, réussit le tour de force de nous le présenter crûment, sans fard, dans toute sa réalité mais avec fantaisie et surtout cet humour caustique qu’il manie si bien qu’il n’en est que plus efficace et sérieux.
Très fort, trop fort ce Jacky Schwartzmann ! Il parvient à nous faire trembler pour Thibault, ce CPE improvisé dealer à une échelle de plus en plus croissante, et à nous faire redouter que son commerce on ne peut plus illicite ne soit découvert et qu’il soit appréhendé. Nous voilà aux côtés des cailleras ! Mais bon, à notre décharge, des cailleras qui œuvrent pour les plus démunis…
« … l’argent de la drogue va compenser les carences de la société, qui laisse sur le carreau les gamins pas plus cons ou plus mauvais que les autres. »
C’est d’ailleurs toute la vie de ce quartier presque une zone de « non droit » que l’auteur décrit avec détail de même que la vie à l’intérieur du collège. Beaucoup de psychologie et de bienveillance aussi lorsqu’il parle des collégiens, la difficulté pour le corps enseignant d’expliquer à des gamins de quinze ans qu’il est préférable de travailler dur à l’école quand ils peuvent assouvir leur rêves pleins de fric en se lançant dans le trafic.
Si l’auteur excelle à évoquer ce monde de dealers, il parvient tout aussi bien à décrire la famille de Thibault et à l’immiscer dans l’aventure. Ainsi nous ferons connaissance avec ses parents, le père et ses deux passions la lutte des classes et l’équipe de France de foot, la mère professeure des écoles à l’âme prolétaire et surtout ce frangin Simon dont l’unique valeur est le travail.
Après m’être régalée avec Pension complète et Kasso de Jacky Schwartzmann, cela a été un vrai bonheur de me plonger dans son dernier livre Shit ! dont l’intrigue se déroule dans le quartier où il a grandi, ce qui confère à mon sens un supplément d’âme à ce polar humoristique et tellement jouissif !
Un immense merci à Babelio et aux éditions du Seuil/Cadre noir pour ce merveilleux moment de lecture.
À noter une couverture très suggestive et un bandeau signé Thomas VDB « Un Breaking Bad hilarant à Besançon » faisant référence à une série télévisée américaine multi récompensée.
Le Monde de Marie 27 juin 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
Alors que je n’avais pas franchement été emballée par le précédent de l’auteur "Kasso", celui-ci m’a totalement emportée.
Un peu comme "Breaking Bad" oui mais avec aussi un côté "Robin des bois" que j’ai adoré.
L’auteur nous met face à, en quelque sorte, la nécessité des trafics de drogue dans cette cité où nombreux sont ceux qui en vivent. Plus encore, en se réappropriant le four, Thibault et Myriam, vont apporter une aide plus que précieuse à la communauté. Oui, ils se mettront bien de l’argent dans les poches mais ça sera très beau de les voir mettre leurs profits au bénéfice des autres.
Des circonstances cocasses vont faire d’eux des trafiquants mais, surtout pour Thibault, on va voir sa personnalité changer. Il va prendre de plus en plus d’assurance pour finir par se positionner en leader. Très intelligent, sa manière de voir le trafic comme une véritable entreprise, va l’aider à réussir ce qu’il n’aurait jamais pu imaginer approcher même de loin.
Un côté très humain, une fine psychologie, de belles touches d’humour, un soupçon de romance et aussi, une jolie dose de danger. Car oui, il y a la guerre de territoire mais aussi, la police bien décidée à fermer le four.
Un récit qui m’a plu pour l’humanité de ses protagonistes et pour son intrigue pleine de rebondissements et d’action. J’ai adoré.
https://mespassionsmesenvieslemondedemarie.blogspot.com/2023/06/shit-jacky-schwartzmann.html?m=1
Matildany 27 mai 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
J’avais adoré l’univers déjanté de "Kasso", son précédent roman, et j’ai donc accepté avec grand plaisir la proposition "Masse Critique privilégiée " de Babelio.
Le bandeau est totalement représentatif du contenu !
Thibault, un CPE nouvellement arrivé dans une banlieue de Besançon suite à une déception amoureuse, subit la loi de la jungle dans cette cité rongée par les trafics. Ses voisins de palier sont deux Albanais, qui s’amusent à le malmener. Quand ils se font dézinguer lors d’un règlement de compte, Thibault et une voisine de l’immeuble, comptable quinquagénaire, se retrouvent sur les lieux, face à un pactole...Ils vont alors reprendre les rênes du commerce du shit, avec l’idée de rendre justice aux oubliés du quartier, comme des Robin des Bois modernes, et vont créer un véritable business, en devenant de redoutables Narcos de banlieue.
La vie des cités est traitée avec tendresse, et malgré le ton pétulant que ne renierait pas Audiard ou San Antonio, il y a une profondeur, l’auteur analyse avec réalisme les limites de cette France qui vend des rêves de réussite mais où certains savent d’emblée qu’ils sont cantonnés à ne surtout pas s’élever.
C’est improbable et drôle, j’ai dévoré cette histoire, admirative de la mise en place, on sent la bienveillance derrière la truculence, quel plaisir de lire des titres pareils !!!
https://instagram.com/danygillet
Matildany 27 mai 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
J’avais adoré l’univers déjanté de "Kasso", son précédent roman, et j’ai donc accepté avec grand plaisir la proposition "Masse Critique privilégiée " de Babelio.
Le bandeau est totalement représentatif du contenu !
Thibault, un CPE nouvellement arrivé dans une banlieue de Besançon suite à une déception amoureuse, subit la loi de la jungle dans cette cité rongée par les trafics. Ses voisins de palier sont deux Albanais, qui s’amusent à le malmener. Quand ils se font dézinguer lors d’un règlement de compte, Thibault et une voisine de l’immeuble, comptable quinquagénaire, se retrouvent sur les lieux, face à un pactole...Ils vont alors reprendre les rênes du commerce du shit, avec l’idée de rendre justice aux oubliés du quartier, comme des Robin des Bois modernes, et vont créer un véritable business, en devenant de redoutables Narcos de banlieue.
La vie des cités est traitée avec tendresse, et malgré le ton pétulant que ne renierait pas Audiard ou San Antonio, il y a une profondeur, l’auteur analyse avec réalisme les limites de cette France qui vend des rêves de réussite mais où certains savent d’emblée qu’ils sont cantonnés à ne surtout pas s’élever.
C’est improbable et drôle, j’ai dévoré cette histoire, admirative de la mise en place, on sent la bienveillance derrière la truculence, quel plaisir de lire des titres pareils !!!
https://instagram.com/danygillet
Chineuse Deculture 26 mai 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
direct dans le top des meilleures lectures de l’année quelle plaisante lecture que ce shit. Drôle, cinglant, corrosif, suivez les déboires de ces robins des bois au grand coeur, dans les traces d’une Hannelore Cayre, malin, inventif et noir. Jacky Schwartzmann nous fait rire comme personne des vices de l’âme humaine. Un ré-gal !
jeanmid 14 avril 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
C’est toujours un plaisir de retrouver la tonalité si particulière de l’auteur natif de Besançon. Entre humour décalé et remarques corrosives, Jacky Schwartzmann nous fait justement explorer l’un des quartiers de Besançon : Planoise . Une cité dans la ville, qui vit en quasi- autonomie, ceinte de barres HLM et de hautes tours d’habitation , gangrenée par les trafics . En particulier celui de la drogue et notamment celui du haschich. Un business florissant qui fait vivre tout un bataillon d’employés, avec ses codes et son organisation millimétrée. C’est justement en face d’un four tenu par des frères albanais - comprenez un lieu de rencontre entre clients et fournisseurs - que loge Thibault Morel , Conseiller Principal d’Éducation dans un collège de Planoise. En plus de subir les va-et-vient incessants devant son appartement, il doit supporter des humiliations quotidiennes pour pénétrer dans son immeuble. Mais sa situation va radicalement changer quand les albanais venant de se faire éliminer par un gang concurrent, Thibault accompagné d’une voisine va découvrir la planque dans laquelle les trafiquants cachaient leur stock de shit comme tout l’argent accumulé depuis des mois.
La décision de nos deux associés va être vite prise : relancer le business en partageant les recettes avec les plus démunis de leur cité. Une conception plus équitable de leur business mais qui présente toujours autant de risques quand on doit gérer une existence à deux facettes, CPE le jour , trafiquant la nuit.
J’ai dévoré ce roman en quelques heures, me laissant porter par ce récit addictif et récréatif (effet de la forte teneur en THC ? ). Si le ton est léger grâce à un humour omniprésent, le constat que fait l’auteur de la vie dans ces quartiers est cependant implacable. Un quartier ghettoïsé, des guerres de gangs meurtriers et au milieu de tout ça des enseignants comme des associations qui rament pour tenter de sauver par l’éducation les enfants.
Hormis la cocasserie de certaines situations, l’accumulation de quelques cadavres par ci par là , on est séduit une nouvelle fois par la qualité des personnages. Thibaut, bien sûr, aux multiples facettes et dont le personnage évolue considérablement au cours du récit. de victime il devient businessman puis fin stratège. Myriam, la voisine et associée de Thibault dans son nouveau business. Une idéaliste qui veut profiter de cette manne pour aider les plus pauvres. Samir, la directrice de l’Association Avenir , cousine de Myriam et future ( petite amie) de Thibault qui se démène pour égayer son quartier et la vie des enfants qui y habitent.
Une nouvelle fois l’auteur nous comble avec ce récit sans complaisance mais qui prend le parti de l’humour et du contrepied pour nous faire pénétrer dans ces quartiers qui peuvent nous sembler déshumanisés vus de l’extérieur mais qui peuvent receler de beaux personnages à l’optimisme chevillé au corps.
Killing79 30 mars 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
Pour une fois, je dois l’avouer le bandeau du livre « Un Breaking Bad hilarant à Besançon » est vraiment bien trouvé. Beaucoup d’éléments rappellent en effet la série culte.
Jacky Schwartzmann nous propulse dans un quartier chaud, bouillant même, de la banlieue de Besançon, dans laquelle les dealers de drogue font la loi. Dans ce milieu hostile, il parachute son personnage principal, un conseiller d’éducation sympa et sans histoire. Dès lors, le choc des civilisations a lieu. Celui-ci découvre avec effarement, la vie de ces zones de non-droit.
Il se dégage de ce texte une certaine authenticité. La dureté des lieux et la détresse de ses habitants sont parfaitement retranscrites. Les acteurs de ce drame doivent faire appel à leur ingéniosité pour se sortir de ce guêpier. Mais je vous rassure, rien ne reste vraiment sérieux et on se marre de bout en bout.
Tous les ingrédients pour passer un bon moment sont au rendez-vous. On fait la connaissance de protagonistes paumés et hauts en couleurs. Leurs rencontres donnent lieu à des situations rocambolesques, souvent proches de l’absurde. De péripéties en péripéties, l’auteur nous entraîne dans une aventure pleine de rebondissements. L’humour noir est une constante du roman. Entre répliques cinglantes, personnages truculents et scènes d’action saugrenues, le lecteur ne connait aucun répit.
A l’instar de la série télévisée, le mélange des genres, entre roman noir et comédie, donne à cette lecture une saveur particulière que j’ai dévoré comme une friandise. Jacky Schwartzmann nous plonge dans une réalité choquante, mais avec une décontraction telle, que c’en est jouissif ! Si vous cherchez une solution pour sortir de votre quotidien tranquille, cette petite virée en territoire reculé sera une solution appropriée. Pour ma part, ce fut ma deuxième expérience avec cet auteur et j’en redemande ! Parce que c’est ma came !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/03/30/837-jacky-schwartzmann-shit/
Musemania 27 mars 2023
Shit ! - Jacky Schwartzmann
« Kasso », le précédent roman noir de Jacky Schwartzmann m’avait beaucoup plu, il y a de ça deux ans, lors de sa parution en 2021. L’humour noir déjanté avait eu le don de me faire passer un excellent moment de lecture. Cette année, l’auteur revient avec un nouveau titre, « Shit ! », toujours aux Editions du Seuil dans leur collection Cadre Noir.
Jacky Schwartzmann a le génie de mettre en scène un personnage principal, somme toute banal, puisque Thibault Morel est CPE (conseiller d’éducation) dans un lycée de banlieue et d’en faire un héros des temps modernes, ô combien attachant.
Ce Thibault va s’installer dans un quartier sensible de Besançon, à la Planoise, cité désœuvrée où les habitants ont été complètement oubliés des politiques. Dans son immeuble se trouve un four. Qu’est-ce que c’est que ça me direz-vous ? Eh bien, il s’agit d’un lieu fixe de vente de drogues où les acheteurs se présentent en quête de leurs doses de shit. Cet endroit est géré par les frères Mehmeti, deux crapules qui font régner la terreur dans le quartier avec une armée à leurs ordres. Ces deux-là vont se faire tuer lors d’un règlement de compte avec une bande rivale et c’est ainsi que le bien sage Thibault et sa bonne voisine, Mme Ramia, vont tomber sur un stock de drogues. Quand ils vont se rendre compte combien tout ça pourrait leur rapporter, ils vont choisir de modifier quelque peu leur destin ainsi que celui de toute la cité….
Encore une fois, j’ai complètement adoré ce roman noir, parfois un brin burlesque, mais savamment dosé et surtout une bonne dose d’ironie et d’humour. Connaissant très bien le quartier puisqu’il y a lui-même grandi, l’auteur offre un roman noir excellent où l’on se met à trembler pour ce brave Thibault qui semble parfois oublier dans quoi il s’est lancé…
Alors qu’on pourrait s’imaginer que les émotions seraient absentes d’un polar de ce type, j’ai trouvé qu’au contraire, on ne pouvait qu’en éprouver : que ce soit bien entendu pour ce personnage central mais aussi pour les autres habitants comme Mme Ramia. J’ai trouvé cette dernière exquise ainsi que ces anonymes qu’au final, on pourrait croiser à bien des coins de rues.
Dotés d’un style très fluide, le livre nous apporte des événements cocasses qui s’enchaînent et on ne voit pas le temps passer. Agréablement surprise par une fin qui a été terriblement bien pensée, je n’ai eu au final qu’un seul regret : arriver à la fin de cette lecture que j’ai tout simplement a-d-o-r-é-e !